LAHY-HOLLBECQUE Marie [née HOLLEBECQUE Héloïse, Charlotte], veuve LAHY

Par Michel Dreyfus

Née le 7 janvier 1881 à Paris (1er arr.), morte le 27 janvier 1957 à Paris (XIVe arr.) ; professeur agrégé ; écrivain ; spécialiste des problèmes de l’enfance ; compagnon de route du Parti communiste.

Fille d’un officier, ancienne élève de l’École normale supérieure de Sèvres, agrégée de l’Université, Marie Lahy-Hollebecque se consacra principalement aux questions relatives à l’enfance et à la pédagogie. Elle s’exprima sur ce sujet pendant la Première Guerre mondiale en montrant, dans La jeunesse scolaire de France et la guerre, comment la jeunesse française devait se sentir concernée par l’effort patriotique. Dans les années vingt, elle s’intéressa aux problèmes du féminisme et dirigea, aux Éditions Radot, une collection, »Les Cahiers de la femme », dans laquelle trois ouvrages, au moins, parurent. Elle avait épousé à Paris, le 30 juillet 1921, le professeur Jean-Maurice Lahy avec qui elle travailla à des études de physique et de psychologie. Elle publia des ouvrages érudits sur l’histoire des religions et la civilisation hindoue et dirigea l’encyclopédie Quillet.

Marie Lahy-Hollebecque appartint à diverses organisations sympathisantes du Parti communiste. Elle fut envoyée par la délégation française du Secours rouge international, à Vienne, pour enquêter sur la répression qui avait suivi les événements de février 1934 et y resta douze jours. En août 1934, elle visita l’Oural avec Marcel Cordier, Henriette Bourbon et Marcel Willard. Le 4 mars 1935, Marie Lahy-Hollebecque fit partie d’une délégation qui remit une centaine de milliers de signatures à l’ambassade d’Allemagne pour la libération de Thaelmann, Mierendorff, Ossietsky et d’autres antifascistes emprisonnés. La délégation était composée de Marcel Prenant, Louis Lagorgette, André Malraux, Arthur Ramette, Maître Willard, Horace Thivet, Élie Faure, René Maublanc et Jean Zay Le 5 mai 1936, Marie Lahy-Hollebecque adhéra à la Conférence européenne d’amnistie pour les emprisonnés politiques en Allemagne et, quelques mois auparavant, elle avait accepté de diriger la sous-commission pédagogique de l’Association pour l’étude de la culture soviétique (APECS), lors de sa fondation, qui succédait au Cercle de la Russie neuve, créé en 1927. Elle collabora à La Grande revue et à Europe.

Marie Lahy-Hollebecque envoya une lettre de salutations au VIIIe congrès du Parti communiste, tenu à Villeurbanne en janvier 1936 (compte rendu, p. 565). En juin 1938, elle fut élue au Comité central du Secours populaire de France, lors de son premier congrès national. Elle y fit un rapport sur « l’enfance malheureuse dite coupable ». Elle donna son appui à la conférence internationale « sur les problèmes actuels : démocratie, paix, défense humaine » qui se tint à Paris les 13 et 14 mai 1939. Elle intervint également à la conférence nationale pour le statut de l’immigration (l’Humanité, 24 juillet 1939).

Élue conseillère municipale communiste de Malakoff (Seine) le 13 mai 1945, elle devint deuxième adjointe mais, réélue le 18 janvier 1948, elle n’eut plus de délégation. Elle poursuivait parallèlement son œuvre scientifique et pédagogique et dirigeait la revue Ciné-jeunes. Elle appartenait à l’Union des libres penseurs et des libres croyants pour la culture morale ainsi qu’au comité d’honneur de l’Union rationaliste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89583, notice LAHY-HOLLBECQUE Marie [née HOLLEBECQUE Héloïse, Charlotte], veuve LAHY par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 6 octobre 2010, dernière modification le 28 mai 2021.

Par Michel Dreyfus

ŒUVRE : La grande mêlée des peuples, récits héroïques pour la jeunesse, Paris, Larousse, 1915. — La guerre et l’école. La jeunesse scolaire de France et la guerre, Paris, 1916. — La Maison des Nations, La Grande revue, 1920, 16 p. — Anatole France et la femme, sans date. — La grande chose. Interprétation lyrique du phénomène social, 1926. — Le féminisme de Shéhérazade. La révélation des « Mille et une nuits, Paris, Éd. Radot, 1927, 250 p. (Les Cahiers de la femme). — Les charmeurs d’enfant, 1928. — Agnès et le vaste monde, 1929. — Hansel et Gretel, 1929. — La grande nuit d’hiver et les voyages du soleil, 1929. — Les écoliers français et la guerre. L’enfant, une cause d’avenir, 1932. — L’évolution humaine, 1934. — En collaboration avec Germaine Willard, Avec les combattants viennois de février. Compte rendu de la première délégation des femmes du SRI, Presse Édition, 1934, 32 p. — La maison de l’enfant, Paris, Rieder, 1937. — Les mésaventures de Jean-Paul Choppart, pièce en trois actes, 1938. — En collaboration avec Georges Buisson, L’enfance, notre plus doux espoir, Paris, Éd. du Secours populaire, 1938. — L’enfance de Jean-Christophe, pièce en quatre actes, Paris, A. Michel, 1947. — En collaboration avec M.-T. Mayzner, La vie ardente de Frédéric Chopin, Paris, Librairie des Champs Elysées, 1950. — L’enfant au royaume des images. Essai sur le cinéma et les jeunes, Paris, Union rationaliste, 1956, 136 p. — En collaboration avec Louis Lapicque, Gaston Richard et Jean Lévy, Psychologie. Sur la conscience psychologique. La psychologie animale. La sociologie de l’enfant. La vie et l’œuvre de Pavlov, Paris, Union rationaliste, 1957.

SOURCES : Ouvrages cités à œuvre. — Dossiers Duchêne à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), passim et notamment F ∆ Res 329/1. — Arch. Dép. Seine, D M 3. — Arch. Com. Malakoff. — La Défense, organe du Secours populaire de France, notamment n° 458, 1er juillet 1938. — L’Humanité, 24 juillet 1939. — Compte rendu du congrès de Villeurbanne. — Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l’année 1957. — La Pensée, n° 72, mars-avril 1957, p. 117. — Henri Wallon, « Une éducatrice : Mme Lahy-Hollebecque », Les Cahiers rationalistes, n° 161, février 1957. — Renseignements d’état civil recueillis par Michèle Rault.

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