VASSY Vincent, Isidore, Joseph

Par Coralie Immelé

Né le 4 décembre 1901 à Chantemerle-les-Blés (Drôme), mort le 20 juin 1958 à Lyon ; chef du service des bagages à la gare de Lyon-Perrache (Rhône) ; militant CGT et socialiste SFIO ; résistant, responsable du NAP-Fer pour la région lyonnaise, chargé de constituer le comité de Libération des cheminots (1944) ; secrétaire de l’association Résistance-Fer pour la section de Lyon à partir de décembre 1946.

Né dans un petit village du département de la Drôme, Vincent Vassy était le fils d’un cultivateur.
Il entra, en décembre 1923, à la compagnie du PLM, avec le grade de commis, au poste de chef du service des bagages à la gare de Lyon-Perrache. Militant cégétiste et socialiste, il participa aussi à la création du syndicat autonome des cheminots de la région Sud-Est.
Dès juillet 1940, Vincent Vassy entra en résistance pour lutter contre le régime de Vichy et contre les Allemands. Avec l’aide de Francis Cersot, compagnon politique de longue date, il se livra, dans un local situé au-dessus de la consigne des bagages à la gare de Lyon-Perrache, à la rédaction et au tirage de tracts dénonçant la politique du maréchal Pétain. En septembre 1942, il fut contacté par une employée de la gare de Marseille-Saint-Charles pour le compte de Libération-Sud et intégra ce mouvement sous le pseudonyme féminin de Colette. Il fit également partie du NAP-Fer dès décembre 1942. Ses activités clandestines furent multiples. Grâce à ses fonctions à la SNCF, Vincent Vassy assura la liaison des plis cachetés et des paquets concernant Libération-Sud entre Lyon et Marseille. Il utilisa aussi sa machine à écrire pour recopier divers documents (petits échos, rapports techniques relatifs aux transports ferroviaires et consignes de sabotages). En outre, il hébergea quotidiennement des résistants, transporta des armes et prit part à des actions de sabotages contre des installations ferroviaires.
Le 6 novembre 1942, il fut arrêté, sur son lieu de travail, pour menées antinationales non communistes par la section spéciale de la police judiciaire de Lyon et fut incarcéré à la prison Saint-Paul puis au petit dépôt de Lyon. Il était inculpé pour détention de tracts du mouvement Libération-Sud et pour prêt de sa machine à écrire à cette organisation de résistance pendant un mois et demi.
Dans l’attente de son jugement, il fut remis en liberté provisoire le 11 décembre 1942 et reprit son service à la SNCF le 14 décembre. Le 12 mars 1943, Vincent Vassy fut condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à quatre mois de prison et à 4 000 francs d’amende. Il fit appel de ce jugement et choisit alors d’entrer dans la clandestinité complète en ne se rendant pas, le 28 août 1943, à la comparution devant la section spéciale de Lyon. Il fut condamné, par défaut, à cinq ans de travaux forcés pour menées antinationales. En 1944, à la suite des nombreuses arrestations qui décimèrent le NAP-Fer, il fut nommé responsable de ce réseau pour la région lyonnaise. Début septembre 1944, il fut chargé de la constitution du Comité de Libération des cheminots.
Il reprit son service à la SNCF le 1er septembre 1944. Vincent Vassy fut décoré de la médaille de la Résistance française en juillet 1945 et en janvier 1946 et fut cité à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze en août 1945. Il reçut, le 17 mars 1949, le titre de chevalier de la Légion d’honneur. En décembre 1946, il fut élu secrétaire de l’association Résistance-Fer pour la section de Lyon. Vincent Vassy fut révoqué de la SNCF en 1951.
Le 31 mai 1924 à Marsaz, il s’était marié avec Eugénie Thivolle, avec laquelle il n’eut pas d’enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9266, notice VASSY Vincent, Isidore, Joseph par Coralie Immelé, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 18 février 2012.

Par Coralie Immelé

SOURCES : Arch. Nat., 72 AJ 2286. — Direction départementale de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de Lyon, cote A puis classement par ordre alphabétique. — Arch. Dép. Rhône, 1035 W 38. — Centre d’archives historiques de la SNCF du Mans, 118 LM 032. — Centre d’archives multirégional de la SNCF de Béziers, 1999/012/PLM/343. — Institut d’histoire sociale de la CGT Rhône-Alpes, fonds Charles Philippo. — Arch. de l’Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots de Montreuil. — Alban Vistel, La nuit sans ombre. Histoire des mouvements unis de résistance, leur rôle dans la libération du Sud-Est, Librairie Arthème Fayard, 1970, p. 221-230.— Etat civil.

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