VALLETEAU Jean, Édouard

Par Jean Maitron, Patricia Toucas

Né le 4 juillet 1902 à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 25 novembre 1969 à Saintes ; cheminot ; secrétaire général de l’Union départementale CGT de Charente-Inférieure [Charente-Maritime].

Fils de Jean, Emmanuel Valleteau, employé aux chemins de fer, et de Valentine Richard, Jean Valleteau, lui-même employé aux Chemins de fer départementaux de la Régie d’Aunis et de Saintonge dans sa ville natale, était secrétaire du syndicat CGT des cheminots de cette régie. Il fut en outre secrétaire de l’Union départementale CGT de Charente-Inférieure à partir de 1933. Le 5 janvier 1936 se tint à La Rochelle le congrès de réunification syndicale. Soixante-cinq syndicats de la CGT dont six avaient déjà fusionné et cinq de la CGTU y furent représentés ; une commission administrative de vingt-trois membres fut élue, comprenant quatre ex-CGTU et un autonome. Valleteau devint secrétaire général et Robin* (ex-autonome) secrétaire adjoint, Coutard* (ex-CGT) trésorier, Sylvain Dubois* (ex-CGT) trésorier adjoint, Laidet* (ex-CGTU) archiviste.

De tempérament conciliateur, Jean Valleteau régla de nombreux conflits, notamment aux Chemins de fer et à la biscuiterie de Pons ;

Le 29 octobre 1939, l’UD réunie à La Rochelle vota, par huit voix « pour », sept « contre » et trois abstentions, une motion qui spécifiait que la commission administrative retirait « sa confiance aux membres du bureau qui, il y a quelques mois, préconisaient une politique de fermeté à l’égard d’Hitler et qui, maintenant, n’osent pas désapprouver le Pacte germano-soviétique », estimant que l’UD devait être dirigée « par des syndicalistes, non par des syndiqués qui calquent leur attitude sur les mots d’ordre changeants du Parti communiste ». En conséquence, un nouveau bureau fut constitué avec Jean Valleteau (secrétaire général), Jean Allard* (secrétaire adjoint), La Montagne (secrétaire administratif), Coutard (trésorier).

Il avait été administrateur de la caisse départementale des Assurances sociales créée en 1930 à La Rochelle. En 1942, à la mort du président de cette caisse, le conseil d’administration proposa la candidature de Jean Valleteau au Ministère du Travail. Il fut présenté comme « président d’une importante société de secours mutuels de cheminots secondaires, membre de la commission administrative des hospices civils à Saintes (depuis 1937), secrétaire général de l’Union départementale des syndicats professionnels ». Il semble qu’il ait été aussi administrateur de la Caisse nationale de retraite des cheminots.

Le ministère du Travail ne retint pas sa candidature et, malgré les protestations des administrateurs, nomma un autre président, qui ne prendra jamais ses fonctions. Valleteau assure, de fait, la présidence de cette caisse jusqu’à la Libération, sans l’approbation préfectorale.

En tant que président de la caisse départementale des Assurances sociales, il est convoqué en 1943 au Ministère du Travail pour s’expliquer sur ses mauvais rapports avec le corps médical (sur plainte de l’Ordre). Soutenu par la Fédération nationale des caisses d’assurances sociales, Jean Valleteau ne fut pas davantage inquiété.

Il fut nommé officiellement président de la caisse par arrêté du 19 octobre 1945. À cette époque, son employeur lui proposa d’assurer à mi-temps le poste de directeur du service social de l’entreprise, et à mi-temps celui de président de la caisse (la caisse dédommageant l’employeur). Le conseil d’administration de la caisse donna son accord pour cet arrangement.

Ses compétences dans la gestion du social, son esprit conciliateur, firent l’unanimité, dans son entreprise, son syndicat, à la caisse départementale, et même à la préfecture.
Il reçut la croix de chevalier de la légion d’honneur en 1946.

En 1950, c’est FO qui remporta la présidence de la caisse à l’occasion des élections à la Sécurité sociale. Valleteau n’était plus que 4e vice-président.

Marié le 27 septembre 1924 à Saintes à Marguerite Germain, il divorça en 1928 et se remaria à Saintes avec Paulette Olivier le 7 août 1928.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9226, notice VALLETEAU Jean, Édouard par Jean Maitron, Patricia Toucas, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 25 avril 2023.

Par Jean Maitron, Patricia Toucas

SOURCES : Arch. Dép. Charente-Maritime, 4 M2/26, 4 M2/91, 4 M4/19, état civil en ligne. — La Voix du peuple, janvier 1936. — Y. Dauriac, Le Mouvement ouvrier en Charente-Maritime de 1815 à nos jours, 1975. — Témoignages. — Notes d’Alain Dalançon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable