THOMAS Jacques, Paul, Henri

Par Pierre Vincent

Né le 21 mars 1932 à Romilly-sur-Seine (Aube), mort le 23 novembre 2020 à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ; cheminot, ouvrier au Service électrique ; syndicaliste CGT, secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Pantin-Ourcq (1964-1969), secrétaire général du secteur de Paris Est (1969-1981), membre de la commission administrative de la Fédération CGT des Cheminots, membre de la commission exécutive de la Fédération CGT des Cheminots (1990-1993), trésorier général de l’Orphelinat national des chemins de fer géré par la Fédération CGT des Cheminots (1981-1989) ; militant communiste.

Issu d’une famille ouvrière de trois enfants, Jacques Thomas était le fils de Gabrielle Félizet et Maurice Thomas, résistant FTPF, qui fut également secrétaire du syndicat CGT des ouvriers agricoles et secrétaire de la section PCF du canton d’Anglure (Marne). Jacques Thomas ne débuta pas son activité professionnelle dans le domaine ferroviaire. À quatorze ans, il entra aux usines Jacquemard de Romilly-sur-Seine (Aube) en tant que rebrousseur à la fabrication des chaussettes. En conflit avec son employeuse, il quitta l’entreprise avec sa carte CGT dans la poche. À compter de 1948, il fut ouvrier chez un fabricant de lunettes. Il y travailla jusqu’en 1956, service militaire inclus. En 1956, il fut embauché à la SNCF en tant qu’ouvrier de l’Entretien aux ateliers de l’Ourcq, où il fut affecté au Service électrique de la Région de Paris Est. Rappelé pour l’Algérie la même année, il ne répondit pas à la mobilisation et fut donc considéré comme déserteur. Pendant un mois, afin d’échapper aux autorités militaires, il demanda à ne travailler que de nuit et changea d’habitation tous les jours pour ne pas être arrêté. Finalement les gendarmes l’interpellèrent à l’Ourcq et il fut contraint de partir pour l’Algérie où il fut contraint à vivre sept mois de guerre.

Adhérent de la CGT à partir de 1947, il devint vite militant. De 1960 à 1962, il fut secrétaire de la section syndicale CGT de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). En 1964, pour des raisons d’organisation, le syndicat de Pantin se scinda en deux, Pantin-Noisy, d’un côté, et Pantin-Ourcq, de l’autre. Jacques Thomas devint alors secrétaire général du syndicat CGT de Pantin-Ourcq. En mai 1968, il joua un rôle important durant la grève générale puisqu’il participa à organiser l’occupation du chantier de l’Ourcq. Il resta secrétaire général de ce syndicat jusqu’en 1969.

Par la suite, il devint secrétaire général du secteur CGT de la région de Paris Est. Il exerça cette fonction jusqu’en 1981. Il sut transmettre ses connaissances et former de nombreux militants parmi lesquels Bernard Thibault. Par ailleurs, il occupa de nombreux mandats électifs et représentatifs notamment auprès du directeur du réseau Est, mais également auprès du directeur général. En tant que secrétaire général de secteur, il fut aussi membre de la commission administrative de la Fédération CGT des Cheminots.

En 1981, la direction de la Fédération lui proposa la responsabilité de trésorier général de l’Orphelinat national des chemins de fer (ONCF), fonction qu’il assuma jusqu’en 1989. À cette responsabilité, il joua un rôle important dans la gestion de l’Orphelinat avec la vente des établissements éducatifs du Vesinet (Yvelines), du Pecq (Yvelines) et d’Avernes (Val-d’Oise) qui permit de financer la construction de la maison d’accueil de l’ONCF à Montreuil (Seine-Saint-Denis), projet dont il fut le principal initiateur.

De 1989 à 1996, il prit des responsabilités au bureau national de l’Union fédérale CGT des cheminots retraités et fut, à ce titre, membre de la Commission exécutive fédérale de 1990 à 1993. En 1996, il se retira avec son épouse à Romilly-sur-Seine où ils poursuivirent ensemble leurs engagements syndical et politique.

Adhérent du Parti communiste français à partir de 1948, Jacques Thomas fut l’un des artisans de la création de la section PCF des cheminots de Pantin-Noisy. Celle-ci fut inaugurée en 1967, en présence de Georges Séguy, cheminot, alors secrétaire général de la CGT et membre du bureau politique du PCF. Jacques Thomas occupa diverses responsabilités au sein de la section, notamment celle de trésorier. Après la fusion des deux sections de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), celle des cheminots et celle de la ville, il fut membre du bureau de la nouvelle section.

En février 1958, Jacques Thomas se maria avec Jeanne Singla, agente municipale de la commune de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), fille d’un cheminot, adhérente du PCF et de la CGT. Le couple eut trois fils.

Militant disponible, d’une grande modestie, Jacques Thomas répondit toujours présent aux demandes de l’organisation. Fidèle et opiniâtre, grandement soutenu par son épouse, il se réjouit de voir ses fils, mais aussi ses petits-enfants, s’engager sur le plan syndical comme sur le plan politique.

En 2015, avec son épouse, ils déménagèrent à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) pour se rapprocher de leurs enfants. Jusqu’à son décès en 2020, Jacques Thomas conserva cette lucidité qui le caractérisait tant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9016, notice THOMAS Jacques, Paul, Henri par Pierre Vincent, version mise en ligne le 15 mai 2023, dernière modification le 15 août 2023.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. IHS-CGT des cheminots. — Notes de Jean-Pierre Bonnet et Nicolas Simonpoli — Notes de son fils, Gilles Thomas, 2022.

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