VACHON Frédéric, Eugène, Constant

Par Marie-Louise Goergen

Né le 1er mars 1911 à Honfleur (Calvados), mort le 27 mai 1994 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) ; ouvrier professionnel (ajusteur) dans les chemins de fer puis chef de brigade d’ouvriers ; syndicaliste CFTC puis CFDT.

Issu d’une famille de quatre enfants, Frédéric Vachon était le fils d’un journalier qui devint conducteur de locomotives, et d’une mère brodeuse au foyer. Les parents étant catholiques non pratiquants, Frédéric Vachon devint, à partir de sa communion, le fils spirituel du curé Perdu de la paroisse Saint-Léonard-de-Honfleur, figure emblématique par son dévouement aux pauvres (porte ouverte à toutes les classes sociales) et qui prenait une part très active au patronage (théâtre...). Frédéric Vachon s’engagea dans l’Action catholique de la jeunesse française (ACJF) puis à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).
Muni d’un certificat d’études primaires et d’un certificat d’études secondaires, il obtint son brevet au lycée de Honfleur, mais ne voulut pas continuer ses études pour ne plus être à la charge de sa famille. Il entra comme apprenti ajusteur aux chantiers de réparation navale de Honfleur, et travailla comme ajusteur dans l’établissement Augustin Leborgue. Cette première activité professionnelle fut interrompue par son service militaire d’avril 1932 à avril 1933. En 1936, sans qu’il ait été candidat, il se vit propulsé délégué du personnel aux Chantiers malgré son jeune âge. Il adhéra à la CFTC et créa le syndicat de la métallurgie à Honfleur.
Par crainte du chômage et parce que l’activité professionnelle de sa femme exigeait la proximité d’une plus grande ville, il entra au chemin de fer le 15 mars 1937 à Sotteville-Quatre Mares (Sotteville-lès-Rouen, Seine-Inférieure) comme ajusteur à l’essai, avant d’intégrer le cadre permanent en mars 1938. Il devint ouvrier professionnel, puis chef de brigade d’ouvriers et terminera sa carrière le 1er août 1966 au grade de chef de brigade d’ouvriers principal.
À une époque difficile pour des militants minoritaires dans un milieu dominé par la CGT et le Parti communiste, Frédéric Vachon contribua au développement du syndicat CFTC des cheminots qui, à Rouen, avait été créé en 1929. Mobilisé en septembre 1939, il fut fait prisonnier à Clemency (Ardennes) en juin 1940, interné à Auxerre (Yonne), puis libéré et démobilisé le 30 juillet 1940. Il s’attela à la reconstitution du syndicat et, à ce titre, fit partie de la commission d’épuration de la Région Ouest de la SNCF à la Libération.
Délégué du personnel, membre du comité mixte professionnel de Rouen-Buddicom, où il avait été muté en juin 1939, il devint secrétaire du secteur de Rouen, membre du bureau de l’Union Ouest et membre du conseil national de la Fédération. Il s’investit dans le développement de l’UL de Rouen et de l’UD de la Seine-Inférieure. Membre du bureau national de la Fédération CFDT des cheminots de 1967 à 1973, au titre de l’Union fédérale des retraités, il fut élu au conseil de l’UFR en 1976 et participa à son congrès au Lioran en 1990, totalisant alors 58 ans de syndicalisme.
En 1945, il fut élu conseiller municipal de Sotteville-lès-Rouen pendant deux mandats. En revanche il refusa d’être candidat du Mouvement républicain populaire (MRP) aux élections législatives.
Décoré de la Légion d’honneur en 1991, Frédéric Vachon s’était marié en 1933 à Honfleur avec Simonne Blanchet, employée des PTT qui avait débuté sa carière comme employée à Touques (Calvados) et la termina à Rouen comme chef de service. Elle était trésorière du syndicat départemental des PTT. Frédéric et Simonne Vachon eurent quatre enfants nés entre 1934 et 1947.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9195, notice VACHON Frédéric, Eugène, Constant par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 5 avril 2017.

Par Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. PPo, dossier RG n° 492.578 . — Arch. SNCF de Béziers. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Georges Ribeill. —Renseignements communiqués par Gisèle Lamoureux, sa fille. — État civil.

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