ILICH Hiubr ou Ljubomir. Nom orthographié aussi ILITCH, ILITSCH, ILLITCH et ILJITSCH. Pseudonyme : Berthelet au PCF et Gromov au PCY , Louis Conti à Lyon

Par Claude Pennetier

Né le 16 avril 1906 à Split (Yougoslavie) ; architecte urbaniste ; immigré à Paris puis combattant des Brigades internationales en Espagne ; résistant FTP-MOI ; dirigeant communiste Yougoslave.

Né en Dalmatie, fils d’un petit fonctionnaire qu’il qualifiait d’antifasciste, Ilich adhéra aux jeunesses communistes en 1921 et fit des études universitaires d’architecture de 1925 à 1931 à Paris et s’inscrivit à la section architecture de l’AEAR dirigée par Pierre Ginsburger* (le futur Pierre Villon). Communiste, il travailla pour la Régie municipale d’Ivry-sur-Seine et de Montreuil-sous-Bois. La police l’arrêta en octobre 1934 mais la pression des organisations antifasciste permit sa libération en novembre.

Ilich fut un des trois responsables du transport, le 13 octobre 1936, de 800 volontaires de Marseille à Alicante, sur le Ciudad de Barcelona. Il joua un rôle de premier plan dans les Brigades internationales jusqu’en 1939. Il avait rejoint la XIIe brigade du bataillon de Dombrowski en qualité de commissaire politique de la compagnie. Le 20 novembre 1936, il fut blessé à la bataille de Casa del Campo. Le 25 décembre 1936 il fut envoyé en France et en Belgique pour le travail de propagande chez les émigrés serbes, croates et slovènes. Revenu en Espagne, le 10 février 1937 il entra à l’école des officiers de la base interbrigadiste. Fin avril 1937, il devint commandant, sans le grade (promu au grade en juillet) du bataillon des partisans du 14e corps de l’armée jusqu’à la démobilisation des interbrigades. Après l’évacuation des interbrigades en France, il fut interné par les autorités françaises au camp de Gurs puis au Vernet. En raison des agitations dans le camp de concentration du Vernet, en début de 1941, il était arrêté par les pouvoirs français, accusé d’être instigateur de ces agitations. Dans un rapport du 15 avril 1941, le soviètique Edo Vlasov écrivait : « Le camarade Ilitch est un camarade capable et politiquement développé. Il s’est acquitté de la charge en Espagne. Énergique, il a de l’autorité parmi les camarades. Il n’a pas complètement éliminé les penchants petits-bourgeois. Orgueilleux. L’appréciation générale de son comportement en Espagne est bonne »

Responsable des internés étrangers du camp du Vernet en 1940, il participa à l’évasion collective de la prison de Castres en 1943 et devint, chef des FTP-MOI de la zone sud et début 1944, chef national des FTP-MOI. Il siégeait à ce titre aà l’état major national des FTP.

Revenu en Yougoslavie, le général Ilich fut le représentant de Tito à la Shaeff (organisme de commandement interallié), ambassadeur au Brésil et ministre adjoint au gouvernement pour la reconstruction. Il fut aussi en 1945-1946, attaché militaire yougoslave en France avec le grade de général-commandant. En 1946, il était chef de la mission yougoslave en Amérique du sud pour le rétablissement des relations entre la Yougoslavie et certains pays latino-américains. En 1947-1949, il siégea au Conseil des ministres de Yougoslavie, chargé des questions administratives. Ses activités le conduisirent ensuite en Norvège (1949-1953) puis au Mexique (1953-1956) comme diplomate.

Le 28 octobre 1949, en plein conflit entre Tito et Staline, il profita d’un déplacement de l’équipe nationale de football pour rendre visite à l’improviste à Pierre Villon* et lui exprimer son désarroi devant les prises de positions antititiste de la direction du PCF. Lui-même n’admettait pas que des procès de Moscou soient une mise en scène mais pensait que c’était le cas pour les procès de Bucarest. Il ne pouvait pas comprendre qu’au procès Rajk on ait dit qu’en Espagne les 200 volontaires Yougoslaves étaient tous des agents de la Gestapo. Il ajouta : il faut que je rencontre André Marty* ou Laurent Casanova* ou Charles Tillon*. Villon refusa de servir d’intermédiaire et d’offrir son domicile pour un tel rendez-vous secret et fit un rapport à Jules Decaux de la commission des cadres.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89903, notice ILICH Hiubr ou Ljubomir. Nom orthographié aussi ILITCH, ILITSCH, ILLITCH et ILJITSCH. Pseudonyme : Berthelet au PCF et Gromov au PCY , Louis Conti à Lyon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 31 janvier 2019.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 277 630, rapports dont certains traduits du russe par Macha Tournié. — Arch. comité national du PCF. — Rémi Skoutelsky, L’Espoir guidait leurs pas, Grasset, 1998.— Boris Holban, Après 45 ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle..., Calmann-Lévy, 1989.— Note de Jean-Pierre Besse.

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