ANDRÉANI Jean, Dominique

Par Antoine Olivesi

Né le 14 janvier 1898 à Sartène (Corse) ; préposé des douanes ; militant communiste et syndicaliste de Marseille.

Fils de Pierre Andreani et Adrienne Neri, marié à Jeanne Taffanelli, père de deux enfants, Jean Andréani était préposé des douanes à Marseille.
Militant syndicaliste au sein du syndicat autonome, dans les douanes actives, et membre du Parti communiste, il était secrétaire de la cellule des douanes dans le 4e rayon et faisait partie du conseil d’administration du comité des Bouches-du-Rhône de la Région méditerranéenne du parti communiste autour de 1930. Au début de 1934, il participa à de nombreux meetings de protestation contre les décrets-lois frappant les fonctionnaires et fut révoqué au mois de mai pour avoir manifesté en janvier et en février et fait grève le 16 avril. Il invoqua cette sanction dans sa candidature au conseil d’arrondissement à Sartène (Corse) en octobre 1934 où il représenta le parti communiste avec Jean Leandri. À Marseille, à la même époque, il fut présent dans de nombreux meetings unitaires et antifascistes. Il était notamment, en novembre 1934, secrétaire du comité d’aide et de défense des antifascistes espagnols de Marseille.
En 1936, au moment de la réunification syndicale, il fut délégué par les autonomes à la CA de la nouvelle UD-CGT au congrès constitutif de Marseille, les 4 et 5 janvier. Il siégea également à la CA de l’UL de Marseille et devint, en 1937, secrétaire adjoint de la Fédération générale des Fonctionnaires au niveau de l’UL.
En 1939, il était secrétaire de la cellule communiste du boulevard National, au contact des quartiers populaires de la Belle-de-Mai et de la caserne des Douanes. Il fut classé sur la liste des communistes suspects dont la correspondance fut saisie par ordre préfectoral du 2 octobre 1939. Il aurait été membre du bureau régional clandestin de juin 1940 jusqu’à son arrestation le 20 octobre suivant, dans le cadre de l’affaire Raymond Barbé alias Laffaurie. Mis en liberté provisoire le 22 octobre, il fut condamné par le tribunal militaire de la XVe Région à deux ans de prison et 100 F d’amende le 2 mai 1941. Dès le 20 mai, le commissaire divisionnaire intervint auprès de l’intendant de police pour signaler son "attitude franche et nette" et demander "dans l’intérêt de notre service" un sursis et son maintien à la manufacture de tabac. Les Renseignements généraux revinrent à la charge le 1er février 1942 car il n’avait pas été libéré. Les policiers attestaient de sa sincérité et demandaient une mesure d’indulgence, puisqu’il avait été exclu du PC et traité de "mouchard, traitre et provocateur". Son nom figurait en effet sur la « liste noire » publiée par Rouge-Midi en juillet 1942. Il y était accusé d’avoir donné des noms de militants. À sa sortie de prison, ayant purgé sa peine, il fut repris comme chef d’atelier à la manufacture des tabacs. Arrêté le 3 septembre 1944, vraisemblablement par des membres de Francs-tireurs et partisans ou des Milices patriotiques, il fut retrouvé mort le lendemain dans le Jarret. Il fut enterré le 7 septembre au cimetière Saint-Pierre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90792, notice ANDRÉANI Jean, Dominique par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 16 janvier 2021.

Par Antoine Olivesi

ŒUVRE : Articles dans Rouge-Midi, notamment les 10 et 17 novembre 1934 et le 19 mars 1937.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/10933 et M6/11379 (rapport de police du 26 décembre 1934), 150 W 115, 76 W 111. — Arch. communales de Marseille, listes électorales de 1933. — Rouge-Midi, 13, 19 mai, 6 octobre, 10 et 17 novembre 1934, 19 mars 1937. — Le Midi syndicaliste, 15 janvier et 1er mars 1936. — Marcel-Pierre Bernard, Les communistes dans la Résistance, Marseille et sa région}, Université de Provence (Aix-Marseille I), thèse 3e cycle Histoire, 1982, 2 vol., 315 et 158 p. —Renseignements communiqués par Marcel-Pierre Bernard (notamment copie de l’acte de décès du militant daté 5 janvier 1945) et notes de Jean-Marie Guillon.

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