LALES Louis, Pierre

Par Christian Bougeard

Né le 16 octobre 1903 quartier de la gare de Belle-Isle-Bégard, Louargat (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), décédé le 12 février 1982 à Louargat ; boucher de campagne puis cantonnier aux Ponts-et-Chaussées à Louargat ; résistant FN ; maire de Louargat (1944-1947) ; conseiller général communiste de Belle-Isle-en Terre (1945-1951).

Il était le fils de Jean-Marie, retraité de la marine puis boucher de campagne et de Marie Connan, couturière, il épousa le 11 octobre 1930 Bernadette Le Roc’h native de Lohuec (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) à Malakoff (Seine ; Hauts-de-Seine).
Le couple vécu durant l’occupation rue du monument aux morts, par la suite ils tinrent un restaurant ouvrier sur la route nationale devenue rue des Prunus.
Louis Lalès milita très jeune au PCF dans sa commune de Louargat où il organisa un premier noyau communiste en 1924. Boucher de formation, il rejoignit les Ponts-et-Chaussées comme cantonnier (conducteur de cylindre) dont il fut délégué syndical des Côtes-du-Nord en 1937.
Mobilisé en septembre 1939, affecté dans le secteur de Metz (Moselle) il y subira la drôle de guerre. Démobilisé il retourna dans ses foyers.
En 1942-1943, il participa à la Résistance au sein du Front National pour la Libération et l’Indépendance de la France dont il fut un responsable communal et départemental, en liaison avec les responsables départementaux Louis Pichouron et Jean Devienne qu’il hébergea à l’occasion.
En octobre 1942, Louis Lalès mis en place un groupe de résistants Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF) sur Louargat avec Roger Madigou, Armand Tilly et Eugène Le Lagadec, groupe qui réalisa plusieurs actions contre l’ennemi.
En août 1944, Louis Lalès devint président du Comité Local de Libération, il eut à gérer la situation difficile de l’après Libération.
En mai 1945, il fut élu maire communiste de Louargat, ce fut le premier ouvrier maire de la commune.
En septembre 1945, il fut élu conseiller général du canton de Belle-Isle-en-Terre.
L’entrée au conseil général des Côtes-du-Nord de cet ancien boucher devenu cantonnier à Louargat, en pays bretonnant, traduisait comme l’indiquait le préfet Henri Avril l’arrivée dans cette assemblée de notables d’hommes « d’instruction modeste » dont « l’autorité locale [était] discutée mais l’élection bien assurée ». En effet, Louis Lalès, issu des combats de la Résistance et de la Libération, défendait les couleurs du PCF en pays bretonnant. Selon le préfet, son élection « traduis[ait] en fait l’accès nouveau de formations non bourgeoises au conseil général ». Il remplaçait, l’ancien maire de Louargat (radical indépendant) et conseiller général Georges Raoul, clerc de notaire à Saint-Brieuc, qui avait été nommé au Conseil Départemental de Vichy et était inéligible.
Louis Lalès fut délégué du canton au 2ème congrès des CLL à Saint-Brieuc le 4 avril 1945.
Lors des élections cantonales de septembre 1945, avec 46,7 % des voix, il arriva nettement en tête des candidats de gauche, le radical socialiste Pierre Guégan (22 %) et le socialiste indépendant Ferdinand Huet (12,7 %), loin devant le MRP Jean Kervoas (18,6 %). Contre le MRP, il l’emporta au second tour avec 60,6 % des voix et intégra le groupe communiste du conseil général qui comptait 12 élus sur 48.
Louis Lalès soutint, comme membre du comité de patronage présidé par Marcel Cachin, les listes du PCF lors des élections générales de 1945 et 1946. Mais en octobre 1947, la liste communiste de Louis Lalès fut battue à Louargat par une liste à majorité radicale-RGR. Il subit le même sort lors des élections cantonales d’octobre 1951. Louis Lalès fut battu dès le 1er tour par le socialiste SFIO Jean Coantiec, candidat qui avait « l’appui de tous les autres partis républicains anti-communistes » comme l’écrivait le 13 octobre 1951, Le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, le journal de René Pleven.
Durant son mandat de conseiller municipal, Louis Lalès créa une Amicale Laïque dont il fut élu président.
Il fut élu au conseil municipal de Louargat jusqu’en 1977, se retirant volontairement pour des raisons de santé, soit durant 33 ans.
Louis Lalès fut inhumé au cimetière de Louargat, un hommage lui fut rendu par Félix Leyzour, conseiller général du canton de Callac et conseiller régional PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89681, notice LALES Louis, Pierre par Christian Bougeard, version mise en ligne le 10 octobre 2010, dernière modification le 7 juillet 2022.

Par Christian Bougeard

SOURCES :  : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 3 M 259, Registre des maires et conseillers municipaux de l’arrondissement de Guingamp ; 20 W 86 et 87. Elections cantonales de 1945, 1949 et 1951 ; 20 W 93. Elections municipales de 1947. — Alain Prigent, Histoire des Communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, imprimerie Jacq, 2000, notice p. 240-241.

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