VALLÉE

Cheminot ; syndicaliste de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; un des meneurs de la grève de 1920 dans la région.

Facteur enregistrant à la gare de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), Vallée fut de l’automne 1919 à mai 1920 secrétaire adjoint du syndicat des cheminots de la ville, marchant, selon la préfecture, « dans le sillage d’Alphonse Guillossot », son secrétaire. Il fut délégué, avec Gourio, au congrès fédéral extraordinaire des 3 et 4 février 1919, avec le mandat de tout faire pour qu’une action générale soit engagée, et prit une part très active au mouvement du 1er mars, participant à toutes les réunions et lançant de nombreux appels à la grève. Le 17 mars, il fut délégué avec Guillossot au second congrès fédéral de 1920 (Paris, 23-24 avril), où, de leur propre initiative et à l’encontre de leur mandat, ils contribuèrent à renverser le bureau de la fédération en votant pour Gaston Monmousseau contre Marcel Bidegaray.
Le 2 mai 1920, il partit pour Brest, avec Guillossot, mais revint dans la nuit alors que son camarade restait dans le Finistère et y était arrêté le 6. Dès le 3 mai, Vallée se trouva par conséquent placé à la tête du mouvement de grève dans l’ensemble des Côtes-du-Nord. Réunissant deux fois par jour les grévistes de Saint-Brieuc et entretenant des contacts étroits avec tout le réseau État entre Brest et Paris, il se rendit le 5 à Loudéac avec Chérel et un autre militant, où tous trois réussirent à entraîner dans la grève, pour peu de temps il est vrai, le personnel de la gare.
La préfecture le situait en seconde position, après Guillossot, dans la liste des sept principaux « meneurs » qu’elle adressa le 7 au chef de gare de Saint-Brieuc, pour être communiquée à la Compagnie. Avec le secrétaire du syndicat, il lui était reproché d’attaquer de front la hiérarchie. L’échelle proposée par la Compagnie était en effet sa cible favorite et il invitait fréquemment ses camarades à ne pas l’accepter. Vallée tenta de la ridiculiser, dans le cortège ouvrier du 1er mai, en faisant porter une échelle par un cheminot. Le 10, il intervint dans une grande réunion interprofessionnelle, où le Bâtiment fut appelé à la grève, pour que l’assistance jure de poursuivre le mouvement jusqu’à la libération de Guillossot. Le 14, il fut délégué par le comité de grève, avec Salaün de Rennes et Dupuis, auprès du préfet, mais sans résultat. Par la suite, Vallée disparut du mouvement. Fut-il révoqué ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9224, notice VALLÉE, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 14 novembre 2011.

SOURCE : Arch. Dép. Côtes-du-Nord, série M.

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