ASQUIER Victor [Marie, {Victor}]

Par Jacques Girault

Né le 7 mai 1874 à Signes (Var), mort au front le 20 octobre 1915 à Verdun ; avocat ; adjoint socialiste au maire de Toulon (Var).

Fils d’un notaire et de la fille d’un pharmacien de La Cadière (Var), Victor Asquier fut élevé par une famille très catholique. Il fit ses études au Collège des Maristes de Toulon. Après avoir suivi les cours de la Faculté de Droit d’Aix-en-Provence, avoué, il devint avocat. Inscrit au barreau de Toulon en mars 1906, il se maria à Nice, en octobre 1906, avec une fervente catholique, fille du maire de Cagnes (Alpes-Maritimes). Le couple eut une fille.
Les idées socialistes d’Asquier et son appartenance à la franc-maçonnerie surprenaient. Avocat-conseil de la ville de La Seyne (Var), il le demeura jusqu’à son élection à Toulon. Le conseil municipal de La Seyne lui trouva un successeur, le 27 février 1913.
Lors des élections municipales de Toulon, le 12 décembre 1909, Victor Asquier figurait sur la liste du « Comité d’union républicaine-socialiste » conduite par le socialiste Prosper Ferrero. Il obtint 3 674 voix sur 21 004 inscrits. Pour l’élection au conseil général dans le deuxième canton de la ville, il affirmait dans sa profession de foi, être le candidat du « Parti socialiste organisé, auquel je suis fier d’appartenir depuis de nombreuses années [...] ». Le 24 juillet, il obtint 489 voix et 803 voix le dimanche suivant, sur 6 918 inscrits.
Pour l’élection municipale de 1912, Asquier figurait sur la liste socialiste SFIO et obtint 3 127 voix. Au deuxième tour, le 12 mai, avec 5 904 voix sur 21 696 inscrits, il était élu. Membre des commissions de l’Instruction publique, du budget et de surveillance de l’école de musique, avec ses amis, il démissionna en octobre 1913. Au congrès fédéral de Carnoules, en août 1912, il était délégué par la section de Toulon de la SFIO. Lors des élections complémentaires, sur la liste « SFIO-Liste des candidats protestataires », il obtenait, le 21 décembre 1913, 3 059 voix sur 21 268 inscrits et fut élu, le dimanche suivant, avec 2 470 voix. Toutefois, il s’excusait lors des séances du conseil à la différence de ses camarades portés « absents » sur le registre. Le 2 mars 1914, il était le seul présent alors que ses camarades avaient démissionné. Après l’élection complémentaire des 17 et 24 mai, il devint cinquième adjoint, délégué aux Beaux-Arts, le 2 juin. Lors de son élection, dix élus, sans doute socialistes, votèrent blancs. Dans son discours de remerciements, au nom de la « paix et de la concorde », il lança un appel aux membres de la minorité, « […] mon élection d’adjoint n’est le résultat ni d’un machiavélisme, ni d’une combinaison, ni d’un marchandage ». Il s’agissait, selon lui, d’une « marque de confiance réciproque ». Toutefois, il se solidarisait avec la déclaration de la minorité socialiste et précisait : « Je leur dis qu’il n’y a aucune raison pour ne pas marcher d’accord, en dépit de tout parti pris. Ils reconnaîtront que je me suis toujours élevé contre les démissions successives créant à la vie municipale des difficultés dont elle souffrait. Les événements m’ont donné raison. »
Mobilisé à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans l’Infanterie comme sergent à partir du 11 août 1914, Victor Asquier, devenu sous-lieutenant, mourut à Verdun au fort de la Pompelle. Je dis tout et d’autres journaux toulonnais publièrent des articles avec parfois sa photographie, en décembre. Le conseil municipal, le 10 novembre 1915, salua sa mémoire et autorisa le maire à aller saluer sa veuve qui demeurait à Marseille. Le Conseil de l’Ordre des avocats de Toulon décida, le 20 novembre 1915, de placer une plaque de marbre à son nom dans la salle des avocats.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article91224, notice ASQUIER Victor [Marie, {Victor}] par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 3 octobre 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 5 227, 6 23, 7 24 3, 25 1, 26 1, 28 4 ; 3 Z 2 9. — Arch. Com. de La Seyne et de Toulon. — Presse locale. — Renseignements fournis par Monsieur Aguillon et par Madame Baumann, fille de l’intéressé.

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