ANDRÉ Augustin

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 27 juillet 1900 à Saint-Zacharie (Var) ; employé des tramways à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; communiste et syndicaliste CGTU et CGT (secrétaire du syndicat).

Fils de Paul André, malonnier, et de Marie Vergani, couturière, marié à Marseille, le 10 août 1929, à Marie Perre ou Périer, père de trois enfants, Augustin André était conducteur wattman depuis 1925 à Marseille. Syndiqué à la CGTU d’emblée, il devint secrétaire du syndicat des traminots réunifié en 1936 et 1937 et aurait joué un rôle actif dans les grèves. Ayant adhéré au parti communiste en 1930, il en aurait été un militant actif. Candidat sur la liste communiste dans la 5e section de Marseille aux élections municipales de 1935, il obtint 3 679 voix sur 34 799 électeurs inscrits au premier tour. Il avait été délégué aux congrès d’Amsterdam-Pleyel. Mobilisé le 25 août 1939 au 167e Régiment d’artillerie de Toulon, il fut démobilisé le 10 juillet 1940. Considéré par la direction des tramways comme un « élément très dangereux » et par la police comme responsable de la liaison entre les militants traminots et la direction du PCF clandestin, il fut interné dans le camp de Chibron (commune de Signes, Var) le 27 novembre 1940, puis transféré dans celui de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en février 1941. La police spéciale émit un avis défavorable à sa libération le 16 juin 1941. Interrogé en vue d’une éventuelle libération en décembre 1941, il affirma avoir été en désaccord avec le PCF en 1939 et l’avoir quitté. Il nia avoir fait grève ou avoir été impliqué dans l’action politique. Questionné sur son attitude à l’égard de la manifestation des internés le 2 avril 1941, il dit ne s’être pas désolidarisé pour ne pas avoir l’air d’approuver la déportation en Afrique du Nord de certains d’entre eux. Alors qu’il semblait disposé à signer une déclaration de loyalisme à l’égard du régime, le commissaire spécial du camp le jugeait peu sincère, bien qu’aucune remarque défavorable ne puisse être faite sur son attitude. Cependant, le 20 août 1942, il déclara : « Je ne pourrai signer un acte de loyalisme envers le gouvernement actuel ni m’engager à suivre le maréchal Pétain dans sa politique de RN vu que c’est sous ce gouvernement que j’ai été interné » et un avis défavorable fut donné à sa demande de libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90742, notice ANDRÉ Augustin par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 14 janvier 2019.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, V M2/283 et 5 W 161. — Arch. Communales de Marseille, listes citées. — Le Petit Provençal, 30 avril, 5 et 6 mai 1935.⎯ état civil.

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