GARRIGOU Marcel

Fils de de Antoine Garrigou, tailleur d’habits et de Marie Boussat, sans profession, Marcel Garrigou se maria le 28 avril 1910 à Bordeaux avec Lucie Alard, tailleuse, née à Lanespède (Hautes Pyrénées) le 27 mars 1889. De leur union naquirent à Bordeaux deux enfants Renée le 25 mai 1911 et Lucien le 21 janvier 1921.
Le 15 octobre 1919, cinq cents personnes - ouvriers et ouvrières de l’habillement, réunies à la Bourse, à l’initiative de Marcel Garrigou, secrétaire du syndicat, constatant "le mauvais vouloir des patrons" votèrent la grève à l’unanimité à partir du 16. Leurs revendications portaient sur les salaires et l’application de la semaine anglaise. Le 17 octobre les deux mille grévistes rassemblés criant "vive la grève" se formèrent en cortège et parcoururent la ville. Le 18 octobre un accord fut conclu seulement pour les ouvriers et ouvrières pour dames, la grève se poursuivit jusqu’au 19 novembre. Garrigou préconisa l’ouverture par les ouvriers eux-mêmes d’ateliers défiant toute concurrence, lors d’une manifestation il empêcha quelques jeunes gens de chanter l’Internationale. Il fut le délégué pour la 1ère région fédérale (couvrant le centre-ouest et le sud-ouest et dont le siège était à Bordeaux) de la Fédération nationale des travailleurs de l’Habillement. Il était toujours secrétaire général du syndicat départemental en 1943.
Il représenta son syndicat lors des congrès confédéraux de la CGT de 1923, 1925, 1929, 1931, 1933 et 1935. Membre de la Commission exécutive de l’Union départementale CGT de la Gironde de 1928 à 1943, il fut élu secrétaire adjoint lors du comité général du 26 mars 1939, réélu le 18 mai 1942 et le 28 juin 1943. (voir Amédée Dassé).
Il fut rapporteur au nom de la commission de recrutement et de propagande fédérale lors du XVe congrès des travailleurs de l’Habillement tenu à Paris du 8 au 10 août 1927. Il intervint à nouveau au congrès de la Fédération tenu à Paris en 1929. En 1937, M. Garrigou fit partie de la commission des résolutions, lors du XXe congrès national de l’Habillement (17 au 19 septembre).
Socialiste, il fut candidat aux élections municipales de Bordeaux en 1919 sur la liste du Parti socialiste menée par Adrien Marquet. Il obtint 11 452 voix, ce qui ne lui permit pas d’être élu. Puis à nouveau candidat à celles du conseil général le Gironde en octobre 1934 dans le canton de Castillon. En janvier 1935, il était le secrétaire général de la section bordelaise du parti socialiste SFIO. Il signa le projet de motion de la Fédération de la Gironde pour le congrès du 22 mai 1938 ; il était alors trésorier fédéral (voir André Mureine).
Le 21 décembre 1944, la Commission d’épuration du comité provisoire de l’Union départementale réunie à la Bourse du travail de Bordeaux prit la décision de l’exclure à vie de tous les postes de direction des organisations syndicales de la CGT pour les motifs suivants : « 1°) Un des meilleurs défenseurs de la Charte du Travail dès sa mise en application. 2°) Vice-Président de la Famille Professionnelle des Travailleurs de l’Habillement. 3°) Membre du Conseil Tripartite auprès de la Direction Générale du Comité de l’Habillement. »