LANGEVIN Hélène, Henriette [épouse SOLOMON, puis PARREAUX]

Par Nicole Racine

Née le 25 mai 1909 à Fontenay-aux-Roses (Seine), morte le 16 janvier 1995 à Sens (Yonne) ; militante communiste ; résistante ; députée communiste de Paris (1945-1946).

Photo de son dossier autobiographique dans les archives du Komintern (495 270 8732)
Photo de son dossier autobiographique dans les archives du Komintern (495 270 8732)

Fille de Jeanne et Paul Langevin, professeur au Collège de France qui habitaient Fontenay-aux-Roses, Hélène Langevin prépara le PCN à la sortie du lycée. Elle épousa Jacques Solomon le 24 juillet 1929 à Paris (Ve arr). Elle voyagea pendant plusieurs années à l’étranger puis prépara un diplôme de responsable de Jardinière d’enfants. Un an après son mari, elle donna son adhésion au Parti communiste en 1935 et fut trésorière de cellule. Militante du Ve arr. de Paris, de 1937 à 1939 elle fut secrétaire de la branche française du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme présidée par Gabrielle Duchêne. Elle jouait un rôle important dans la revue Femmes du comité français. Malade, elle ne put participer à la préparation du congrès du Rassemblement universel de la Paix à Paris à l’automne 1937. Elle fonda les Volontaires de santé et d’assistance (VSA) dont le but était de donner aux femmes de solides notions d’hygiène générale et de soins aux malades. L’association était présidée par le docteur Solomon, chef du service de radiologie de l’hôpital Saint-Antoine (Paris, XIIe arr.) ; des médecins bénévoles y donnaient des cours comme les docteurs Jean-Claude Bauer et Pesquet (qui devaient être fusillés pendant l’Occupation). Les VSA furent dissous par le gouvernement Daladier fin 1939.

À l’automne 1940, Hélène Solomon entra avec son époux dans l’action clandestine. Elle participa activement à la diffusion de L’Université libre et joua un rôle d’agent de liaison ; elle appartint au Front national dès sa création. Au lendemain de l’arrestation de Jacques Solomon, elle fut arrêtée gare Saint-Lazare par la police française et transférée à la préfecture de police. Elle fut enfermée dans un bureau, sous la surveillance de policiers, en compagnie de plusieurs personnes qui réussirent à favoriser l’évasion de Raymond Dallidet et celle de Vigneron. Transférée à la prison de la Santé le 23 mars, elle y demeura au secret jusqu’au 24 août puis fut emmenée au fort de Romainville et déportée le 24 janvier 1942 à Auschwitz.

Après son retour en France en mai 1945, très éprouvée physiquement et moralement, Hélène Solomon ne put reprendre une vie professionnelle et militante comme elle le souhaitait. Élue députée communiste de Paris à l’Assemblée constituante en octobre 1945, réélue en juin 1946, elle dut renoncer en novembre à se présenter aux élections législatives. Ce ne fut qu’en 1948 qu’elle put reprendre une activité professionnelle en entrant à mi-temps comme bibliothécaire au Centre de documentation du CNRS. Le 29 octobre 1958 à Paris (Ve arr.), elle se remaria avec André Parreaux qui inaugura la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89645, notice LANGEVIN Hélène, Henriette [épouse SOLOMON, puis PARREAUX] par Nicole Racine, version mise en ligne le 9 octobre 2010, dernière modification le 28 août 2015.

Par Nicole Racine

Photo de son dossier autobiographique dans les archives du Komintern (495 270 8732)
Photo de son dossier autobiographique dans les archives du Komintern (495 270 8732)

SOURCES : Entretien avec Hélène Parreaux, octobre 1991. — RGASPI, 495 270 8971 et 8732 (classée A par la commission des cadres), 543, 2, 23, 2 26, 2 32. – Notes de Jacques Girault.

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