TSCHANN Alfred, Auguste

Par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

Né le 10 décembre 1899 à Saint-Dizier-l’Évêque (Territoire-de-Belfort), mort le 9 août 1975 à Bavilliers (Territoire-de-Belfort) ; cheminot, surveillant de Service électrique ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière.

Fils d’un tailleur de pierre, Alfred Tschann travailla comme électricien et monteur électricien avant d’entrer au chemin de fer. Cheminot à Belfort, il adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920).

Embauché le 10 avril 1923 à Stains-Pierrefitte (Seine) comme surveillant du Service électrique, il y devint surveillant du SE principal à l’essai en mars 1924, avant d’être confirmé dans ses fonctions quelques semaines plus tard. Habitant à Stains (Seine), il y entra le 12 mai 1935 au conseil municipal. Il fut désigné, quelques jours plus tard, comme quatrième adjoint au maire, Jean Chardavoine mais fut, pour des raisons inconnues, exclu du PC en 1936. Son ami André Bergeron écrit qu’il « avait rompu en 1937 alors que Staline montrait son vrai visage. Un moment adjoint au maire de Stains, dans la région parisienne, il fut de toutes les grandes manifestations communistes d’entre les deux guerres, notamment lors de l’affaire Sacco et Vanzetti » (Ma route et mes combats, op. cit.). Tschann n’assista qu’à quelques séances du conseil municipal car il quitta la Compagnie du Nord le 1er mars 1937 pour le réseau de l’Est.

Réinstallé à Belfort, il devint secrétaire adjoint du syndicat des cheminots puis, en 1939, secrétaire adjoint de l’Union départementale malgré l’opposition du syndicat des Métaux dont la direction était communiste.

Pendant l’Occupation, Tschann milita dans les syndicats légaux et entra dans le mouvement de résistance Libération-Nord pour le compte duquel il fit des distributions de tracts. Les mémoires d’André Bergeron témoignent des difficultés rencontrées par Tschann, secrétaire général de l’Union départementale des syndicats CGT de Belfort à la Libération : « De 1940 à 1945, Alfred Tschann avait maintenu le mouvement syndical comme il avait pu. Ce n’était pas une tâche facile. À la Libération, les communistes tentèrent de le faire exclure de la CGT. » On accusa Tschann « de s’être impliqué dans la Charte du Travail édictée par Pétain. De ce fait, il ne pouvait, selon lui, qu’être exclu de la CGT. » Mais les cheminots refusèrent de l’exclure (Tant qu’il y aura du grain à moudre, op. cit.). Il eut le même type de problème au comité départemental de Libération où il siégeait. Des résistants l’accusèrent d’avoir refusé de transmettre l’ordre de grève aux cheminots en août 1944. Le CDL l’écarta de ses rangs après la « révélation de faits graves ».

Tschann participa à l’AG constitutive du Comité d’action syndicaliste des travailleurs des chemins de fer de France et de l’Union française (CAS) réunie le 27 juillet 1947 à l’appel de Marcelle Méhudin et de Fernand Laurent et qui rassembla 120 délégués à la Mairie du Xe arr. à Paris ; cette organisation constitua l’une des deux composantes de la future Fédération CGT-Force ouvrière des cheminots.

Premier secrétaire général de l’Union départementale du Territoire de Belfort, réélu en décembre 1952, il participa au congrès confédéral CGT-FO de 1948 et à celui de l’Union Est-Alsace-Lorraine en avril 1952. Il fut suppléant au conseil national de la Fédération FO des cheminots en avril 1952.

En 1964 encore, il était secrétaire général de l’UD FO du Territoire de Belfort.

Ami de Paul Rassinier, c’est lui qui prononça l’éloge funèbre sur sa tombe en juillet 1967.

Marié en février 1922 avec Marguerite Bassard, Alfred Tschann fut père d’un fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9162, notice TSCHANN Alfred, Auguste par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 14 octobre 2020.

Par Marie-Louise Goergen, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — Arch. PPo. 101. — Le Rail syndicaliste, 1964. — Notes de Louis Botella et de Georges Ribeill. — André Bergeron, Ma route et mon combat, Ramsay, 1976 ; Tant qu’il y aura du grain à moudre, Laffont, 1988. — DBMOF, tome 42, p. 351. — Rens. communiqués par Nadine Fresco.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable