THOMASSIN Michel

Par Pierre Schill

Né le 24 juin 1891 à Bibisch (Alsace) [aujourd’hui Bibiche (Moselle)], mort le 22 décembre 1963 à Metz (Moselle) ; ajusteur ; secrétaire départemental des cheminots CGTU de la Moselle puis secrétaire départemental adjoint des syndicats CGT réunifiés des cheminots de la Moselle ; membre du bureau de l’Union départementale CGT de la Moselle ; président du syndicat des locataires de Metz-ville et campagne.

Fils d’un journalier, Michel Thomassin, fit un apprentissage de décembre 1907 à décembre 1910, puis continua à travailler jusqu’au service militaire. Il l’accomplit, puis fut mobilisé, d’octobre 1912 au 16 novembre 1918, pendant la guerre sur la Mer du Nord et la Baltique. Après la guerre, il travailla pendant quelques mois à l’usine de Rombas.
Il entra au chemin de fer le 20 mai 1919 comme ouvrier ajusteur à l’essai à Montigny-Ateliers, et fut commissionné à Metz-Sablon en mai 1920. À la veille du 1er mai 1931, la direction du réseau le mit en service comme chauffeur de locomotive.
Militant du syndicat unitaire dès avant 1928, il était en 1935 secrétaire du syndicat unitaire des cheminots de la Moselle et faisait partie du comité régional de la CGTU. Ce fut également un militant actif du Secours rouge international. Membre de la direction du rayon communiste de Metz, il était chargé plus particulièrement du secteur des cheminots. En 1932, il était secrétaire de la cellule du dépôt de Sablon et gare de Sablon-Triage.
Michel Thomassin participa au troisième congrès confédéral de la CGTU d’août 1925 à Paris, au septième congrès de septembre 1933 à Paris et au huitième de septembre 1935 à Issy-lès-Moulineaux. Il était à chaque fois délégué de la Fédération unitaire des chemins de fer de Moselle.
Michel Thomassin fut candidat aux élections municipales des 3 et 10 mai 1925 à Montigny-lès-Metz (Moselle) sur la liste du Bloc ouvrier et paysan présentée par le Parti communiste. Il obtint au premier tour 722 voix sur 1 955 suffrages exprimés et ne fut pas élu. Il se représenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 sur la liste communiste. Il obtint au premier tour 621 voix sur 2 062 suffrages exprimés et ne fut pas élu.
S’étant installé à Metz au début des années trente, il y fut candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 sur la liste communiste opposée notamment à la Liste d’entente municipale du maire de droite sortant, Paul Vautrin. Il obtint au premier tour 2 059 voix sur 11 159 suffrages exprimés et ne fut pas élu.
Michel Thomassin représenta aussi le Parti communiste aux élections aux conseils d’arrondissements d’octobre 1934 dans le premier canton de la ville de Metz.
Il prononça un discours au café de Londres à Metz à l’occasion des manifestations organisées par l’Internationale communiste le 1er août 1929 « contre la guerre impérialiste et pour la défense de l’Union soviétique ». Au début de l’année 1930, il était l’un des dirigeants du sous-rayon communiste de Metz-Montigny-lès-Metz, l’un des plus importants de Moselle. À la même période il était l’un des neuf membres du comité qui dirigeait le syndicat unitaire des cheminots de la Moselle qui comptait alors un peu plus de 1 000 membres. Il dirigeait aussi la section messine du Secours rouge international dont il devint membre du comité départemental de la Moselle au milieu des années trente.
Michel Thomassin anima le 7 décembre 1929 le congrès des cheminots unitaires du réseau Alsace-Lorraine.
Le 1er mars 1931 à Strasbourg (Bas-Rhin), il anima le deuxième congrès du PC d’Alsace-Lorraine. Il comptait alors parmi les militants les plus actifs de cette structure et devait être délégué des cheminots CGTU de la Moselle à ce congrès. À la fin du mois d’avril 1931 il aurait été sanctionné et rétrogradé aux chemins de fer en raison de ses activités politiques et syndicales.
En novembre et en décembre 1931 il anima plusieurs réunions de cheminots unitaires et confédérés avec l’objectif de réussir l’unité d’action, une initiative des unitaires repoussée par les confédérés.
Au début du mois d’avril 1932 il essaya de créer une section cheminots unitaires retraités à Montigny-lès-Metz. Il était à cette époque membre du bureau du syndicat des cheminots unitaires de Montigny-lès-Metz. Les 5 et 6 novembre 1932 à Metz se tint le congrès annuel du rayon communiste de la Moselle qui comptait alors quarante-sept cellules ou groupements locaux. Il représenta la cellule du dépôt de Metz-Sablon où il travaillait au moins depuis le début des années trente.
En mars 1934 il participa à la constitution d’un comité antifasciste à Metz et participa aux préparatifs des fêtes messines de commémoration de la Commune qui sous l’égide du front unique antifasciste furent ouvertes aux organisations de la gauche non communiste. Michel Thomassin fut l’un des rares à s’opposer à cette ouverture car il voulait que les fêtes conservent leur caractère originel de célébration de la Commune et de la révolution russe. À la fin de l’année 1934, il était secrétaire de la section unitaire des cheminots de Metz et secrétaire départemental des cheminots unitaires. Directeur politique de la cellule communiste du dépôt de Metz-Sablon (Exploitation), il siégeait au comité du rayon communiste de Metz-Montigny-lès-Metz et Saint-Julien-lès-Metz qui regroupait alors sept cellules et environ cent-cinquante membres. En mars 1935 il fut désigné pour prendre en charge la direction du sous-rayon communiste de Metz-Montigny-Saint-Julien-lès-Metz.
Michel Thomassin participa à la fin de l’année 1935 à la réunification des syndicats de cheminots unitaires et confédérés de la Moselle. Il fut nommé archiviste du syndicat réunifié de Metz-Sablon qui comptait alors environ 1 100 adhérents. En janvier 1936 il devait par ailleurs être nommé secrétaire départemental adjoint des syndicats de cheminots réunifiés de la Moselle. Il était alors mécanicien au dépôt de Metz-Sablon.
Le 5 janvier 1936 cent cinquante délégués mosellans de la CGT et de la CGTU constituèrent l’Union départementale réunifiée qui rassemblait trente-cinq syndicats. Il participa activement aux débats portant notamment sur l’élection du comité devant diriger l’Union. Il fut élu au poste d’assesseur du bureau permanent chargé de diriger l’UD-CGT. Il participa du 2 au 5 mars 1936 à Toulouse (Haute-Garonne) au congrès de réunification de la CGT et de la CGTU. Il était avec Eugène Stosse l’un des deux représentants des cheminots mosellans.
Le 12 janvier 1936 à Metz, il assista au congrès réunissant une soixantaine de délégués du Parti communiste mosellan. Il dirigeait alors le rayon communiste de Sarrebourg (Moselle) et fut élu au nouveau comité régional.
Au cours du printemps et de l’été 1936, il prit la parole lors des nombreuses réunions publiques organisées par les forces de gauche dans la région messine. Il était un ardent défenseur du Front populaire et insistait sur la nécessité d’assurer une union étroite entre les partis du Front populaire.
Au printemps 1938 à Metz, il participa au congrès de l’Union départementale des syndicats confédérés de la Moselle et fut élu membre suppléant de la commission administrative de l’UD.
Son nom figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth, arrêté par la Gestapo en octobre 1940. Le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle y décrivait dans le détail les structures de la CGT mosellane. Michel Thomassin était présenté comme le secrétaire général de la fédération des cheminots dont Rieth estimait le nombre d’adhérents avant-guerre à 9 000.
À la Libération Michel Thomassin reprit ses engagements politiques et syndicaux. En mars 1946, il était membre du bureau départemental de l’UD-CGT où il représentait les cheminots.
En février 1949 lors de l’assemblée générale annuelle des cheminots CGT de Metz-Montigny-lès-Metz, Léopold Ziegler demanda à être remplacé dans ses fonctions de secrétaire du syndicat. Il fut remplacé par Michel Thomassin qui était alors chef de brigade au dépôt des machines de Metz-Frescaty.
À sa retraite, qu’il prit en janvier 1951, Michel Thomassin s’investit dans le mouvement associatif et devint président du syndicat des locataires de la région messine. Il participa également à la fondation de l’Orphelinat des chemins de fer et du sanatorium de Munster (Haut-Rhin).
Marié en 1916 à Bibiche avec Marie Pignon, il fut père de trois enfants nés en 1917, 1924 (mort l’année de sa naissance) et 1929.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9028, notice THOMASSIN Michel par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 13 janvier 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, M Sûreté générale 53, M Industrie 67 et 93 ; 301 M 78 ; 303 M 137 ; 310 M 95 ; 150 W 190 ; 151 W 190 ; 24 Z 15 et 16. — Arch. Dép. Bas-Rhin, 98 AL 723. — Arch. Com. Metz, 1 K 94. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. personnelles de Ralph Konopnicki. — Volkstribüne, 30 avril 1925, 5 et 12 mai 1925. — L’Humanité d’Alsace-Lorraine, 14 mai 1929. — Metzer Freies Journal, 8 mai 1935. — Henri Lorang, Luttes, Espoirs, Libertés. Les masses laborieuses de Moselle, 1789-1950, sd, 522 p. — Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000, 27 p. — Le Républicain lorrain, 24 décembre 1963. — Gérard Diwo, Le communisme en Moselle (1925-1932) à travers les élections législatives d’avril 1928 et de mai 1932, mémoire de maîtrise, Université de Metz, 1983, 176 p. — Didier Kompa, La formation du Front populaire en Moselle, 1934-1936, mémoire de maîtrise, Université de Metz, 1985, 173 p. — Stéphane Courtois, Le Parti communiste français dans la guerre. De Gaulle, la Résistance, Staline..., J.-P. Ramsay, 1980. — État civil.

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