GARCIN

Par Jacques Girault

Les Garcin furent très nombreux parmi les communistes de Barjols (Var).

Garcin Albert, André, Joseph, né à Barjols, le 18 juillet 1877, fils d’un cultivateur propriétaire, ou d’un tanneur selon les sources, fils d’un déporté de 1851, était ouvrier tanneur à l’usine Plauchud. Il cultivait aussi quelques terres lui appartenant. Ancien combattant de la guerre de 1914-1918, il adhéra au Parti communiste peu après le congrès de Tours. Syndicaliste, il ne reprit pas le travail après la grève de 1924. Aussi était-il indiqué « cultivateur ». Il travaillait aussi avec son frère Eugène (voir plus loin). Grand chasseur de sangliers, il était lieutenant de louveterie. À nouveau ouvrier tanneur, il fut renvoyé de l’usine Plauchud après les grèves de 1936. Candidat aux élections municipales sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan », il obtint, le 5 mai 1935, 109 voix sur 626 inscrits. Le 30 janvier 1938, à nouveau candidat sur une liste analogue, il obtint 117 voix sur 594 inscrits. Enfin, le 8 mai 1938, il obtint 112 voix sur 601 inscrits. Participant aux activités de Résistance des communistes, il fut arrêté par les Allemands à Barjols en juillet 1944. Il s’évada peu après de la prison de Brignoles.

Après la guerre, il continua à militer dans les rangs du Parti communiste. Très convaincu, admirateur de Lénine et de Cachin, il connaissait tous les chants révolutionnaires. Marié, père de deux garçons, il mourut à Barjols le 24 septembre 1962.

— Son fils Garcin Albert, Louis, naquit à Barjols, le 9 juin 1902. Ouvrier boulanger, puis ouvrier tanneur, communiste en 1938, il était le correspondant du CDLP. Marié, père de deux enfants, après la guerre, il militait toujours. Il mourut dans la commune, le 8 avril 1957.

— Garcin Joseph, Eugène, né à Barjols, le 13 octobre 1887, était le frère du premier. Il reçut les sacrements catholiques et les fit donner à ses deux enfants. Reçu au Certificat d’études, il effectua son service militaire, en 1907, à Nice, dans les services sanitaires puis dans la Musique militaire. Ouvrier tanneur à l’usine Fassy, mobilisé en 1914 à Nice comme infirmier, il fut, par la suite, affecté spécial à Barjols. Chef magasinier, surnommé « Mangerenard », il devint secrétaire du syndicat CGTU créé à la suite d’une réunion avec Flandrin*, le 13 février 1924. Il conduisit la grève qui suivit et ne reprit pas le travail, le 1er avril. Avec son frère Albert, il monta une petite entreprise de ramassage de vieux métaux et de peaux de lapins. Puis il ouvrit un magasin de grains et engrais et, en 1933, acheta la gérance d’une station Auto Gazo. Il était aussi membre de la coopérative de boulangerie.

Marié, père de deux garçons, non communiste, Garcin exploitait pendant la guerre, aussi avec ses deux fils, des coupes de bois. Il abrita ainsi plusieurs résistants au STO. Il hébergea un lieutenant anglais, parachuté qui transmettait des messages à Londres. Il était par la suite en relations avec les Résistants et participa à de nombreux parachutages d’armes. À la Libération, il fit partie de la délégation spéciale provisoire installée en septembre 1944.

Toujours à la tête de son dépôt d’essence, sympathisant communiste, Garcin mourut à Barjols, le 3 juin 1969 et fut enterré civilement.

— Son fils Garcin Adrien, né à Barjols, le 7 novembre 1907, marié, père de deux enfants, ouvrier tanneur chez Plauchud, licencié après la grève de 1939, devenu bûcheron, fut candidat aux élections municipales du 8 mai 1938 sur la liste du « Bloc ouvrier et paysan » et obtint 113 voix sur 601 inscrits.

Très tôt en relations avec la Résistance « Libération », il hébergea le radio d’une équipe anglaise à partir de juillet 1943 puis permit la réception à Brue-Auriac du premier parachutage d’armes dans le Var (15 septembre 1943).

Résistant FTP, à nouveau ouvrier tanneur chez Fassy, il mourut de maladie professionnelle en 1955.

— Son autre fils Garcin Émile, né à Barjols, le 13 août 1913, obtint le Certificat d’études et fit le service militaire dans l’artillerie à Nice (Alpes-Maritimes) en 1934-1935. Marié religieusement à Saint-Montand (Ardèche), ses cinq enfants furent seulement baptisés. Chauffeur chez son père, il était sympathisant communiste et était signalé comme tel par le commissaire spécial en octobre 1940. Il avait été mobilisé en 1939 à Toulon dans l’artillerie de forteresse. Membre du Parti communiste, il participa, à partir de 1943, à des actions de Résistance (parachutages, transports d’armes, hébergement d’un radio anglais). Son domicile fut perquisitionné par la Milice et les Allemands en juillet 1944.

Après 1945, Garcin entra à la tannerie Fassy et devint par la suite secrétaire du Comité d’entreprise et secrétaire à l’organisation de la section communiste de Barjols. À partir de 1955, la tannerie ayant fermé, il occupa divers emplois ; en 1957, il devenait journalier dans un grand domaine agricole. En 1968, il remplaçait le régisseur et le demeurait jusqu’en 1981, année de sa retraite.

— Garcin Julin, présenté par erreur comme le frère d’Albert et d’Eugène, était ouvrier tanneur. Surnommé « Saucisse », trésorier du syndicat CGTU, il ne reprit pas le travail, le 1er avril 1924. Sa femme tenait un petit magasin d’alimentation ; il devint garde-champêtre à Barjols et était socialiste.

— Le fils de Garcin Adrien, Garcin Claude, employé des PTT était conseiller de la municipalité à direction communiste de Barjols en 1977.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article92118, notice GARCIN par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.1 ; 4 M 56.8 ; 18 M 87 ; 3 Z 4.24. — Arch. privées. — Arch. Com. Barjols. — Sources orales. — Renseignements fournis par Monsieur Garcin Émile et par J.-M. Guillon.

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