POGGIOLI Antonin

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

Né le 11 janvier 1876 à Ucciani (Corse), mort le 13 août 1961 au Bourget (Seine)  ; instituteur, maire socialiste du Bourget (1925-1944).

Fils d’un cordonnier, Antonin Poggioli se fixa très tôt au Bourget où il exerça la profession d’instituteur. Il milita à la section socialiste SFIO locale, alors rattachée à la Fédération de la Seine. En 1908, il fut élu au conseil municipal et devait y siéger jusqu’en 1944.

Après la scission de Tours (décembre 1920), Poggioli demeura au Parti socialiste SFIO, réussissant à conserver l’audience de l’électorat du Bourget. Le 10 mai 1925, il fut élu maire, fonction qu’il allait assumer jusqu’à la Libération. Durant ses différents mandats, il se révéla un excellent gestionnaire très estimé de la population et s’affirma comme un des maires socialistes les plus en vue de la région parisienne. Très lié à Henri Sellier, il appartint au bureau de l’Union amicale des maires qu’il présida en 1932 et fut secrétaire général de la Fédération nationale des municipalités socialistes. Il fut aussi, sous le Front populaire, président, avec Georges Marrane, de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) et exerça des fonctions importantes aux syndicats intercommunaux du Gaz et de l’Électricité. Auteur également d’une rubrique au Populaire, il entra en 1937 comme suppléant à la commission administrative de ce quotidien (motion Zyromski).

Plusieurs fois candidat malheureux au conseil général, en 1929, 1934, 1935 et 1937, il écrivit cette année-là, pour l’information des candidats socialistes, une brochure de 92 pages sur Les conseils généraux et d’arrondissement, qui fut éditée par le Parti socialiste et préfacée par Henri Sellier. Poggioli se présenta aussi aux élections législatives de 1928 et de 1932 dans la 3e circonscription de Saint-Denis où il recueillit 2 121 et 3 459 voix sur 16 159 et 10 936 votants.

Il continua d’administrer la commune du Bourget sous l’Occupation. Accusé à la Libération d’avoir collaboré, il expliqua qu’il était resté en fonction « pour éviter le pire » : « Je n’ai pas à plaider coupable ni à m’excuser de moi-même. Je puis rendre mes comptes la tête haute. » Il conduisit la liste de « Défense des intérêts communaux et intercommunaux » et retrouva un siège de conseiller en 1947 et en 1953 comme « indépendant de gauche ». Poggioli acheva en 1959 sa longue carrière d’édile municipal, s’étant occupé des intérêts du Bourget pendant près d’un demi siècle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89659, notice POGGIOLI Antonin par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 10 octobre 2010, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3, vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — La brochure citée. — Arch. Com. Le Bourget. — Notes de Justinien Raymond. <—>La Banlieue nouvelle, 4 mai 1935. — Le Journal de Saint-Denis, 1935-1939.

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