LAMY Gaëtan [LAMY Joseph, Gaëtan, Numa]

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

Né le 10 février 1908 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur-perceur ; militant communiste d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis) ; résistant du Front National pour la Libération (FN).

Gaëtan Lamy.
Gaëtan Lamy.

Fils de Joseph, employé des chemins de fer, et de Marie-Louise Machard, ménagère, Joseph Lamy obtint le CEP et un CAP. Entré au travail en 1922, il fit son apprentissage à l’usine Jeumont de Saint-Denis, puis il travailla chez Popineau. Il se maria le 16 janvier 1932 dans sa ville natale avec Marguerite Coënt, téléphoniste, et eut deux enfants Mireille et Janine. Marguerite Lamy fut militante de l’Union des jeunes filles de France, agent de liaison du Parti communiste pendant la guerre, résistante et maire adjoint d’Aubervilliers.
Il adhéra, en 1935, au Parti communiste et y milita activement. Il fut responsable des cellules communistes chez Gnome et Rhône boulevard Kellermann à Paris (XIIIe arr.), usine où il état entré comme ajusteur-perceur le 11 décembre 1935. Membre du comité de section du XIIIe arrondissement, il travailla ensuite à l’usine Gnome et Rhône de Gennevilliers où il créa « L’amicale des Amis de l’Humanité ».
Affecté spécial aux usines Gnome et Rhône boulevard Kellermann à Paris, il fut radié le 6 juin 1940 par "mesure disciplinaire", arrêté , envoyé au camp de Saint-Benoît, mais s’évada pendant l’exode de juin 1940 à la faveur des bombardements d’Orléans.
Il fut militant communiste clandestin puis résistant. Suite à l’arrestation de sa femme, agent de liaison d’Arthur Dallidet*, porteuse d’une carte d’identité avec leur adresse, il fut arrêté le 28 février 1942 vers 21 heures 30 ou 23 h 30 à son domicile 57 rue de Flandre à Paris (XIXe arr.), pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Après avoir été interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, il fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi qui était administrée par les allemands, il fut probablement torturé. Le 24 août 1942, il était emprisonné au fort de Romainville .
Le 18 septembre 1942 deux engins explosaient devant le cinéma Rex boulevard Poissonnière : deux soldats allemands étaient tués, dix-sept autres blessés. En représailles, les autorités d’occupation firent passer par les armes quarante-cinq otages dont Gaëtan Lamy le 21 septembre au Mont-Valérien. Incinéré au cimetière du Père-Lachaise, il fut inhumé au cimetière de Thiais (Seine, Val-de-Marne) puis au cimetière communal de Saint-Denis, carré militaire.
Le ministère des Anciens Combattants déclara Gaëtan Lamy « Mort pour la France » le 11 avril 1946, il a été homologué FFI et membre de la Résistance intérieure française (RIF). Son nom figure sur le monument aux morts d’Aubervilliers et le conseil municipal donna son nom à une rue de la ville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89628, notice LAMY Gaëtan [LAMY Joseph, Gaëtan, Numa] par Daniel Grason, Claude Pennetier, version mise en ligne le 5 octobre 2017, dernière modification le 1er mai 2021.

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

Gaëtan Lamy.
Gaëtan Lamy.

SOURCES : Arch. PPo. BA 1748, BA 2298, 77W 3119, 1W 646. – Arch. DAVCC Caen, B VIII dossier 6. – Bureau Résistance GR 16 P 334911. –– Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit, p. 220. – Monique Houssin, Résistantes et résistants en Seine-Saint-Denis. Un nom, une rue, une histoire, Éd. de l’Atelier, 2004. – Renseignements communiqués par Mireille Berthier-Lamy. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Saint-Denis, acte n° 208.

PHOTOGRAPHIE : GB 156 cliché du 17 mars 1942.

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