ALBESSARD Lucien, Émile

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Jean-Luc Pinol, Gilles Morin

Né le 8 juin 1889 à Épernon (Eure-et-Loir), mort le 12 décembre 1976 à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ; tourneur sur métaux ; secrétaire général de l’Union syndicale des Travailleurs de la Métallurgie, voiture-aviation et maréchalerie de la région parisienne ; militant syndicaliste et communiste ; conseiller municipal de Paris nommé par Vichy.

Fils d’un cordonnier, Lucien Albessard se maria en 1913 à Épernon (Eure-et-Loir) et eut trois enfants. Il était en 1920 secrétaire de la section locale du Xe arrondissement du syndicat des métaux. En septembre 1923, il fut élu secrétaire général de l’Union syndicale des Travailleurs de la Métallurgie, voiture-aviation et maréchalerie de la région parisienne. Ses appointements s’élevaient alors à 1 000 F par mois. Lors du congrès de juin 1926, il ne fut pas réélu secrétaire de l’Union mais il resta membre de la commission exécutive de la Fédération unitaire des Métaux. À partir de 1923, Albessard n’exerça plus sa profession de tourneur et se consacra à ses activités syndicales. Il militait à la Fédération unitaire des Métaux et il fut membre de la commission exécutive fédérale de 1922 à 1929 — voir Bizien, Barreau et Aumaréchal. Il était chargé de la propagande et participa à de très nombreuses réunions publiques.

En juin 1925, il entra à la commission exécutive de l’Union des syndicats de la région parisienne (20e Union régionale). Cette même année, il se rendit à Moscou, en compagnie de Victor Doeblé, pour participer au congrès de l’exécutif élargi de l’ISR, mars 1925.

Un Albessard (vraisemblablement le même) fut désigné par le conseil national du 21 janvier 1923 au conseil d’administration de l’Humanité. Dès 1925-1926, selon les procès-verbaux du Bureau politique, Lucien Albessard était en désaccord avec certaines orientations de son parti. Il aurait notamment cessé de fréquenter les réunions de sa cellule d’origine à partir de décembre 1925 et aurait abandonné ses fonctions de secrétaire permanent pour retourner travailler en usine, où il continua à militer dans une cellule d’entreprise (Arch. Seine-Saint-Denis, IMTh, bobines 189-190). En 1929, il manifesta publiquement quelques réticences à l’égard du PCF : lors d’une réunion de la commission exécutive de la Fédération des Métaux, en septembre 1929, une résolution affirmant qu’« on ne saurait penser dissocier l’action de la CGTU et du Parti communiste qui a mérité le titre d’avant-garde hardie du Prolétariat » fut, votée à l’unanimité moins deux abstentions, celles d’Albessard et de Vénard. Cette prise de position expliquerait-elle l’effacement d’Albessard après 1929 ? Conseiller prud’homme de la Seine de 1924 à 1932, il figurait à cette dernière date comme « autonome » sur les listes prud’homales.

Après l’exclusion par la CGT des syndicats de la métallurgie de la région parisienne à dominante communiste, fut fondée le 30 septembre 1939 le syndicat des métaux et similaires de la Région parisienne. Lucien Albessard fut alors élu trésorier du syndicat qui avait son siège à a Bourse du Travail au 3 rue du Château d’Eau (Xe).

Le gouvernement de Vichy le nomma conseiller municipal du XIe arr. de Paris le 16 décembre 1941. Il fut encore de nouveau désigné conseiller prud’homme par les autorités vichystes et désigné en mai 1941 par le secrétariat d’État à la production pour faire partie du conseil d’administration de sa corporation.
Il fut encore désigné pour siéger au Conseil supérieur, de la Solidarité national par Vichy (Marcel Déat étant ministre du Travail) le 3 août 1944.
Résidant à Viry-Chatillon (Essonne, alors Seine-et-Oise), redevenu tourneur sur métaux, il fut membre par la suite de la commission administrative de la Confédération générale du travail indépendante.

En 1948 Lucien Albessard était conseiller syndical du conseil d’administration du Syndicat indépendant des métaux et similaires de la Région parisienne dont le siège était situé dans les locaux de l’Union des coopérateurs, boulevard Bourdon (IVe arr.). Les autres membres du bureau étaient Maurice Cuissot, Jean Dupaquier et Marcel Roy.

Albessard était par ailleurs président du Comité des loisirs de la Région parisienne fondé en 1931, qui prit en 1942 le nom de Club sportif éducatif et récréatif de la Région parisienne et était affilié à l’Union gymnique et sportive du travail, dont les autres responsables étaient les coopérateurs Pierre Autry et Georges Davidoux. Il comprenait alors un millier d’adhérents.

Il quitta l’Hôtel de ville à la Libération de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90338, notice ALBESSARD Lucien, Émile par Jean Maitron, Claude Pennetier, Jean-Luc Pinol, Gilles Morin, version mise en ligne le 9 janvier 2013, dernière modification le 25 janvier 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Jean-Luc Pinol, Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. F7/13016, F7/13017, F7/13092, F7/13777, F7/13779, F7/13780 et F7/13781 ; F/60/651. — Arch. PPo 300, rapport de juin 1927. — Arch. PPo, 77W/77. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, ex-IMTh, bobines 189-190 (J. Girault). — Comptes rendus des congrès de la Fédération unitaire des Métaux. — Bulletin officiel de l’Union (régionale unitaire), avril 1927. — L’Humanité, 27 février 1925. — Le Travailleur parisien, juillet-septembre 1932, — Agendas de la Bourse du Travail de Paris. — Conseillers municipaux et généraux, 1871-1956, 1957.

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