ARGENCE Jean, Paul

Par Jean Sagnes

Né le 6 novembre 1880 à Quillan (Aude), mort le 11 février 1937 à Alès (Gard) ; ouvrier chapelier ; militant socialiste puis communiste.

Maître-chapelier de Quillan, Argence adhéra au Parti ouvrier français de Jules Guesde vers 1900 puis, dès 1905, au Parti socialiste SFIO. Il participa activement aux grèves de la chapellerie qui eurent lieu à Quillan et Esperaza en 1908 à l’issue desquelles il fut licencié et menacé de mort. La pression patronale et cléricale s’exerçant sur tous les employeurs, il dut quitter Quillan vers 1910 et vint s’établir à Béziers où résidaient ses beaux-parents. Il connut alors une période difficile mais finit cependant par être embauché comme ouvrier chapelier par un artisan de Béziers qui en fit rapidement son associé. Mais la guerre survint.

Mobilisé dès le premier jour, il laissait une femme et deux enfants sans aucune ressource. Son épouse mourut en 1916 de misère physiologique. Durant la guerre, il approuva la conférence de Zimmerwald. À son retour, en 1919, il reprit son activité militante au sein du Parti socialiste SFIO et se montra partisan de l’Internationale communiste.

Avec Joseph Lazare, il fut un de ceux qui firent se prononcer la section socialiste de Béziers en faveur de l’adhésion à la IIIe Internationale et, en 1920, il devenait membre du bureau fédéral du Parti socialiste. Avec Joseph Garrigues et Joseph Lazare , il fit campagne dans le département pour l’adhésion à l’Internationale communiste. Après la scission, il fit partie du premier bureau de la Fédération communiste de l’Hérault et conserva cette responsabilité en 1922. Il avait repris sa profession d’artisan chapelier et s’était remarié en 1919. Il fut ensuite, et jusqu’en 1934, trésorier du rayon communiste de Béziers. De 1925 à 1934, il fut candidat à plusieurs reprises sur les listes du Parti communiste aux élections municipales générales et partielles. En 1928, il avait été trésorier départemental du comité de l’Hérault de la CGTU. Il fut également responsable du Secours rouge. En 1934, sa santé s’altéra des suites d’une blessure de guerre et il quitta Béziers pour aller résider à Alès où se trouvait sa fille. Avec sa femme, il tint alors une librairie mais sa maladie l’empêcha d’exercer pleinement sa nouvelle profession. Il mourut au début de 1937.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article91005, notice ARGENCE Jean, Paul par Jean Sagnes, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Jean Sagnes

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — Le Fouet, 1922. — Le Travailleur du Languedoc, 1930. — Interview d’Étienne Fabre à Béziers. — Témoignage de sa fille Françoise Molinier à Alès.

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