ROUQUIER Louis, Étienne

Par Justinien Raymond

Né le 12 octobre 1863 à Puisserguier (Hérault), mort le 24 novembre 1939 à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier agricole, puis représentant en vins et employé de mairie ; socialiste, communiste, socialiste-communiste puis socialiste SFIO et socialiste indépendant ; maire de Levallois-Perret de 1919 à 1939 ; député de la Seine (1928-1932).

Louis Rouquier
Louis Rouquier

Louis Rouquier, né pauvre, exerça d’abord, dans l’Hérault, la profession d’ouvrier agricole et c’est dans cette situation qu’il s’éveilla au combat social. Il fonda le syndicat des travailleurs de la terre de Puisserguier et participa au 1er congrès de la fédération des Agricoles du Midi à Béziers, du 15 au 18 août 1903. Au 3e congrès (Perpignan, Pyrénées-Orientales, 1905), il proposa sans succès que des rapports de collaboration étroite soient institués entre le Parti socialiste et la fédération cégétiste. Il assista également au XVe congrès national corporatif — 9e de la CGT — tenu à Amiens (Somme), en octobre 1906, pour y représenter les syndicats de Vias et de Beaufort (Hérault), et au congrès unique des trois fédérations terriennes (Bûcherons, Agricoles du Midi et Horticoles), tenu à Saint-Fargeau (Yonne), le 2 octobre 1908 pour étudier la possibilité de leur fusion en une grande Union fédérative terrienne adhérente de la CGT : à ce congrès, il représentait avec Paul Ader la fédération des Agricoles du Midi.

Louis Rouquier adhéra à la fédération socialiste autonome de l’Hérault en 1901, à la fédération socialiste SFIO en 1905 et fut son délégué au congrès de Chalon-sur-Saône (octobre 1905). Bientôt, il gagna la région parisienne et sortit rapidement de sa médiocre condition. Marié, père de deux enfants, il se fit représentant en vins, puis ouvrit un magasin de café et de thé à Levallois-Perret où il devint enfin employé de mairie avant de passer comme commis principal à la mairie de Charenton.

Il n’abandonna pas la vie militante. Il fonda à Levallois « la Solidarité des locataires » qui lui confia son secrétariat et s’affilia à l’Union fédérale des Locataires dont Rouquier devint, en 1915, le secrétaire adjoint. Il accédera plus tard au secrétariat général de la Fédération nationale des Locataires de France et des Colonies. Il devint en outre secrétaire général-trésorier du Comité national de Défense des intérêts des familles des allocataires militaires, des militaires décédés et des réformés. De 1907 à 1917 il fut secrétaire ou secrétaire adjoint de la section socialiste SFIO de Levallois-Perret et membre suppléant de la commission exécutive de la fédération socialiste de la Seine. En 1919, il fut élu conseiller municipal et maire de Levallois-Perret.

C’était le début d’une carrière politique fort changeante dans ses choix. Après le congrès de Tours (décembre 1920), il passa au Parti communiste, le quitta en 1924 pour l’Union socialiste-communiste sous l’égide de laquelle il fut élu conseiller général du canton de Levallois en juin 1925. Il deviendra vice-président de l’assemblée départementale. Le 6 décembre 1927, il rentra à la SFIO qui posa sa candidature aux élections législatives de 1928 dans la 7e circonscription de Saint-Denis (Clichy-Le-vallois-Perret). Mais, entre les deux tours de scrutin, il fut exclu de la SFIO pour avoir engagé des tractations avec un de ses adversaires, Lajarrige, lui-même radié peu avant du Parti socialiste. Rouquier fut néanmoins élu député comme socialiste indépendant. Au 1er tour de scrutin, il avait recueilli 6 520 voix derrière le communiste Auffray (10 067) et devant Lajarrige, républicain socialiste (5 256), Wilm, union républicaine et socialiste anticommuniste (5 037), Cerf, radical-socialiste (857). Rouquier bénéficia du désistement en sa faveur de Cerf, de Lajarrige pour qui Wilm s’était retiré, et il battit Auffray par 14 134 voix contre 11 881. En 1932, ce dernier lui enleva son siège. Rouquier, socialiste indépendant, vint d’abord en tête de tous les candidats avec 6 498 suffrages sur 31 962 inscrits, devant Auffray (5 760). Au ballottage, ce dernier triompha de Rouquier par 8 623 contre 7 955. En 1936, toujours conseiller général et maire de Levallois-Perret, toujours sous l’étiquette de socialiste indépendant, Rouquier tenta à nouveau sa chance. Il recueillit 5 684 voix sur 33 111 inscrits, derrière le candidat communiste, Honel (8 070) et Auffray, Union ouvrière (7 351). Au second tour, il fut seul en lice contre Honel devenu candidat du Front populaire et fut battu avec 11 798 suffrages contre 16 839.
Il devait mourir au début de la Seconde Guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89773, notice ROUQUIER Louis, Étienne par Justinien Raymond, version mise en ligne le 19 octobre 2010, dernière modification le 10 juillet 2017.

Par Justinien Raymond

Louis Rouquier
Louis Rouquier

SOURCES : Arch. PPo. B a/1702. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 788. — Comptes rendus des congrès, — Les Cahiers d’information du militant, Publication mensuelle, Paris. Résultats des élections de 1936.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, Hérault, op. cit., p. 192.

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