JOURNÈS Hugues, Romain, Maxime, Yvon, Apollinaire

Par Jacques Girault

Né le 11 février 1924 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 14 janvier 2014 à Bourg-en-Bresse (Ain) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES et de la FEN dans l’Ain ; militant de l’Association départementale de soutien aux immigrés et réfugiés.

Hugues Journès
Hugues Journès

Fils d’un employé de banque « très marqué à gauche », Hugues Journès reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir fréquenté l’école primaire de Martigues, il effectua ses études secondaires aux lycées Saint-Charles (1935-1939), puis Périer (1939-1942), lauréat du prix Pythéas en 1941, puis fut khâgneux au lycée Thiers (1942-1945) à Marseille.

Il s’engagea dans la Résistance en novembre 1943 et forma une trentaine des Forces unies de la Jeunesse patriotique. Il fut arrêté par la Milice en juillet 1944 avec six de ses camarades.

Après la Libération, il fut responsable des étudiants communistes de Marseille en 1945-1946. Licencié ès lettres en 1946, il obtint un diplôme d’études supérieures d’anglais (1947). Il enseigna comme assistant à Glasgow (1946-1947), puis à Wingate Co Durham en Angleterre (1948-1949).

De retour en France, il fut professeur délégué aux lycées Jacques Decour (1949-1950) puis Marcel Roby à Saint-Germain-en-Laye (1950-1951), puis devint professeur certifié d’anglais au collège moderne et technique Carriat (1951-1958) puis au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse de 1958 à sa retraite en 1984. Il soutint une thèse de troisième cycle à l’Université de Lyon en 1974 sous le titre « La littérature du mouvement chartiste, poèmes et chansons ».

Il se maria y compris à l’église en août 1948 à Vertaizon (Puy-de-Dôme) avec une professeur d’anglais. Le couple eut deux enfants qui reçurent les premiers sacrements religieux.

Hugues Journès fut le secrétaire de la section (S1) du Syndicat national de l’enseignement secondaire du lycée Lalande (1962-1965) puis à nouveau en 1968, ainsi que le secrétaire par intérim de la section départementale (S2) au milieu des années 1960. Il était aussi secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Education nationale de 1961 à 1968, de sensibilité « autonome » puis « Unité, Indépendance, Démocratie ».

Politiquement, Hugues Journès présida le comité local de soutien à Pierre Mendès France en 1955-1956 puis milita activement avec les Gaullistes de gauche. Il fut candidat aux élections municipales de Saint-Denis-lès-Bourg sur une liste d’union de la gauche en 1971. Il fut le co-animateur local de l’appel « Un milliard pour le Vietnam ».

De 1977 à 2004, Hugues Journès présida localement l’Association de solidarité avec les travailleurs immigrés, section qui devint indépendante en 1993 sous le nom d’Association départementale de soutien aux immigrés et réfugiés

Il participa, via l’ASIR, à la création en 1979 du centre culturel islamique à Bourg dans une ferme rénovée de la Croix Blanche, et du comité consultatif des étrangers en 1997. Il développa avec sa femme à Bourg des cours du soir de langue arabe de 1980 à 2002 et des cours d’alphabétisation et de soutien scolaire aux adolescents et adultes de toute nationalité et intéressés pour des motifs culturels ou professionnels.
Il combattit avec passion les idées xénophobes et racistes diffusées par les organisations et partis d’extrême droite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89810, notice JOURNÈS Hugues, Romain, Maxime, Yvon, Apollinaire par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2010, dernière modification le 13 juin 2021.

Par Jacques Girault

Hugues Journès
Hugues Journès

ŒUVRE :
Une littérature révolutionnaire en Grande-Bretagne : la poésie chartiste, Paris, Publisud, 1991.
en collaboration avec GEORGELIN (Yvon) et GASSEND (Jean-Marie), Pythéas, explorateur et astronome, Ollioules, éditions de la Nerthe, 2000.

SOURCES : Arch. mun. Bourg-en-Bresse (Vanessa Herbet). — L’Université syndicaliste, L’€nserignement public. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Témoignage sous le titre « Contribution à l’histoire de la Résistance », L’Université combattante, mai 1994. — Nécrologie , site de Saint-Denis-les-Bourg. — Notes d’Alain Dalançon.

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