GARDON Amédée

Par André Balent

Employé de commerce plus précisément garçon limonadier domicilié à Perpignan (Pyrénées-Orientales) 27, rue de l’Anguille, Amédée Gardon milita dans les rangs du Parti socialiste SFIO (à compter de 1929) et de la CGT. Son père, Henri Gardon, employé municipal à Perpignan, fut également un actif militant de la SFIO : il occupa à plusieurs reprises des fonctions de responsabilité (secrétaire administratif) au sein de la section de Perpignan. Amédée Gardon fut, pour sa part, très lié à J. Berta fils* qui fut comme lui militant de JS puis de la SFIO et animateur du syndicat des employés des deux sexes (CGT) de Perpignan.

Dès le mois de novembre 1930, Amédée Gardon était le secrétaire des Jeunesses socialistes SFIO de Perpignan. Le 1er mai 1930, il fut élu au comité fédéral mixte des JS des Pyrénées-Orientales à l’occasion d’un important congrès suivi d’un bal, d’un banquet et d’un meeting (le comité fédéral mixte des Pyrénées-Orientales semble avoir été mis en place à cette date). Le 10 juillet 1931, il devint secrétaire adjoint du groupe des Jeunesses socialistes SFIO de Perpignan alors que le fils Berta accédait au poste de secrétaire. Mais à partir du mois de novembre 1931, Amédée Gardon redevint secrétaire des JS de Perpignan. À la fin de 1931, les Jeunesses socialistes SFIO s’étaient considérablement développées dans les Pyrénées-Orientales qui se situaient au sixième rang national pour les effectifs. En 1932, les JS étaient sur le point de former un groupe d’étudiants socialistes (essentiellement avec des normaliens) et des groupes sportifs affiliés à l’Union des sociétés sportives et gymniques du Travail. Un groupe artistique, « l’Églantine » avait déjà été formé : il avait créé une revue qui connut un grand succès : Tot s’adoba (en catalan : « Tout s’arrange »). Amédée Gardon était étroitement associé à toutes ces activités. En 1932, le groupe de Perpignan des JS avait un nouveau secrétaire : Pierre Claverol. Le second congrès départemental des Jeunesses socialistes SFIO des Pyrénées-Orientales désigna les « jeunes » suivants pour siéger, aux côtés des délégués « adultes » au comité fédéral mixte des JS : Pierre Claverol, Josette Bonnery (il s’agit de la fille de Brice Bonnery* tailleur puis expéditeur en fruits et en légumes et adjoint socialiste au maire de Perpignan à compter de 1935. À cette époque, Josette Bonnery, élève institutrice, adhérait au groupe des étudiants socialistes), Auriol, J. Berta fils, Ausseil (de Sainte-Marie-la-Mer), Carrier (de Saint-Laurent-de-Cerdans).

Le 13 mars 1933, des militants des Jeunesses socialistes SFIO de Perpignan, parmi lesquels Amédée Gardon, créèrent le « sporting club ouvrier perpignanais ». Amédée Gardon en fut élu président. Au comité de direction de ce club siégeaient en outre : Berta fils*, Gabriel Delbreil*, Robert Jésus-Prêt*, Chaubet (il s’agit très vraisemblablement de Léon Chaubet, fils de Joseph Chaubet*, Bonhomme et Vidal.

Pendant plusieurs années, Amédée Gardon, qui militait surtout à la CGT ne fut qu’un adhérent de base du Parti socialiste SFIO. À la fin de 1937, il était un des principaux militants de la « Bataille socialiste » à Perpignan. Il fut candidat de cette tendance à la CE de la section socialiste SFIO de Perpignan, en janvier 1938 (voir Grando René*). Le 18 janvier il fut élu secrétaire administratif de la section socialiste SFIO de Perpignan, le secrétaire général étant Fernand Berta. La section de Perpignan le délégua au « comité de coordination » entre le PC et la SFIO.

Amédée Gardon fut un actif militant du syndicat des employés des deux sexes (CGT) de Perpignan (voir également Delbreil Gabriel*, Garcias Pierre*). Il fut élu trésorier de son syndicat le 20 janvier 1931. En février 1939, il fut réélu secrétaire adjoint de ce syndicat.

Il siégea au comité général de la Bourse du Travail où il représenta le syndicat des employés des deux sexes : en 1930, comme suppléant, et de 1932 à 1935 inclus comme titulaire (Berta fils, fut également délégué titulaire des employés des deux sexes à la Bourse du Travail de Perpignan). Le 24 janvier 1933, il fut élu, pour un an, au poste de secrétaire adjoint de l’UL-CGT de Perpignan. En février 1935, il fut candidat au poste de secrétaire de la Bourse du Travail de Perpignan et déclara à cette occasion qu’il mettait « ses capacités au service de la Bourse du Travail pour faire l’unité d’action et l’aide aux chômeurs ». Joseph Berta*, secrétaire de la Bourse depuis de nombreuses années, fut réélu : il obtint 19 voix alors qu’Amédée Gardon en recueillait 15.

À compter de décembre 1933, il siégea au comité de l’enseignement technique, au titre de la CGT. Cet organisme, constitué depuis peu, comprenait des délégués de la ville de Perpignan et une commission professionnelle locale.

Amédée Gardon assista à plusieurs congrès de l’UD-CGT des Pyrénées-Orientales où il représenta son syndicat : le XVIIIe (Perpignan, 20 juillet 1930), le XIXe (Saint-Laurent-de-Cerdans, 11 octobre 1931), le XXIe (Perpignan, 22 octobre 1933).

Il fut également candidat de la CGT aux élections au conseil des prud’hommes, du 6 novembre 1932 dans la section commerciale, 2e catégorie. Contre lui se présentait un dissident de la CGT, Joseph Maranges. Amédée Gardon fut élu au second tour, le 13 novembre 1932 (Gardon : 90 voix ; Maranges : 9 voix). Il fut à nouveau candidat au conseil des prud’hommes lors du scrutin du 6 novembre 1938 et fut réélu. Après la Seconde Guerre mondiale, il militait toujours dans les rangs de la SFIO. Ainsi, en janvier 1959, il fut élu membre de la CE de la section socialiste SFIO de Perpignan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article92159, notice GARDON Amédée par André Balent, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par André Balent

SOURCES : L’Action syndicale (organe mensuel des syndicats confédérés de Perpignan et des Pyrénées-Orientales) 1930-1936. — Le Cri socialiste (hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales) 1931-1933 — Le Socialiste des Pyrénées-Orientales (hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales), 10 février 1939 — Annuaire-Guide des Pyrénées-Orientales, Nîmes, Chastanier et Alméras, 1937 — Témoignage de M. Marcel Mayneris, ancien secrétaire fédéral administratif de la SFIO (10 juillet 1983) — La Bataille socialiste des Pyrénées-Orientales, janvier 1938 — L’Indépendant (quotidien, Perpignan, 22 janvier 1959).

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