ANGELI Jean-Baptiste [version RGASPI]

Par René Lemarquis

Né le 11 mai 1915 à Ajaccio (Corse), mort le 6 juin 1980 à Abidjan (Côte d’Ivoire) ; étudiant en droit ; secrétaire régional des jeunesses communistes à Bastia (Corse).

Les parents de Jean Angeli étaient instituteurs : le père, directeur d’école était inscrit au PS (SFIO) et la mère sympathisante. Son frère Antoine Angeli mourut dans la résistance. Un oncle, conseiller d’arrondissement « piétriste » aurait été bonapartiste et ses quatre fils étaient inscrits au PSF ou au PPF, Jean Angeli entra en 5e au lycée de Bastia et y termina ses études secondaires avec le baccalauréat Philosophie. Après une Première Supérieure, il échoua dans des études de médecine puis, après une année de maladie, il entreprit des études de droit à Paris qu’il dut quitter pour des raisons financières. En septembre 1938, il préparait un oral pour sa licence de droit et était en sursis d’études.

Jean Angeli appartint quelques mois aux Jeunesses socialistes de Bastia en 1934 mais il les quitta très vite pour passer aux Jeunesses Communistes. Il lisait alors régulièrement l’Humanité. Recommandé par les dirigeants du Rayon du P.C., en particulier Fraticelli*, il entra au P.C. en 1936. Il milita en effectuant diverses tâches d’affichage et de réunions électorales sauf pendant la période de novembre 1936 à mars 1937 où il était à Paris chez un oncle chargé de l’empêcher de « faire de la politique ». Dans ses deux autobiographies il reconnaissait une « lourde faute » : il avait, lors des élections de 1936, soutenu un moment « l’aventurier et renégat » Cancellieri*. Depuis, disait-il, il était l’adversaire résolu de « cet intrigant qui s’est glissé au P.S. ». Cet acte fut relevé par la Commission des cadres qui le nota B (non !). Après 1938 il fut cependant membre du Comité de rayon et secrétaire adjoint de la section de Bastia puis, au congrès d’avril 1937, où il avait été délégué, membre du bureau régional. Il appartenait alors à la cellule de quartier Karl Marx. Mais il était surtout chargé par le bureau régional d’assurer la liaison avec la région des JC corses en tant que secrétaire régional de cette organisation.

Très soucieux de proclamer son attachement au Parti, il dénonçait, dans son autobiographie de septembre 1938, ceux qu’il soupçonnait de « trotskysme » citant les noms d’un professeur (Gaubiac) et d’un métallurgiste résidant à Paris (Joseph Stéfani*). Il affirmait pourtant en janvier ne connaître personne de ce courant ! En dehors des classiques du marxisme et des principales publications du Parti, il lisait La Lumière, Vendredi, Clarté, et régulièrement Le Populaire (relevé par la Commission des cadres). Il connaissait l’italien et pouvait lire et traduire "assez correctement » un texte anglais ou espagnol ; il tâchait d’apprendre un peu de russe. Il n’avait, en septembre 1938, suivi aucune école du P.C. Membre du Comité local de Front populaire, il s’efforçait de former un club sportif FSGT.

Mobilisé en 1939, il fut arrêté en 1941, condamné par le tribunal militaire de Marseille, détenu à Eysses et déporté à Dachau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90837, notice ANGELI Jean-Baptiste [version RGASPI] par René Lemarquis, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par René Lemarquis

SOURCES : RGASPI 495 270 4757, Autobiographies du 28 janvier (tapée) et du 5 septembre 1938 (manuscrite) ; 517 1 1908 (note de Jacques Girault).

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