IMACHE Amar

Par René Gallissot

Né le 7 juin 1895 à Béni-Aissa, commune de Fort National en Kabylie (département d’Alger) ; rédacteur en chef du journal El Ouma (la Communauté) ; orateur dans les réunions de l’Étoile nord-africaine (ENA).

Amar Imache arriva en France à la fin de la guerre de 1914-1918, enrôlé comme « travailleur colonial » (réquisitionné par le ministère de la Guerre). Il resta en France et travailla après la guerre aux parfumeries Roger Gallet à Levallois-Perret où il devint chef d’équipe en 1926. Il habitait Levallois.

C’est à partir de 1931 qu’il serait entré en contact avec l’Étoile nord-africaine ; il suivit alors Messali et se trouva à la fin de 1931 rédacteur en chef du journal El Ouma (la Communauté), mais il se fit surtout connaître comme orateur dans les réunions de l’ENA. Quand celle-ci fut réorganisée en 1933 sous la direction de Messali en dehors du PC, Imache en devint secrétaire général. C’est à ce titre et pour reconstitution d’association dissoute, qu’il fut condamné avec Messali et Radjef, le 5 novembre 1934, à six mois de prison et 2 000 francs d’amende.

Libéré au printemps de 1935, Imache participa à la relance de l’ENA sous le nom d’Union nationale des Musulmans nord-africains et devint gérant d’El Ouma ; quand, à partir de décembre 1935, Messali, de nouveau poursuivi, se réfugia à Genève et y demeura jusqu’en juin 1936, puis dans l’été 1936, quand Messali partit pour trois mois en Algérie, c’est Imache qui sembla prendre à Paris la direction de l’ENA. Nationaliste intransigeant, Imache détacha l’ENA du mouvement de Front populaire et aurait été à l’origine du refus de soutien de l’engagement d’Algériens dans les Brigades internationales lors de la guerre d’Espagne ; ce fut notamment un des sujets d’affrontement avec le PC.

Au retour à Paris de Messali, lors de l’Assemblée générale de l’ENA le 27 décembre 1936, à la Maison des syndicats, rue de la Grange-aux-Belles, Imache et Yahyaoui* critiquèrent Messali, dénonçant pour la première fois le culte de la personnalité. Cependant, par compromis, Imache fut réélu au Comité central de l’ENA. Ces divergences précipitèrent la mesure de dissolution de l’ENA, mesure prise le 27 janvier 1937 par le gouvernement de Front populaire et approuvée par le PC. L’anticommunisme d’Imache et, à la différence de Messali, son refus de l’antifascisme le tinrent ensuite en dehors du mouvement messaliste qui donnera naissance au Parti du peuple algérien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89909, notice IMACHE Amar par René Gallissot, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2013.

Par René Gallissot

SOURCE : Arch. PPo., dossier ENA.

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