Par Pierre Vincent
Né le 3 novembre 1911 à Ydes (Cantal), mort le 12 février 1986 à Paris (Xve arr.) ; ouvrier professionnel ; membre du bureau de la Fédération CGT des cheminots ; secrétaire général de l’Union Ouest (1945-1968) ; membre du Conseil économique et social (1960-1977).
Fils d’un ouvrier-mineur et d’une ménagère, Léon Treins commença à travailler à l’âge de treize ans aux mines de Champagnac (Cantal) ; il y resta du 11 novembre 1924 jusqu’au 1er mars 1928. Puis il travailla dans le bâtiment, dans des compagnies d’électricité du 1er mai 1930 au 25 juin 1934, période entrecoupée par son service militaire dans la Marine nationale du 15 octobre 1932 au 15 octobre 1933. Il entra au chemin de fer le 28 juin 1937 au dépôt de Bois-Colombes (Seine) du réseau de l’État. Mobilisé du 13 septembre 1939 au 25 janvier 1941, il adhéra au PCF à son retour en mars 1941.
Secrétaire de la Section technique du dépôt de Bois-Colombes, la période de guerre le porta aux plus hautes responsabilités syndicales. Participant aux activités du syndicat légal comme le demandaient les dirigeants illégaux de la CGT, Léon Treins fit preuve d’audace en demandant, lors du congrès national du syndicat légal des 3-4 février 1944, que le congrès soit placé sous la présidence d’honneur de Pierre Semard. Responsable des comités populaires de la région SNCF de Bois-Colombes, puis responsable de la région Sud-Est, ce fut lui qui, le matin du 10 août 1944, s’adressa au nom de la Résistance aux cheminots du dépôt de Vitry pour leur demander de cesser le travail.
Léon Treins fut membre du bureau fédéral provisoire au titre de l’Ouest dont La Tribune des cheminots du 9 septembre 1944 publia la composition. Le congrès d’août 1945 le confirma dans cette responsabilité. Secrétaire général de l’Union Ouest, il conserva cette fonction jusqu’au moment de son départ en retraite. Et cela bien qu’il eût été révoqué, radié des cadres le 1er février 1950, pour avoir conduit chez le directeur général une délégation dans le cadre des mouvements de grève contre les trains transportant du matériel militaire. Il ne fut réintégré et sa carrière reconstituée qu’en mars 1982, suite aux mesures Fiterman.
Après sa retraite « théorique » en 1967, puisqu’il ne bénéficiait plus du statut SNCF à l’époque, Léon Treins devint collaborateur du bureau confédéral à la commission Organisation. Il fut également, de 1960 à 1977, membre du Conseil économique et social. Au plan politique, il fut à plusieurs reprises candidat aux élections législatives et, en 1977, élu conseiller municipal à Gagny (Seine-Saint-Denis). Comme beaucoup de dirigeants ayant acquis d’importantes responsabilités pendant la clandestinité, il éprouva parfois des difficultés à s’adapter à une autre période.
Léon Treins avait été décoré chevalier de la Légion d’honneur. Marié en 1938 à Jaleyrac (Cantal) avec Angelina Fialeix, divorcé en 1967, Léon Treins était père d’une fille née en 1939. Depuis 1963 et jusqu’à sa mort, il partagea sa vie avec Mireille Marty, avec qui il eut une deuxième fille née en 1964.
Par Pierre Vincent
SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent..., Préf. de Bernard Thibault, Postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 105, 214, 251. — Notes Jean-Pierre Bonnet, de Marie-Louise Goergen et de Georges Ribeill. — Renseignements coommmuniqués par Léon Treins. — État civil.