LAIGNEL René, Charles

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 10 juin 1911 à Paris (XIe arr.), mort le 5 décembre 1987 à Poissy (Yvelines) ; ouvrier lithographe ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant ; militant communiste de Paris ; conseiller municipal de Paris (XIIe arr.) de 1945 à 1949.

Fils de Charles Laignel et de Eugénie Bonbel, René Laignel fut adopté par la Nation en novembre 1919. Il épousa en premières noces Léo Lemaire le 8 août 1931 à Saint-Ouen (Seine) puis après un divorce, le 18 mars 1939 à Romainville, Louise Lacuve. Le couple eut quatre enfants. Laignel avait vécu à Saint-Ouen puis à Romainville, 24 rue Eugène Levasseur.
Membre des Jeunesses communistes en 1925 (2e rayon, cellule 527), du Parti communiste en 1932 et du syndicat CGTU du livre-papier depuis 1928, il travaillait à l’imprimerie Chachoin 7 impasse Marie Blanche dan le XVIIIe arr. La police l’interpella le 21 septembre 1930 pour avoir lancé des tracts communistes à la clôture d’un congrès de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) au Trocadéro. En octobre 1932, il débuta son service militaire dans l’infanterie avec un signalement de "présumé révolutionnaire". La justice le condamna à 1 mois de prison le 8 janvier 1935 pour coups et blessures envers un travailleur qui ne respectait pas une grève à Rosny-sous-Bois.
Volontaire en Espagne républicaine, il partit le 31 octobre 1937 et arriva le 3 novembre 1936 pour être affecté dans les Brigades internationales.

Mobilisé en septembre 1939 à Narbonne, démobilisé en août 1940, il entra en septembre 1942 aux usines Citroën du quai de Javel comme manœuvre spécialisé. Le 3 novembre 1942, il fut réquisitionné pour partir en Allemagne aux usines Auto-Union de Zchopa (Saxe). En mai 1943, à l’occasion d’une permission, il devint réfractaire au STO et se cacha 51 rue de Flandres dans la XIXe arr., puis à Saint-Étienne de Montluc en Loire-Inférieure, et enfin à Boutigny-sur-Essonne (Seine-et-Oise).
Résistant, il participa, à Paris, dans le XIXe arr., en tant que lieutenant FFI, à l’insurrection qui précéda la Libération.

Secrétaire de la section communiste du XIIe arr. à partir de la Libération, il fut élu conseiller municipal du XIIe arrondissement le 29 avril 1945 (6e secteur). La police prêtait une grande attention à son rôle de vice-président du comité de Plantation de l’Arbre Libération-Victoire, 20 rue Édouard Pailleron à Paris (XIXe arr.) en septembre 1945. Il fut à nouveau étu le 19 octobre 1947 derrière Maurice Berlemont et devant Maria Doriath et Maurice Colin. Il était présenté comme lieutenant FTP et membre du comité de section Picpus-Bel-Air. Il démissionna de son mandat le 17 janvier 1949, sans qu’on en connaisse la raison, et fut aussitôt exclu du Parti communiste.

Laignel qui semblait avoir perdu tout lien avec le monde de l’imprimerie, entra le 17 juillet 1952 comme éboueur au Service de la voirie et du nettoiement de la ville de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89673, notice LAIGNEL René, Charles par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2010, dernière modification le 9 mars 2019.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

SOURCES : La Voix du XIe, octobre 1947.— L’Éveil du XXe, 13 avril 1945. — J. Audier et Ph. Buton, Le PCF dans la région parisienne (25 août 1944-14 juillet 1945), Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1978. — Philippe Nivet, Les assemblées parisiennes, IHTP, 1995.— RGASPI 545.6.1039 liste des Brigadistes français en Espagne républicaine, fiches individuelles décembre 1937 ; RGASPI 545.6.45. - État civil. — Renseignements communiqués par Gilles Morin (Arch. PPo. 77 W art 1141-350030). — Arch. de Moscou 545.6.45 (transmis par Edouard Sill).

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