Par Henri Manceau
Ancien séminariste. Employé de bureau à Nouzonville (Ardennes) avant 1914. Directeur de la Fonderie nouvelle avec Froussart en 1920. Socialiste.
Caffin était membre du Cercle d’Études socialistes « L’Étincelle » de Charleville (Ardennes). En février 1920, il y déclarait : « L’adhésion à la IIIe Internationale serait impolitique et dangereuse [...] En cas de révolution, nous aurions contre nous la grosse majorité des paysans et des agriculteurs » ; il songeait aux insuccès électoraux de 1919.
En août 1920, au Cercle, il fit une causerie sur « la gestion socialiste après la prise du pouvoir ». Il envisageait un gouvernement provisoire composé de représentants du Parti socialiste, de la CGT et des coopératives ; il prévoyait des socialisations « à mesure des possibilités ». Il préconisait comme méthode le coup de force suivi d’une dictature prolétarienne provisoire. En novembre 1920, au cours d’une réunion préparatoire au congrès de Tours, il se montra hostile à la collaboration de classe telle que celle de la CGT et du BIT, mais il critiqua l’organisation bolchevique qui a supprimé la liberté, « l’égalité des droits entre les travailleurs » et ruiné l’économie. Il ne pensait pas qu’un tel régime fût applicable en France. Il protestait contre l’idée d’un comité exécutif qui ordonne : « les ordres dans notre parti doivent venir d’en bas ».
Par la suite, il fut surtout un excellent technicien, directeur d’usine et l’un des sept ou huit actionnaires au nombre desquels les frères Froussart, au moment de la création de la firme Richier en 1929. En 1936, il n’avait pas confiance dans le ministère Léon Blum, en partie par antisémitisme semble-t-il.
Après 1945, Caffin devint président du MRP. Retiré à Gespunsart (Ardennes), il y mourut.
Par Henri Manceau
SOURCES : Registres de « l’Étincelle » (à la Fédération socialiste des Ardennes).