LANGLOIS Henri, Ulysse, Ernest

Par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

Né le 1er février 1895 à Tupigny (Aisne), déporté exécuté le 28 octobre 1943, à Cologne (Allemagne) ; ouvrier poseur de voies et chef de chantier ; militant socialiste SFIO, puis trotskyste de Drancy ; résistant, réseau Hector.

Fils de Clovis, Maximilien Langlois, dit Ulysse, domestique âgé de vingt-deux ans, et de son épouse Henriette Obéline Cochet, dite Léonie, ménagère âgée de vingt-deux ans, Henri Langlois fut légitimé par le mariage de ses parents à Tupigny, le 22 avril 1896, en même temps que sa sœur Alphonsine Claire Léonie (dit Émilienne), née le 27 décembre 1895. Il vécut à Tupigny jusqu’à son union, le 19 juin 1920, avec Lucie Germaine Cochet, dans le même village.

Le couple s’installa à Drancy (Seine), au 24 rue Jane-Joye, où Henri Langlois fut chef de chantier.
En 1935, il fut secrétaire de la section locale de la SFIO. Il sympathisa, à l’intérieur du Parti socialiste, avec la tendance bolchevik-léniniste qui regroupait les militants trotskystes. Membre du comité de formation des Groupes d’action révolutionnaire et du comité de lancement du journal La Commune, en décembre 1935, qui furent fondés par le groupe trotskyste de Pierre Frank et Raymond Molinier, Henri Langlois quitta la SFIO le 4 mars 1936. Dans sa lettre de démission adressée à Paul Faure, secrétaire général du Parti socialiste, il précise qu’ayant été pendant deux ans secrétaire de la section de Drancy, il était « écœuré par les procédés bureaucratiques de la commission exécutive fédérale de la Seine » qui avait prononcé l’exclusion des trotskystes. Face à « la faillite de la IIe Internationale », il annonçait : « Je vais maintenant donner mon adhésion à la IVe Internationale. » Il rejoignit, en effet, le Parti communiste internationaliste fondé le 7-8 mars 1936 et devint membre de son Comité central.

Henri Langlois fut blessé, en février 1936, dans une bagarre contre les Croix de feu dans le Xe arrondissement de Paris.

Prisonnier de guerre, il fut condamné à mort le 20 septembre 1943 par le Volkgerishof de Berlin pour son comportement dans les camps. A l’attente d’une réponse à une demande en grâce, il fut déplacé de Rheinbach à la prison de Cologne le 23 octobre. C’est là qu’il fut exécuté le 28 octobre 1943, par fusillade semble-t-il ou par décapitation.
Selon le site de la Fondation pour la mémoire de la déportation, Henri Langlois fut déporté « Nacht und Nebel » le 24 août 1942 (i.51) vers la prison de Düsseldorf, « lieu de déportation et de jugement des personnes arrêtées en France dans le cadre de l’affaire Porto [et] lieu d’application des peines de prison simple ». Il fut ensuite transféré à Rheinbach, « prison pour les peines de travaux forcés située au sud-ouest de Bonn ». Enfin, il fut envoyé à Köln (Cologne), qui était « notamment le siège du tribunal chargé des affaires « NN » venant de France avant le transfert des compétences vers la ville de Breslau, en Silésie, à la suite des bombardements dans la région durant l’été 1943. La prison de Klingelpütz a notamment été le lieu de nombreuses exécutions ».

Une rue de Drancy et une rue de Tupigny portent son nom. Il figure sur le monument aux morts de cette dernière commune, ainsi que sur le monument commémoratif de Mennevret (Aisne) et la plaque commémorative des déportés de Drancy.
L’arrêté du 6 juillet 1993 autorisa l’apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès d’Henri Langlois (JO du 18 août 1993, p. 11 715). Il fut reconnu homologué DIR et membre des FFC (GR 16 P 336413), avec le grade de sous-lieutenant, et « mort pour la France » (JO 18/08/1993). La médaille de la Résistance lui fut attribuée à titre posthume (décret du 28 avril 1959, JO du 14 mai), ainsi que la Légion d’honneur (décret du 28 avril 1959, JO du 14 mai).
Sa veuve, Lucie Langlois, se remaria après guerre et prit le nom de Rau. Elle retourna s’installer à Tupigny, rue des Ponts.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89647, notice LANGLOIS Henri, Ulysse, Ernest par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 9 octobre 2010, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

SOURCES : SHD, dossiers adm. résistants. Arch. PPo. carton 45. Liste des médaillés de la Résistance à titre posthume (ap. 1948). — La Commune, 6 décembre 1935, 14 et 21 février, 13 mars 1936. — G. Vereeken, La Guépéou dans le mouvement trotskyste, p. 254, La Pensée universelle, Paris, 1975. — Renseignements communiqués par la mairie de Tupigny. — Sites Internet : FMD ; Morts dans les camps de déportation ; Mémorial GenWeb ; Généalogie Aisne ; base léonore (dossier 19800035/621/71015). — État civil de Tupigny, 5Mi1663 (vue n° 91, acte n° 7 ; vue n° 135 et suiv. ; acte n° 23).

ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb

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