ANTONINI Dominique

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Commis des postes à Tunis, puis à Paris ; syndicaliste unitaire en Tunisie, puis à Paris ; communiste.

Commis des Postes à Tunis, Dominique Antonini fut l’un des créateurs de la Fédération communiste (membre de la Commission exécutive en 1921). Mais, il était avant tout un syndicaliste et fut le fondateur de la Fédération postale ; il en fut le secrétaire général adjoint en 1920.

Fin juillet 1922, il fut muté d’office de Tunis à Paris, en raison de son appartenance au Parti communiste, ce qui donna lieu à une protestation du Cartel unitaire des fonctionnaires, publiée dans l’Humanité le 3 août suivant. Affecté au bureau de poste de Paris 111, le 5 mars 1923, D. Antonini fut candidat à l’élection des représentants du personnel au sein de la commission centrale d’avancement des PTT, pour le groupe VII (Commis, sous-chef mécanicien, agents mécaniciens). Il se présenta comme candidat isolé, car le syndicalisme n’était pas encore légal chez les fonctionnaires, mais en réalité il était soutenu par la fédération unitaire. Il ne fut pas élu.

Il fut rédacteur à la rubrique « Vie sociale » de l’Humanité en 1923-1924, aux côtés de Pierre Monatte. Celui-ci démissionna de sa fonction le 22 avril 1924. Alfred Rosmer*, Fernand Charbit, D. Antonini, V. Godonnèche et Maurice Chambelland l’imitèrent le lendemain. Ils écrivirent à Louis Sellier* : « Nous t’adressons notre démission des fonctions dont nous avons la charge à l’organe central du Parti. Nous le faisons avec le sentiment qu’un travail urgent de redressement du Parti s’impose. La besogne de fraction accomplie par Treint* depuis le congrès de Lyon a jeté le Parti dans la confusion complète (...) A l’heure où la campagne électorale bat son plein et où le Parti donne l’impression qu’il y participe surtout dans l’intention de conquérir des sièges, il est normal que les membres du Parti issus du syndicalisme révolutionnaire soient traités en pestiférés et même menacés d’exclusion. Nous ne pouvons prendre la responsabilité de nous associer à une politique qui conduit, en même temps que le Parti, l’Humanité à la faillite. Étroitement solidaires de Monatte, nous te prions instamment, comme lui, de procéder sans délai à notre remplacement. Bien sûr, nous assurerons notre travail jusqu’au moment — que nous espérons tout proche — où nos remplaçants seront désignés ».

Antonini participa à la création de la revue la Révolution prolétarienne en janvier 1925, puis reprit place au Parti communiste à une date inconnue. Dans un numéro de la Révolution prolétarienne consacré au Cinquantenaire de la revue, Hagnauer évoqua Antonini : postier « honnête et sympa », retourné au Parti communiste « discrètement ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90920, notice ANTONINI Dominique par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 15 août 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13090. — Archives du Gouvernement tunisien, dossiers de police. — L’Avenir social. — Claude Liauzu, Naissance du salariat et du mouvement ouvrier en Tunisie à travers un demi-siècle de colonisation, Thèse d’État, Nice, 1977. — Bulletin communiste, 23 mai 1924. — La Révolution prolétarienne.Syndicalisme révolutionnaire et communisme : les archives de Pierre Monatte, op. cit., p. 386. — L’Humanité, 3 août 1922. — Bulletin mensuel des Postes et Télégraphes, Février 1923, Bull n°1 PS. Notes de Gilles Pichavant.

fiches auteur-e-s
Version imprimable