GENSOLLEN Jules, André

Par Jacques Girault

Né et mort à Toulon (Var), 8 mars 1881-16 avril 1965 ; expert-comptable ; membre de la SFIO ; élu conseiller municipal de Toulon en 1919 ; élu membre du conseil de prud’hommes en 1920.

J. Gensollen, marié à Toulon en janvier 1906, y exerçait la profession d’expert-comptable et enseignait dans des cours commerciaux. Il habitait rue République. Quand la section SFIO constitua la liste « Bloc des Gauches, Union des Socialistes et des républicains avancés » pour les élections municipales de 1919, Gensollen, membre de la SFIO, ami de Coulomb, y figurait en raison de son appartenance à des sociétés sportives. Le 30 novembre 1919, il obtint 4 095 voix sur 23 487 inscrits et fut élu le dimanche suivant avec 5 139 voix. Lui avait-on laissé entrevoir un poste d’adjoint ? Membre des commissions des travaux et de l’Instruction publique, dès la première séance, à deux reprises, il émit un vote minoritaire. Reprochant à la séance suivante à un élu de l’opposition, membre du Bureau de bienfaisance, d’y avoir placé son fils, celui-ci lui rétorqua qu’il était resté à l’arrière pendant la guerre. Gensollen avait indiqué dès la profession de foi qu’il avait été réformé. Le maire laissa faire. Très vite, la presse le présentait comme l’élément-moteur de la conjuration contre le maire. Président de la commission du budget, il en démissionna le 18 mars 1920 et fut désigné, le 2 juin, membre du conseil de discipline. Non syndiqué, il se présenta au conseil de prud’hommes contre le candidat de la CGT. Le 21 novembre 1920, il obtint 47 voix sur 295 électeurs et fut élu au deuxième tour avec 34 voix dans le collège des employés.

Quand éclata une affaire de spéculation de terrains en décembre 1920, il démissionna le 1er janvier 1921 avec trois autres élus. Lors de la séance du 30 décembre 1920, il avait demandé la constitution d’une commission d’enquête extra-municipale. La majorité avait décidé la constitution d’une commission d’enquête nommée par le conseil municipal. Il quitta alors la salle. La presse indiquait qu’il allait passer au Parti communiste. Cette information ne paraît guère fondée. Le Petit Provençal annonçait le 5 janvier 1921, son exclusion de la SFIO.

La crise s’installait dans le conseil. Tout dépendait de l’attitude des cinq élus minoritaires. Ils démissionnèrent aussi provoquant une élection complémentaire. Ils constituèrent une liste de « Bloc républicain de protestation » qui s’opposa à la liste présentée par la municipalité. Ils furent élus, le 27 février 1921. Gensollen avait reçu 3 451 voix sur 19 956 inscrits et 3 451 au deuxième tour.

Ils refusèrent de siéger. Aussi, soutenu par la droite locale et par Escartefigue, furent-ils l’objet de traitements privilégiés. À nouveau candidats en avril 1921 sur une liste « Bloc de protestation désigné par le suffrage universel », ils furent réélus. Gensollen obtint 4 339 voix et 4 130 voix, le 17 avril.

Conseiller municipal minoritaire, membre de la commission de l’Instruction publique, membre du Parti socialiste indépendant, il fit savoir, le 30 mars 1925, qu’il soutenait une candidature d’Escartefigue. Il ne se présenta pas sur la liste que ce dernier constitua, mais sur la liste du « Comité républicain démocratique d’intérêt local » et obtint le 3 mai 1925, 1 319 voix sur 21 843 inscrits.

En 1929, Gensollen représentait au bureau des cercles de la Fédération des groupes républicains, les « socialistes réformistes ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article92812, notice GENSOLLEN Jules, André par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13021. — Arch. Dép. Var, 2 M 7.24.3, 2 M 7.28.2, 2 M 7.30.3, 3 Z 2.22. — Arch. Com. Toulon. — Presse locale.

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