THOMAS Yves

Par Paul Delanoue, Claude Pennetier

Né le 4 mars 1888 à Lorient (Morbihan), mort en 1967 à Tours (Indre-et-Loire) ; cheminot ; militant syndicaliste CGTU ; militant communiste ; résistant ; conseiller municipal de Tours.

Fils de paysans d’opinions radicales (le père, retraité de la marine, lisait La Petite république), Yves Thomas, titulaire du CEP, fut apprenti charcutier à Lorient à douze ans puis travailla à Paris et en banlieue jusqu’à son service militaire. La candidature de Paul Poncet aux élections législatives de 1914 bénéficia de son soutien à Montreuil-sous-Bois.

Cheminot, il entra au PO Midi (réseau Paris-Orléans) à Tours (Indre-et-Loire) en 1919 et participa activement aux grèves de 1920. Il travailla au magasin des ateliers de Saint-Pierre-des-Corps à partir de 1923. Thomas n’adhéra au Parti communiste qu’en janvier 1923 : « De tout cœur pour l’adhésion à la IIIe Internationale, j’ai voulu malgré tout examiner pendant deux ans si la politique de notre parti était juste » écrira-t-il en 1937. Son épouse, originaire de la Vienne, fille de salle avant le mariage puis ménagère, milita à l’Union des femmes contre la guerre.

Secrétaire de la cellule des ateliers de Saint-Pierre-des-Corps, délégué du personnel pendant plus de quinze ans et secrétaire du syndicat unitaire jusqu’en 1935, Yves Thomas était devenu, en 1923, trésorier de l’Union régionale CGTU et, en 1931, secrétaire adjoint. Il resta constamment membre du comité exécutif de l’Union unitaire puis, à partir de décembre 1935, de la commission administrative de l’UD réunifiée. Il représenta son syndicat au RUP (Rassemblement universel pour la paix) et milita à la Boulangerie coopérative comme à l’Epicerie coopérative. Il était également à cette époque membre du comité régional du Parti communiste et fut membre du bureau régional en 1937-1938 et responsable de la vente au numéro de La Voix du peuple. Il fut candidat aux élections cantonales de 1937 à La Haye-Descartes.

Le 22 avril 1940, Yves Thomas fut interné au camp de Fanlac (Dordogne) dont il s’évada le 23 septembre de la même année. Il milita alors clandestinement dans la région parisienne notamment à Arnouville-les-Gonesse avec des militants communistes. À partir de 1943, il n’eut plus de contact du fait de diverses arrestations et resta isolé.

À la Libération, Yves Thomas fut conseiller municipal de Tours et membre du comité régional du PCF, fonction qu’il conserva jusqu’en 1964 avec, toutefois, une interruption de 1959 à 1961. En 1957 et 1959, il siégeait à la commission de contrôle financière fédérale. Durant toute cette période il s’occupa essentiellement de la diffusion et de l’administration de la presse communiste.

Dans son autobiographie de 1937, il se présentait comme un bon propagandiste « pouvant tenir une salle pendant un exposé d’une heure et demi à deux heures »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9027, notice THOMAS Yves par Paul Delanoue, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 13 mars 2011.

Par Paul Delanoue, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 3760 : autobiographie sans date [1937], classé A. — Arch. Comité national du PCF, comités fédéraux. — L’Avant-garde, 1923-1932. — La Bataille, 1932-1934. — La Voix du peuple, 1936-1938. — La Touraine syndicaliste, 1936. — La Voix du peuple, 1945-1964.

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