LOSQ Jean, Pierre, Eugène

Par Jean-Pierre Besse, Guy Haudebourg

Né le 23 juillet 1907 à Douarnenez (Finistère), fusillé le 13 février 1943 à Nantes, terrain du bêle (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ouvrier riveur ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF de Loire-Inférieure ; Procès des 42.

Jean Losq et son épouse Renée
Jean Losq et son épouse Renée
Guy Haudebourg, Nantes 1943. Fusillés pour l’exemple, La Crèche, Geste éditions, 20014.

Fils de Hervé Grégoire Marie Losq et de Françoise Ascöet, Jean Losq naquit dans une famille d’ouvriers bretons et arriva tout jeune à Nantes - Cité de la Baratte) où son père Hervé Grégoire Losq débuta comme ouvrier à Indret dans l’entreprise Batignolles, compagnie de construction de locomotives. Jean y fut également embauché comme ouvrier riveur . Il se maria en septembre 1930, avec Renée Baudic, mécanicienne dans l’entreprise de vêtements militaires Cholette. Le couple s’installa dans le quartier Babin puis, avec leurs trois filles, déménagea pour la cité de la Halvêque, ( 47e rue n° 7) où résidait un grand nombre d’ouvriers de cette usine.
Jean et Renée Losq adhérèrent au Parti communiste français en 1935, il devint secrétaire d’une cellule communiste de son entreprise. Dès le début de l’Occupation, membre du Parti communiste clandestin, il participa à la propagande dans l’usine et dans sa cité avec ses camarades des Batignolles, Auguste Chauvin, Raymond Hervé et Gaston Turpin. Soupçonné par la police d’être un des membres du triangle de la direction des Francs-tireurs et partisans (FTP) nantais (avec R. Hervé et Louis Conan père), il fut activement recherché à partir de mai 1942.
Arrêté le 28 septembre 1942 à Concarneau (Finistère), Jean Losq fut ramené à Nantes, emprisonné à la prison Lafayette, torturé puis jugé avec ses camarades FTP – dont son épouse Renée Losq – en janvier 1943 par le tribunal allemand de Nantes dans le procès dit des 42. Accusé de propagande communiste et d’avoir détenu des faux papiers obtenus de Louis Le Paih, il fut condamné à mort le 28 janvier et fusillé au terrain de tir du Bêle à Nantes le 13 février 1943. Trente-sept condamnations à mort furent prononcées : neuf condamnés dont Raymond Hervé ont été fusillés le 29 janvier, 25 autres, dont Jean Losq, le 13 février. Les trois derniers ont été fusillés le 7 mai.
Il était, selon la police, proche de Raymond Hervé, évadé lors de son interrogatoire par le juge Le Bras, en septembre 1942 et fusillé en janvier 1943.Son beau-frère Jacques Guilloux, arrêté en même temps que Jean Losq a été fusillé également le 13 février.
Jean Losq était père de sept enfants.
Il a été reconnu Mort pour la France le 19 février 1945.
Son corps repose dans le carré militaire du cimetière de la Chauvinière à Nantes.

Sa femme, Renée Losq, participait activement à la distibution de tracts et à l’hébergement des résistants recherchés. Arrêtée en même temps que lui pour les mêmes faits de résistance, elle fut interrogée à Quimper (Finistère) avant d’être ramenée à Nantes. Inculpée pour avoir participé à la libération de Raymond Hervé le 9 septembre 1943, elle bénéficia d’un non-lieu lors du procès de janvier 1943. Elle fut néanmoins emprisonnée en Allemagne et un tribunal de Breslau la condamna aux travaux forcés. Elle fut alors déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen. À son retour de déportation, elle devint une militante active de la Fédération nationale des déportés, internés et résistants patriotes (FNDIRP), intervenant fréquemment dans les établissements scolaires, encore en 1998.
A l’occasion du 70e anniversaire du " Procès des 42", en 2013, la municipalité de Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique) fit ériger une stèle sur la place Jean- Losq.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89876, notice LOSQ Jean, Pierre, Eugène par Jean-Pierre Besse, Guy Haudebourg, version mise en ligne le 1er novembre 2010, dernière modification le 27 février 2019.

Par Jean-Pierre Besse, Guy Haudebourg

Jean Losq et son épouse Renée
Jean Losq et son épouse Renée
Guy Haudebourg, Nantes 1943. Fusillés pour l’exemple, La Crèche, Geste éditions, 20014.
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Cliché AP-CP

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 270W485, 213W112, 305 J 3 . - Arch. Mun. Nantes, 9Z 11, cahiers 10. – Arch. Dép. Oise, 1232 W 260. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – É. Gasche, Nantes, Destins de déportés, Nantes, CMD, 1997. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, fusillés et exécutés, 2001.— Notes Annie Pennetier . — Site Résistance 44.— Acte de décès.

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