ALIKER André

Né le 10 février 1894 au Lamentin (Martinique), assassiné le 12 janvier 1934 à Case-Pilote ; militant communiste martiniquais.

Issu d’une famille d’ouvriers agricoles, André Aliker fut volontaire pendant la Première Guerre mondiale et fut cité à l’ordre de son régiment. Employé de commerce dans une épicerie de Fort-de-France, rue Blénac, il eut par la suite sa propre boutique.
Dirigeant du syndicat des employés de commerce, André Aliker adhéra au Parti communiste, groupe Jean-Jaurès , marqué par la personnalité de l’avocat Jules Monnerot et fut rédacteur en chef du journal Justice publié à partir du 8 mai 1920.

Il appartint au groupe Front commun de la Martinique. Dans le journal de tendance communiste Justice, il dénonçait certains privilèges, notamment la fraude fiscale de la famille Aubéry. Un membre de cette famille tenta même de le corrompre, ce qu’Aliker dénonça dans les colonnes de son journal. Agressé une première fois le 3 novembre 1933 place de la Savane à Fort-de-France par un employé d’Aubéry, il fut enlevé et jeté à la mer le 1er janvier 1934 mais il réussit à survivre. Persuadé que sa tête avait été mise à prix par Eugène Aubéry, il fut assassiné quelques jours plus tard. Le 12 janvier 1934, son corps ligoté fut rejeté par la mer sur la plage de Fond-Bourlet, commune de Case-Pilote.
Le juge d’instruction Duchemin plaça sous mandat de dépôt six personnes mais il fut relevé de ses fonctions en mars. Il fut remplacé par un juge soumis à Aubéry qui déclara qu’Albker s’était suicidé. Un procès eut lieu à Nantes puis à Bordeaux.
Il avait une frère cadet, Pierre Aliker, médecin, co-fondateur du Parti progressiste martiniquais.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90420, notice ALIKER André, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 11 février 2022.

SOURCES : Cécile Celma, Le Mouvement ouvrier à la Martinique, 1919-1939, Mémoire de Maîtrise, Toulouse, 1972. — Presse. La Lumière, 18 janvier 1936. — Denise Moran, Le meurtre d’André Aliker, 1936. — Cahiers des droits de l’homme, février 1936. — Regards, 6 février 1936, "Au pays où les négriers sont rois". — Le Populaire, janvier 1936, série d’articles de Jean-Maurice Hermann, sur "l’assassinat du journaliste martiniquais André Aliker". — La Lumière, 24 août 1935.

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