LASSALLE Georges

Par Jean-Claude Paul-Dejean, Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 28 mars 1901 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), exécuté sommairement le 26 mars 1944 à Brantôme (Dordogne) ; ouvrier métallurgiste puis représentant de commerce ; militant syndicaliste ; maire de Boucau (Pyrénées-Atlantiques) élu en 1930 ; secrétaire régional du Parti communiste ; résistant FTP.

Georges Lassalle vers 1937-1938
Georges Lassalle vers 1937-1938
Communiqué par sa famille

Fils d’un ouvrier métallurgiste, Georges Lassalle entra en apprentissage aux Forges de l’Adour et devint ouvrier mouleur. En 1922, il adhéra au Parti communiste et l’année suivante au syndicat CGTU des ouvriers métallurgistes de Boucau dont il fut un temps le trésorier et jusqu’en 1929 le secrétaire. « Dévoué et consciencieux », estimait le préfet des Landes qui ajoutait dans un rapport de 1928 : « Il s’est imposé à l’attention de ses camarades par son acharnement à travailler pour s’instruire. Syndicaliste militant et propagandiste de réelle valeur, il a l’esprit de classe mais il reste toujours calme et mesuré dans ses propos. » Le syndicat très affaibli par l’échec des grèves de 1920, retrouva, sous sa direction, puissance et audience : il groupait plus de 1 000 cotisants sur les 1 600 ouvriers de l’entreprise.

Georges Lasalle s’était marié le 7 juillet 1922 à Boucau (Basses-Pyrénées).

Lorsque fut constituée la 12e Région unitaire en juin 1926, Georges Lassalle fut élu membre de la commission exécutive puis secrétaire adjoint en 1930. Après 1927, il siégea au comité régional communiste de la Région pyrénéenne. Le Parti communiste le présenta aux élections législatives du 22 avril 1928 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) : il recueillit 833 voix, soit 6 % des suffrages exprimés. La direction des Forges de l’Adour le renvoya pour faits de grève en 1929. La même année, il fut élu conseiller municipal avant de devenir, le 12 juillet 1930, maire de Boucau en remplacement de Maurice Perse qui avait été révoqué en raison des incidents provoqués par les grèves de mai-juin. Georges Lassalle fut lui-même condamné à un mois de prison avec sursis « pour provocation de militaires à la désobéissance » et suspendu pendant un mois de ses fonctions de maire par arrêté préfectoral d’octobre 1930. Il se présenta aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Mont-de-Marsan (Landes) et obtint 515 voix (5 % des suffrages exprimés.)

Devenu représentant de commerce à la maison Singer et « employé consciencieux » selon le préfet, il ne fit plus parler de lui entre 1932 et 1936. On le retrouve à cette dernière date dans les Hautes-Pyrénées. Candidat aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription d’Argelès-Gazost, il recueillit 539 voix (4,7 % des suffrages exprimés). Il fut, de 1937 à 1939, secrétaire de la Région communiste qui avait son siège à Tarbes.

Mobilisé en septembre 1939, il fut démobilisé en juillet 1940 et dès son retour à Tarbes reprit ses activités mais désormais clandestinement. Il fut interné le 9 novembre 1940 à Gurs (Basses-Pyrénées), ilot D, avec Chastelain et Alfred Nigou. Ce dernier s’était pourtant désolidarisé du PC en août 1939.
Georges Lassalle s’évada en gare de Toulouse lors de son transfert vers le camp de Nexon le 30 décembre 1940. Il participa au du triangle de direction du Parti communiste pour la Drôme-Ardèche, de juin à juillet 1941 (avec Jules Serval et Henri Chaze) puis à la résistance communiste. Sous le pseudonyme de Félix, il était commissaire adjoint aux effectifs de l’inter région B (12e région), région limousine sous les ordres de Guingouin. Il fut arrêté le 14 mars 1944 (le 20 mars selon la famille) à Limoges rue Bernard de Ventadour ou Aigueperse, actuellement Domnolet Lafarge, au domicile de Domnolet Lafarge qui fut lui aussi arrêté ainsi que sa femme. Domnolet Lafarge a été fusillé avec Georges Lassalle, sa femme, Jeanne Lafarge a été déportée en avril 1944 à Ravensbruck puis à Neuengamme.
Suite à l’exécution de trois officiers allemands, vingt-cinq détenus de la prison de Limoges, résistants à l’instar de Georges Lassalle, et pour certains juifs, furent pris comme otages, emmenés à Brantôme et exécutés au lieu-dit Besse des Courrières. Les Allemands saisirent aussi sur les lieux un jeune domestique de ferme, résistant du Calvados, réfugié en Dordogne. Les 26 noms sont inscrits sur un monument érigé à la sortie nord de Brantôme.
Georges Lassalle fut homologué, à titre posthume, commandant FFI en décembre 1945.
Voir Brantôme (Dordogne), 26 et 27 mars 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89690, notice LASSALLE Georges par Jean-Claude Paul-Dejean, Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2010, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Jean-Claude Paul-Dejean, Jean Maitron et Claude Pennetier

Georges Lassalle vers 1937-1938
Georges Lassalle vers 1937-1938
Communiqué par sa famille
Georges Lassalle en 1941
Georges Lassalle en 1941
En 1943-1944
En 1943-1944
Cette photo figurant dans le fond de l’Association des Familles de fusillés au Musée de la résistance nationale, est déclarée comme étant celle de : "Lassale, route de Bayonne par Pau, Basses Pyrénées". Le visage n’est pourtant guère ressemblant . S’agit-il d’une erreur ou d’un homonyme ?

SOURCES : Arch. Nat. F7/13013. — Arch. PPo., carton 88. — Arch. Dép. Landes, 3 M 180 et 181, 5 M 170. — BAVCC, Caen. — L’Étincelle.Almanach du Parti communiste, 1939. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — A. Moine, Déportation et Résistance en Afrique du Nord, op. cit. — Jacques Duclos, Mémoires, t. 3, p. 157, op. cit.. — José Cubero, Les Hautes-Pyrénées dans la guerre 1938-1948, Editions Cairn, 2002. — Notes de Jean-Pierre Besse. — Mémorial GenWeb. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, la traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p.109. — Notes de son fils, Albert Lassalle.

ICONOGRAPHIE : J. Duclos, Mémoires, t. 3, hors texte.

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