LALONNIER Marcel

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Né le 25 avril 1910 à Garnay (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 29 mai 1994 à Sens (Yonne) ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant chef FTPF du Cher.

Marcel Lalonnier fit son service militaire dans l’Infanterie coloniale. Marié, père d’un enfant, il demeurait 105 Cours de l’Iser à Bordeaux (Gironde). Chauffeur, il se syndiqua à la CGT en 1930 et fit partie du conseil syndical des transports. Il adhéra au Parti communiste en 1935 et devint secrétaire de cellule. Selon son dossier des archives du RGASPI il partit le 16 mai 1938 combattre dans les Brigades internationales de l’armée républicaine espagnole, selon les archives de l’AVER, de janvier à décembre 1938 et appartint à la 2e compagnie du bataillon « Paul-Vaillant-Couturier » des Brigades internationales. Il fut blessé lors d’un affrontement contre l’armée franquiste. Il habitait, semble-t-il, Dun-sur-Auron (Cher).
Il constitua, en août 1942, un groupe de résistance dans le Cher avec notamment des Espagnols et devint, sous le nom de Colonel Hubert, un des dirigeants des FTP du Cher avec Julien Girault. Il organisa le maquis de Maupioux, situé dans la forêt entre Dun-sur-Auron et Meillant, maquis rattaché aux FTP. Après l’invasion de la zone non occupée, et la dissolution du 1er régiment d’infanterie (1er RI) en novembre 1942, il avait récupéré des armes et des munitions que le 1er RI avait cachées pour éviter qu’elles ne tombent aux mains des Allemands.
Lors du procès des chefs du 1er Régiment de France (1er RF, au service de Pétain), Marcel Lalonnier, entendu comme témoin, donna les explications suivantes :
" J’avais reçu pour mission de m’introduire dans le milieu du 1er RF à Dun :
- Pour obtenir des renseignements sur le climat moral, prendre des armes et provoquer des désertions. Je me suis fait embaucher chez Monsieur Maffray, couvreur-plombier-zingueur à Dun et j’ai été chargé de l’installation du chauffage central dans le camp du 1er RF (mess des officiers). Fin 1943, début 1944, j’ai pu soustraire des fusils, des pistolets, des chaussures et quelques paires de bandes molletières. J’ai été aidé par des hommes à moi qui travaillaient sur le camp. J’ai obtenu la désertion d’une douzaine d’hommes dont un réfugié au maquis de Maupioux, blessé, puis libéré de l’hôpital de Saint-Amand-Montrond ". Au printemps 1944, il entra en contact avec René Van Gaver, responsable du mouvement Combat à Saint-Amand-Montrond et ils s’entendirent pour mettre sur pied un plan d’attaque de la ville pour le jour J.
Le 6 juin 1944, " Hubert " et ses FTP attaquèrent le siège de la Milice à Saint-Amand-Montrond. Après un combat de plusieurs heures, les miliciens se rendirent, avec, parmi eux, Simone Bout-de-l’An, l’épouse du secrétaire général adjoint de la Milice. Les archives de la Milice comprenant la liste de tous ses membres dans le Cher-Sud, tombèrent également aux mains des FTP.
Devant l’imminence de la réaction des Allemands et de la Milice , " Hubert " et Van Gaver décidèrent un repli en Creuse des résistants de Saint-Amand-Montrond. Étant donnée l’importance des effectifs, deux groupes furent formés : la compagnie Surcouf avec Van Gaver, les FTP avec " Hubert ". Ceux-ci s’installèrent dans la région de Sardent, en attendant de revenir dans le Cher.
De retour dans le département, le " colonel Hubert " prit le commandement départemental des FTP, en raison de la mort de Julien Girault, le " commandant Maxime ", le 16 août 1944. Il réunit les groupes FTP au sein du 1er régiment populaire berrichon et participa avec ses 2300 hommes à la libération du département.
Les auteurs de Combattants de la liberté signalent qu’à la Libération « Hubert, le chef des FTP, fut détenu quatre mois à la Santé. Jugé, son acquittement n’arrêta pas les rumeurs calomnieuses qui circulaient sur son compte ».
Après guerre, il dirigea une exploitation forestière-scierie à Rémilly dans la Nièvre, au coeur du massif du Morvan.
Il se retira à Dixmont (Yonne) et décèda le 29 mai 1994 à Sens (Yonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89688, notice LALONNIER Marcel par Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2010, dernière modification le 13 septembre 2017.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. RGASPI 545.6.45.(notes Daniel Grason) — Arch. AVER — Maurice Renaudat fiche AERI-Cher . — Marcel Cherrier, Michel Pigenet, Combattants de la liberté : la Résistance dans le Cher, Éditions sociales, 1976. — La Résistance dans le Cher 1940-1944, édité par l’association des Amis du Musée de la Résistance et de la déportation de Bourges,MRN et CDDP du Cher, 2004.— Alain Rafesthain Mémoire de la Résistance dans le Cher, résistants, passeurs, déportés et victimes de 1939 à 1945 Royer, passé simple, 2005.

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