ARAGON Clément, André

Par Jacques Girault

Né le 20 mai 1902 aux Arcs (Var), mort le 7 décembre 1959 à Brignoles (Var) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste dans le Var avant 1939

Fils d’agriculteurs de Trans (Var), Clément Aragon, titulaire du brevet élémentaire, fut reçu au concours de l’école normale d’instituteurs sur la liste supplémentaire et entra à l’ENI de Laval (Mayenne) en janvier 1919. Après avoir obtenu le brevet supérieur en 1920, il fut nommé à Saint-Aubin-du-Désert. Dispensé du service militaire pour raisons de santé, affecté à Fontaine-Couverte en octobre 1923, il fut reçu au CAP en décembre 1925 et titularisé. Membre du syndicat de la Fédération CGTU de l’Enseignement, il ne militait pas et s’intéressait surtout à la chasse selon le témoignage de son camarade d’ENI, Francis Robin.

Clément Aragon se maria en juin 1927 à La Selle Craonnaise (Mayenne). En raison de la santé de son épouse qui mourut en décembre 1931, il obtint sa mutation pour Les Arcs (Var) en 1928 puis pour La Motte, l’année suivante, où il resta jusqu’à la guerre.

Avec les quelques instituteurs communistes du Var, il créa en 1929-1930, le syndicat affilié à la Fédération CGTU de l’Enseignement. Candidat au Conseil départemental de l’Instruction publique, il recueillit 17 voix sur 348 inscrits, le 11 avril 1932, puis à nouveau candidat, 36 voix sur 352 inscrits en mai 1935. Seul instituteur varois à faire une grève intégrale le 12 février 1934, ayant signé en janvier-mars 1933, un article sous le titre « Du front unique ? Oui quand il le faut. Unité ? Oui sur des bases acceptables ? », il écrivit au secrétaire de la section départementale du Syndicat national-CGT en mai 1934 pour lui proposer de convoquer des assemblées générales et des conseils syndicaux communs sans fusion dans la CGT. Après la rencontre des bureaux des deux syndicats, le 31 mai 1934, le SN refusa les propositions de vie syndicale commune. Délégué au congrès de la Fédération de l’enseignement à Montpellier en août 1935, il participa aux négociations avec les dirigeants de la section départementale du SN qui s’achevèrent par la fusion décidée le 7 novembre 1935. Il développa le point de vue des anciens unitaires dans le bulletin du SN avant l’assemblée générale de réunification, le 19 décembre 1935. Élu au nouveau conseil syndical, il participa de façon irrégulière aux réunions et le quitta au début de 1937.

Aux élections municipales de Trans, Clément Aragon, à la tête de la liste communiste en mai 1935, recueillit une centaine de voix sur 279 inscrits. Candidat communiste pour les élections au Conseil général dans le canton de Draguignan, le 10 octobre 1937, sur 3 836 inscrits, il obtint 520 voix et se désista pour le socialiste qui fut élu.

Réformé au début de la guerre, Aragon fut incorporé quelques mois. Déplacé à Claviers, le 30 août 1940, relevé de ses fonctions, le 31 octobre 1940, mis à la retraite d’office, le 1er février 1941, il vécut quelques mois chez ses parents aux Arcs, puis acheta un café à Marseille (Bouches-du-Rhône). Arrêté en 1943 par la Gestapo, dirigé vers l’Allemagne, il s’évada en gare de Dijon (Côte d’Or) et regagna Marseille.

Après la guerre, réintégré dans l’enseignement à La Motte, remarié à Marseille en juin 1948, Clément Aragon ne milita plus.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article90950, notice ARAGON Clément, André par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 22 septembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 5 293. — Presse corporative et locale. — Renseignements fournis par la veuve de l’intéressé, par F. Robin et par Jacques Omnes.

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