ACAMBON François

Par Jacques Omnès

Né le 28 octobre 1862 à Antrain (Ille-et-Vilaine), mort le 2 avril 1936 à Laval (Mayenne) ; secrétaire de la Bourse du Travail de Laval de sa création en 1901 à 1926 ; secrétaire de la « Chambre syndicale des ouvriers en chaussure de la ville de Laval » de sa création, le 11 octobre 1900, à sa dissolution, le 18 février 1925 ; militant du Parti socialiste SFIO.

C’est au tout début des années 1880 que François Acambon arriva en Mayenne. Le mouvement ouvrier était alors inexistant dans le département.

À partir de 1890 environ, Acambon, cloueur de son état, tenta vainement de créer un syndicat dans la fabrique de chaussures où il travaillait.

Finalement, le 11 octobre 1900, à la suite d’un « appel aux ouvriers en chaussures de la ville de Laval » publié dans la presse locale et signé « un groupe d’ouvriers », 86 ouvriers se réunirent à l’Hôtel de Ville. Charles Lanslin présidait, assisté d’Acambon et Houtin. Acambon prit la parole et « s’efforça de démontrer la nécessité de l’association ouvrière pour combattre le patronat affameur » (Procès-verbal de la réunion du 11 octobre 1900 de la Chambre syndicale des ouvriers en chaussure ; désormais : PV…).

Après lecture des statuts, 35 présents adhérèrent à la « Chambre syndicale des ouvriers en chaussure de la ville de Laval » qui voyait ainsi le jour, après le « syndicat des ouvriers ardoisiers de Renazé » (1890), la « Chambre syndicale des ouvriers typographes et parties similaires de la ville de Laval » (1892), le « syndicat des ouvriers en Bâtiment de la ville de Laval » (1899) et la « Chambre syndicale des ouvriers de l’industrie cotonnière » (15 septembre 1899). À main levée les nouveaux syndiqués élurent Lanslin président, Acambon secrétaire et Tonnelier* secrétaire adjoint. Le vote terminé, Acambon déclara « que malgré le petit nombre d’ouvriers qui se groupent il ne faillira pas à son devoir, que d’autres viendront les rejoindre, il promet son concours aux membres de la Chambre syndicale et il leur demande le leur ; la séance est levée à 10 h 20 » (PV, 11 octobre 1900).

Quelques mois auparavant, le 23 juin 1900, le conseil municipal de Laval avait adopté un vœu déposé par le docteur Dupré :

« Le conseil municipal de Laval, réuni en séance publique, émet le vœu que la commission des finances inscrive au budget la somme qui sera reconnue nécessaire pour l’installation et l’organisation d’une Bourse du Travail. »

C’était l’aboutissement d’une campagne menée depuis plus de dix-huit mois par quelques syndicalistes et la réalisation de la promesse faite à la classe ouvrière lavalloise par la municipalité républicaine sortante en échange de ses voix aux élections municipales du 6 mai 1900 : quatre « candidats ouvriers » (dont le docteur Dupré et Charles Lanslin) étaient présents sur la liste républicaine.

Au début du mois de décembre 1900 Acambon se vit proposer le secrétariat de la future Bourse du Travail. Bien qu’ayant réservé sa réponse, il fut mis en accusation au cours d’une réunion extraordinaire de la Chambre syndicale convoquée dans des conditions antistatutaires par Lanslin et Théreau. Soupçonné par ce dernier d’avoir posé sa candidature au secrétariat de la Bourse du Travail sans avoir prévenu personne et d’avoir fondé le syndicat de la Chaussure dans son intérêt personnel, Acambon répondit qu’il n’accepterait cette responsabilité que si quelqu’un pouvait le remplacer à la tête de la Chambre syndicale, accusa Lanslin et Tonnelier d’avoir ourdi une machination pour le perdre et, rappelant son passé militant, il conclut :

« Vous pouvez me renvoyer et en nommer un autre pour me remplacer, mais jamais vous ne pourrez m’empêcher de suivre la ligne de conduite que je me suis tracée, défendre la classe laborieuse contre le patronat » (PV, 13 décembre 1900).

Finalement, un ordre du jour de confiance à Acambon fut voté et il fut confirmé comme délégué de la Chambre syndicale de la Chaussure au comité général de la future Bourse du Travail avec Lanslin et Tonnelier.

Le 3 janvier 1901, Acambon, secrétaire de la Bourse du Travail depuis le 1er janvier, abandonna le secrétariat de la Chambre syndicale de la Chaussure et fit élire Badier pour le remplacer.

C’est le samedi 12 janvier que la Bourse, sise au 56, rue Renaise, fut inaugurée officiellement. Le soir eut lieu un banquet de 160 convives présidé par le préfet Seignouret. À la table d’honneur on voyait également le syndicaliste Keufer, le secrétaire de la Bourse du Travail du Mans, Richer, mais aussi le sénateur-maire de Laval, Victor Boissel. Au dessert, Acambon prononça une allocution. Tâche difficile devant une telle assemblée. Évitant à la fois des propos trop « révolutionnaires » devant les représentants de l’administration et de la municipalité, qui détenaient les cordons… de la Bourse, et une attitude opportuniste de conciliation, Acambon se sortit magistralement de cette épreuve : ses propos, modérés dans la forme, furent très fermes sur le fond, sans concession aucune à la théorie officielle de la « bonne entente » entre les classes. Il remercia certes le préfet et le maire de leur « bienveillante sollicitude pour la classe laborieuse », mais tout son discours fut surtout un appel à la fois mesuré et passionné à gagner de nouveaux syndiqués. Il n’hésita pas, sous les applaudissements des travailleurs présents, à appeler ses camarades à la lutte pour de meilleurs salaires. Et c’est sur une exhortation à renforcer les organisations ouvrières qu’il termina son allocution :

« Que chacun de nous travaille comme il se doit, camarades, et dans un temps bien rapproché nous aurons de nouveaux syndicats de créés, pour le bien et l’honneur de la classe prolétarienne. »

De fait, la Bourse du Travail de Laval avait bien besoin de se renforcer : elle ne comptait que quatre syndicats adhérents (syndicats du Livre, du Bâtiment, de la Chaussure, de l’Industrie cotonnière) qui regroupaient environ 850 syndiqués, la « Chambre syndicale de l’Industrie cotonnière » fournissant le gros des troupes avec 450 adhérents.

Au 1er janvier 1902 la Bourse regroupait six syndicats et 1 442 adhérents. La croissance des effectifs provenait surtout de l’essor du syndicat des cotonniers (885 membres, dont 530 femmes) et de la création en 1901 de l’« Union des ouvriers marbriers de l’Ouest » (170 syndiqués). La fondation, le 18 mai 1901, de la « Chambre syndicale des employés de commerce et d’administration » n’eut guère d’influence sur la croissance des effectifs avec ses 29 adhérents.

À cette époque François Acambon fréquenta également le petit groupe socialiste « Le Réveil social de Laval ». Le 2 avril 1902 ce dernier, refusant d’admettre l’absence de candidat républicain aux élections législatives du 27 avril dans la première circonscription de Laval, décida d’opposer la candidature de son secrétaire — Charles Lanslin — à celle du Comte d’Elva. Apprenant les résultats à l’Hôtel de Ville — 2 378 voix à Lanslin contre 11 629 au candidat clérical et réactionnaire —, Acambon confia à Félicien Challaye, alors professeur de philosophie à Laval : « Il faut continuer à travailler ; il faut piocher les cerveaux. »

C’est d’ailleurs à la demande de Félicien Challaye, qui était arrivé au lycée de Laval en octobre 1901, qu’Acambon avait réuni le 29 novembre 1901 dans les locaux de la Bourse les secrétaires de syndicats, le conseiller municipal socialiste Dupré et quelques ouvriers et intellectuels intéressés par la fondation d’une Université populaire à Laval. Un bureau provisoire fut constitué sous la présidence de Félicien Challaye. Le 15 décembre une assemblée générale réunie à la mairie adopta les statuts définitifs de l’UPL fondée « sous les auspices de la Bourse du Travail de Laval ». Acambon fut élu au conseil d’administration. À la fin de 1902 il devint trésorier adjoint de l’UPL. Il le resta sans doute jusqu’à la guerre de 1914.

Pendant toute cette période, la vie de François Acambon se confondit avec celle du mouvement ouvrier mayennais et de ses réalisations.

Le 17 avril 1902 il redevint secrétaire du syndicat de la Chaussure où il s’efforça de lutter contre la fonte inexorable des effectifs et d’éduquer ses camarades.

Il connut de près toutes les péripéties de la lutte entre « rouges » et « jaunes », en particulier au cours de la grande grève des cotonniers de février-mars 1905, pendant laquelle l’industriel Raphaël Toutain favorisa la création à Laval d’une Bourse « jaune » sise au n° 5 de la rue de Rennes. La mise à sac par les « rouges », le 8 août 1905, de cette Bourse patronale servit de prétexte à la municipalité pour supprimer la subvention annuelle de 2 000 F allouée jusque-là à la Bourse du Travail.

Mais malgré les efforts d’Acambon et de ses camarades, malgré la création de nouveaux syndicats, les effectifs de la Bourse du Travail stagnèrent en 1903 (1 082 adhérents contre 1 079 en 1902), n’augmentèrent que légèrement en 1904 (1 182 adhérents) puis commencèrent à décliner : 1 049 en 1906, 900 en 1907.

La création en 1910 d’une Union départementale des syndicats ouvriers de la Mayenne, dont Acambon devint le secrétaire, et surtout la naissance du mouvement syndical à Ernée en 1911 (voir Trohel Louis) vinrent inverser la tendance : avec douze syndicats membres en 1910, l’UD comptait 904 adhérents ; en 1911 ces chiffres passèrent respectivement à seize et 1 172.

En 1910, la Bourse du Travail qui depuis 1903 avait déménagé au 50, rue Renaise put enfin occuper des locaux dont elle était propriétaire grâce au dévouement des militants qui construisirent de leurs mains la Maison du peuple, rue Noémie-Hamard.

C’est en 1910 aussi que le mouvement syndical mayennais se dota d’un instrument de propagande important avec la parution, le 3 septembre, du n° 1 du Semeur de l’Ouest, organe officiel des Bourses du Travail de Rennes, Fougères, Saint-Malo et Laval. Cependant cette collaboration ne dura guère plus de deux ans du fait des divergences qui surgirent entre Acambon et les syndicalistes d’Ille-et-Vilaine.

Lorsqu’éclata la Première Guerre mondiale, Acambon ne fut pas mobilisé. Mais le 29 novembre 1917 le préfet donna des « instructions très fermes » au commissaire de police de Laval pour une « surveillance active des dirigeants syndicalistes de la Bourse du Travail » — surtout Acambon, Neveu et Terrier — et de lui « signaler toute action défaitiste ».

Au lendemain de la guerre, Acambon, qui était membre du Parti socialiste, fut candidat aux élections législatives de novembre 1919 sur la liste SFIO en compagnie de Louis Trohel, Alphonse Bouchard, Alexandre Rivière et Élie Dufresnoy (voir ces noms). Il obtint 949 voix sur 56 547 suffrages exprimés. Ce résultat reflétait l’extrême faiblesse de la Fédération socialiste de la Mayenne créée en février 1919 seulement — voir Bouchard Alphonse. Mais Acambon devançait assez nettement ses colistiers et surtout il recueillait plus de 12 % des voix à Laval.

Il participa aussi à la campagne contre l’intervention en Russie. Le 14 novembre 1919, présidant une réunion commune du Parti socialiste, de la CGT et de la Ligue des droits de l’Homme à la Bourse du Travail, il exhorta les 300 assistants « à plaider auprès de leurs parents et amis la cause de la Russie innocente que notre gouvernement réactionnaire cherche à étrangler, accomplissant ainsi un acte honteux pour la France de 1793 ».

En 1920 il fut également trésorier adjoint de la Ligue des droits de l’Homme. Mais l’essentiel de ses efforts, il les consacra à remettre sur pied le mouvement syndical à Laval.

Le 3 février 1918 le syndicat de la Chaussure, dont il était toujours le secrétaire, se réunissait pour la première fois depuis le début du conflit. En 1919 et 1920 il tint ou présida de nombreuses réunions, parfois avec le concours d’orateurs nationaux de la CGT. Sans négliger les revendications de salaires, il estimait alors que certaines lois sociales (semaine anglaise, journée de huit heures) étaient prioritaires et que seul une lutte acharnée contre le patronat permettrait leur application. Hostile au paternalisme de certains employeurs (pouponnières, salles d’allaitement) destiné à exploiter la main-d’œuvre féminine, il estimait que « l’ouvrière d’usine ne doit pas avoir d’enfants » faute de s’épuiser rapidement à la tâche et que « pour avoir des enfants et les élever, la mère doit rester au logis et le père doit gagner suffisamment pour élever sa famille » (P.V., 23 novembre 1918).

L’essor des luttes ouvrières, sensible en Mayenne comme dans le reste du pays, aurait pu sembler favorable à la syndicalisation : selon les sources officielles — qui ne peuvent constituer qu’un indicateur de tendance — de 1917 à 1920 le nombre de grèves passa de trois à neuf, celui des grévistes de 797 à 2 763, celui des journées de travail perdues de 3 935 à 86 711. Pourtant c’est un bilan pessimiste que François Acambon dut dresser devant le congrès de l’UD tenu le dimanche 26 juin 1921 à Laval devant les délégués de quatorze syndicats sur dix-huit :

« La situation de l’Union est peu brillante ; les effectifs restent stationnaires ; la propagande a été nulle dans certains endroits, et n’a donné aucun résultat dans les autres. Le secrétaire se plaint de n’être pas secondé par les militants des syndicats. Une commission d’études qui avait été désignée en 1920 n’a fait aucun travail. On n’a pas vu, également, mettre debout un journal, dont la création avait été décidée l’an dernier. Le chômage a été terrible, surtout à Laval (Textile) et à Ernée (Chaussure) » (La Vie ouvrière, 1er juillet 1921).

Le reflux sensible des luttes ouvrières en cette année 1921 — chiffres officiels : 70 grévistes, 210 journées perdues — après l’échec cuisant de la grève des cheminots de mai 1920 (voir Martiniaux Joseph) n’incitait guère, il est vrai, à l’optimisme. Et les menaces de scission déjà sensibles au sein de la CGT ne pouvaient qu’alourdir encore l’atmosphère.

Acambon était très conscient des risques qu’une scission ferait courir au mouvement syndical, surtout dans un département aussi « difficile » que la Mayenne. Cependant, d’accord avec la majorité réformiste de la CGT, il vota au Comité confédéral national la motion Dumoulin qui réclamait l’exclusion des minoritaires groupés dans les « comités syndicalistes révolutionnaires » (CSR), sans pourtant avoir été mandaté sur ce point. Ce qui lui valut d’être vivement attaqué au cours du congrès de l’UD du 26 juin 1921 par le délégué des instituteurs, Auguste Durand.

Acambon répondit qu’il était toujours révolutionnaire, qu’il avait voté les exclusions, parce que les CSR adhéraient à l’Internationale de Moscou qui s’attaquait à celle d’Amsterdam, et parce qu’il ne voulait pas que les organisations ouvrières soient sous la tutelle des partis politiques.

Un ordre du jour déposé par Alphonse Bouchard pour protester « contre toutes les exclusions et contre toute scission, d’où qu’elles viennent » ayant été voté à une large majorité par le congrès, Acambon déclara ne plus vouloir siéger au Comité confédéral national dont les réunions étaient, selon lui, inutiles et ne servaient qu’à gaspiller de l’argent. Mais, comme on ne trouvait personne pour le remplacer, il accepta, sur l’instance des délégués au congrès, de revenir sur sa décision.

Moins d’un an plus tard, le 26 mars 1922, la scission étant consommée au niveau national entre la CGT (réformiste) et la CGTU (révolutionnaire), l’UD-CGT de la Mayenne tint un congrès extraordinaire. La motion soumise initialement aux délégués par le Comité administratif de l’UD — manifestement inspirée d’un ordre du jour voté le 26 janvier par l’assemblée générale du syndicat des membres de l’enseignement laïque — visait à éviter la scission au niveau départemental :

« Chaque syndicat resterait adhérent à sa Fédération respective et à l’Union, y paierait ses cotisations, moins le prix des timbres des CGT, et ceci dans le but d’obliger les deux organisations centrales à tenter un rapprochement dans le plus bref délai. L’UD ferait imprimer des cartes pour ses adhérents. »

Acambon, favorable à cette motion qu’il avait préalablement fait adopter par les membres du syndicat de la Chaussure, fit alors l’historique du mouvement ouvrier à Laval depuis la création de la Bourse du Travail. Il rappela les épreuves traversées par l’organisation, la fondation de la coopérative « L’Emancipatrice » et l’édification de la Maison du Peuple. Puis il exposa la situation de l’heure, les tensions au sein de l’UD, rendant tout travail impossible. Mais en conclusion il exprima la crainte qu’une scission dans l’UD n’amène la disparition de la coopérative et de la Maison du Peuple.

Cependant, les congressistes, conscients que la scission était un fait accompli, et sans doute pour une longue période, hostiles à une position d’autonomie qui risquait d’atomiser les forces ouvrières, repoussèrent la motion présentée par le Comité administratif. Mais sensibles aux arguments d’Acambon et soucieux de préserver les réalisations du mouvement syndical mayennais, ils décidèrent à l’unanimité :

—  la création de deux UD affiliées respectivement à la CGT et à la CGTU ;

—  l’élaboration d’un contrat de location entre « l’Emancipatrice », propriétaire de la Maison du Peuple, et les deux organisations, un règlement devant décider du mode d’attribution des locaux ;

—  le partage de la caisse au prorata des timbres pris en 1921.

Sur proposition du syndicat des cheminots de Laval, il fut en outre décidé de ne pas admettre à la Maison du Peuple de syndicat « en double » : chacun devrait opter en bloc pour l’UD « confédérée » (CGT) ou l’UD « unitaire » (CGTU) selon l’orientation majoritaire de ses membres, les changements d’orientation restant évidemment possibles au gré des fluctuations de la majorité.

Cette clause semble avoir été respectée jusqu’en 1924, date à laquelle se reconstitua un syndicat des cheminots confédérés rival du syndicat unitaire — voir Heulot Louis.

Après la scission, Acambon se retrouvait à la tête d’une UD-CGT rabougrie et surtout privée des forces vives que représentaient le syndicat des membres de l’enseignement laïque — qui opta dès le 9 avril 1922 pour l’adhésion à la CGTU — et les syndicats de cheminots (Laval, Château-Gontier, Pré-en-Pail, chemins de fer départementaux de la Mayenne).

Le syndicat de la Chaussure de Laval qu’il avait dirigé presque sans interruption depuis sa création n’avait plus d’existence réelle en 1924 et prononça sa dissolution le 18 février 1925.

De plus sa femme était décédée le 17 août 1923 après de longues souffrances.

Le deuil, les déceptions, l’âge aidant, Acambon réduisit considérablement son activité syndicale puis céda le secrétariat de l’UD à Louis Coulange en 1926.

Il ne se retira cependant pas totalement de la vie sociale. En 1932 il était président de la Libre Pensée de la Mayenne. Le 5 février 1933 il fut délégué suppléant de la section de Laval au congrès fédéral de la SFIO. Le 8 juillet 1934 il y participa à nouveau, cette fois comme délégué titulaire. Et le 29 octobre 1934 il présida le congrès de la Fédération socialiste.

Le 5 mai 1935 il fut même candidat aux élections municipales de Laval sur la liste de la SFIO emmenée par Camille Lhuissier. Avec 1 005 voix sur 5 666 exprimés il obtint un moins bon résultat que ses colistiers.

Le 2 avril 1936, quinze jours avant le premier tour des législatives qui allaient amener la victoire du Front populaire, il mourait à l’hôpital de Laval, sans ressources, après une longue maladie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89744, notice ACAMBON François par Jacques Omnès, version mise en ligne le 17 octobre 2010, dernière modification le 16 septembre 2022.

Par Jacques Omnès

SOURCES : Arch. Dép. Mayenne, 1 W 533 et 955 ; M 3054, 3055, 3153, 3200 ; 10 M 3059 et 2825. — L’Avenir de la Mayenne, 1900-1905. — Le Journal de Laval, 14 octobre 1900. — Laval-Républicain, 8 février 1920. — Le Semeur de l’Ouest, 1910-1912. — L’Emancipation de l’Instituteur, juillet 1921, février et avril 1922. — Le Syndicaliste de l’Ouest, 1er septembre 1923. — L’Effort Social, 28 janvier 1933, 4 novembre 1933, 14 juillet 1934. — Travail, 28 avril 1935. — La Vie Ouvrière, 1er juillet 1921. — Le Peuple, 18 juin 1926. — Ministère du Travail : « Statistique des grèves survenues pendant l’année… », 1917-1921 ; « Annuaire des syndicats professionnels » 1895-1912. — Procès-verbaux des réunions de la Chambre syndicale de la chaussure de Laval, 1900-1925. — Félicien Challaye, « La France vue de Laval » (in Cahiers de la Quinzaine, 12e cahier, 5e série, 1904). — Francis Robin, Maison du peupleUne magnifique réalisation du Mouvement ouvrier et démocratique lavallois et L’Université populaire de Laval. — Louis Lesaint, L’Université populaire lavalloise : sa création, son passé (manuscrit d’une conférence faite le 17 novembre 1929, communiqué par M. Francis Robin).

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