GAZEAU Ernest. Écrit parfois GAZEAUX Ernest

Par Claude Pennetier

Né le 22 juin 1891 à Bourges (Cher), mort le 9 juillet 1948 à Dampierre-en-Graçay ; tourneur sur métaux puis gérant de coopérative ; maire communiste de Vierzon-Forges (Cher) de 1935 à 1937, puis premier adjoint de Vierzon unifié (1937-1939)..

Evaluation de son autobiographie conservée au RGASPI.

Fils d’un forgeron, Pierre Gazeau, et de Adelaïde Humbert, Ernest Gazeau fréquenta l’école primaire, puis pendant deux ans l’École nationale professionnelle. Il entra en apprentissage en 1910 dans la région parisienne et se syndiqua à la CGT, jusqu’à son départ eu service militaire en 1912 où il fut 2e classe. Affecté spécial, il participa aux grèves de 1918 à Argenteuil.
Il se maria le 9 septembre 1918 à Charenton-le-Pont (Seine) avec Andrée Meyer puis vint s’installer 42 rue Étienne Marcel à Vierzon-Forges. Son épouse faisait des ménages, elle fut dans les années 1930 militante du Comité des femmes contre la guerre. Le couple eut un fils qui était âgé de 25 ans en 1942, tourneur sur métaux à Vierzon-Forges.
Démobilisé, il travailla comme tourneur au garage Belleville à Vierzon d’août 1919 à fin avril 1920 et participa aux grèves de mai 1920, puis aux atelier de Tours (Indre-et-Loire) du Paris-Orléans, mais, secrétaire à la propagande du syndicat de Tours PO, il fut révoqué au mois de juillet 1923 "pour avoir refusé de récupérer une journée de fête locale" en faisant des heures supplémentaires. Il fut embauché aux ateliers de la Société française de Vierzon de septembre 1923 au 30 avril 1926 et licencié pour action syndicale (il était secrétaire des métaux) et avoir fait grève le 1er mai. Il travailla alors comme gérant de la succursale de la Ruche vierzonnaise de juillet 1926 à juillet 1937 et fut secrétaire de l’alimentation.

Ernest Gazeau adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours à Tours. Il milita activement aux Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR), avec Yves Thomas et Célestin Dubois. Délégué par le syndicat de Tours du PO au congrès national de Lille en 1921, il défendit la motion de de la minorité, concernant "les liaison circonstancielle des partis politiques avec le mouvement syndical". Revenu à Vierzon en 1923, il quitta le parti communiste "en désaccord avec le travail fait pas les fractions syndicales", reportant son action sur le terrain syndical avec la CGTU. Il aurait été en désaccord avec Camille Reduron et Marceau Melin (mai 1937), rétribué 25000 F par an. Gazeau était responsable du bureau des élus communistes du Cher en mai 1937. Son élection au conseil général en 1937, constitua un grand succès pour les communistes vierzonnais, renforçant celui des élections municipales. Ernest Gazeau fut candidat aux élections sénatoriales d’octobre 1938.
Dans son autobiographie de fin 1937 ou début 1938 (pas de date), il se réclamait de Georges Rousseau], Louis Gatignon et Gaston Cornavin.

Affecté spécial dans une usine de Guérigny (Nièvre), tombé malade, admis à l’hôpital de Nevers, réformé, il revint à Vierzon le 2 janvier 1940. Arrêté par les Allemands le 22 juin 1941, interné à la Maison d’arrêt de Bourges, il fut transféré le 30 juin 1941 à Compiègne. Sa femme Andrée Gazeau écrit le 22 avril 1942 au préfet du cher pour déclarer : "Depuis septembre 1939 il avait rompu toute relation avec le parti communiste et par cette position prise se désolidarisait de toute l’agitation pouvant être faite par ce parti et la troisième Internationale".
Le 26 mai 1941, une perquisition opérée à son domicile n’avait donné aucun résultat. Il fut arrêté par, la Feldgendarmerie le 22 juin 1941 dans le cadre d’une grande rafle contre les communiste. Emmené à la prison du Bordiot à Bourges, puis au camp de Compiègne comme ses camarades. Sa femme obtint, le 9 avril 1942, du docteur Léo Mérigot un certificat attestant qu’il le soignait depuis 1934 pour un "bronchite chronique avec sclérose pulmonaire".

Ernest Gazeau, en traitement au Val-de-Grâce depuis le 8 août, 1941, fut libéré le 18 août 1942. De retour à Vierzon le jour même , il se rendit spontanément au commissariat de police et selon le commissaire : "Il m’a fait connaître qu’il ne se livrerait à aucun acte contre quiconque et aucune propagande anti-nationale au contraire, il s’est engagé à conseiller ses ex-mandants et la jeunesse à observer et et suivre la politique du gouvernement [...] Il m’apprend également qu’il ne reste à Compiègne que Kuntz Eugène (père) et Perrin Maurice (fils) qui avaient été arrêtés le 1er mai dernier ; les autres détenus ont été emmenés en Allemagne (croit-il) avec les sieurs Rousseau (Georges Rousseau) Georges Rousseau et Michel (Lucien Michel).(18 août 1942).

Ernest Gazeau signa la Deuxième lettre ouverte du Parti ouvrier et paysan français en 1942.

À partir de novembre 1942, il travailla comme tourneur sur métaux au dépôt entretien des chemins de fer d’Ivry-sur-Seine (Seine).

Retraité, il se retira dans le Cher à Dampierre-en-Graçay où il mourut avec sa femme dans un accident de moto en 1946. Leur tombe figure au cimetière ancien de Vierzon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article92663, notice GAZEAU Ernest. Écrit parfois GAZEAUX Ernest par Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 14 mars 2022.

Par Claude Pennetier

Evaluation de son autobiographie conservée au RGASPI.

SOURCES : RGASPI, 495 270 4470, vers 1937 ou 1938, autobiographie classée A1. — Arch. Dép. Cher, 25 M et série W. — L’Émancipateur. — Témoignage de Georges Rousseau, ancien maire de Vierzon. — Deuxième « lettre ouverte » aux ouvriers communistes, op. cit.

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