GILARDET Jean, Jacques, Émile

Par Daniel Grason

Né le 6 septembre 1907 à Toury arrondissement de Chartres (Eure-et-Loir), mort le 15 janvier 1981 à Menton (Alpes-Maritimes) ; fraiseur ; militant communiste ; déporté.

Fils de Jean, Louis, trente-deux ans, employé de chemin de fer et de Émilie, Clotilde, Gabrielle née Gaucheron, vingt-quatre ans, couturière, Jean Gilardet alla à l’école primaire. Il épousa le 7 juin 1930 Georgette Auburtin, en mairie de Verrières-le-Buisson (Eure-et-Loir), elle mourut à une date inconnue. Veuf, sans enfant, il vécut 40 rue de la Mairie à Massy (Seine-et-Oise, Essonne). En 1939, Jean Gilardet fut trésorier du syndicat du personnel civil de l’Atelier de construction de Châtillon (armement). Voir Brunet Henri.
De la classe 1927, il fut mobilisé lors de la déclaration de guerre et libéré le 23 juillet 1940. Adhérent du Parti communiste depuis 1936, il vivait chez son amie Germaine Pelé au 17 rue Louis Gaillot à Gentilly (Seine, Val-de-Marne). Il travailla jusqu’à la fin juillet 1942 aux usines Sanders. Dans cette entreprise, il fit la connaissance d’Ernest Laval un militant communiste qui vivait à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine). Il accepta de participer à la diffusion des tracts édités par le Parti communiste clandestin, fit connaissance avec d’autres militants.
Il a été identifié par la police lors de filatures, il avait été vu plusieurs fois avec Henri Guilbert le 2 septembre 1942 à 8 heures à la Porte de Choisy ; le 8 septembre à 8 heures 10 au pont de Sèvres et le 10 à 14 heures à l’hôpital de Bicêtre. Toujours le 10, il rencontrait à 18 heures Messaoud Ben Hamiche à la Porte d’Ivry. Le 12 à 7 heures 30, il parlait avec Henri Guilbert à la gare de Gentilly, à 8 heures avec Pierre Bonnot boulevard Jourdan dans le XIIIe arrondissement, et à 8 heures 45 avec Messaoud Ben Hamiche devant les usines Gnome et Rhône.
Le 14 septembre à 8 heures 10, il rencontrait Guillaume à la porte de Charenton. Le 26 septembre à 8 heures il parlait avec Henri Guilbert à la gare de Gentilly, et à 9 heures 45 il conversait avec Pierre Bonnot à l’angle de la rue Tolbiac et de l’avenue Parc Montsouris.
Le 29 septembre à 14 heures 30 il rencontrait à nouveau Pierre Bonnot dans l’autobus de la ligne 125, ils descendaient tous les deux rue Paul-Vaillant Couturier à Ivry. Le 30 septembre il était à 9 heures avec Henri Guilbert sur le quai du métro à la station Motte-Picquet.
Le 6 octobre à 15 heures 30 il conversait avec Pierre Bonnot au café de l’avenue Rouget de l’Isle à Choisy-le-Roi. Le 8 octobre à 9 heures 30, il parlait avec Pierre Bonnot à la station de métro Corvisart dans le XIIIe arrondissement.
Jean Gilardet a été interpellé le 15 octobre par des inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux. Fouillé, il était porteur d’un engagement de location au nom de Jean Gautier et d’un agenda de poche. Membre du Parti communiste depuis 1936, il était inconnu de la police.
Son domicile a été perquisitionné, deux notes de frais ainsi qu’un engagement de location ont été saisis. Les inspecteurs lui demandèrent de s’expliquer. Le contrat de location concernait un local 14 rue Juge à Paris XVe arrondissement. Il expliqua avoir loué ce local pour y résider, mais avoir « changé d’avis peu après ». Il reconnut « toucher mensuellement une somme de 2.000 francs de l’organisation communiste en récompense de mon activité. Cette somme m’est remise par mon responsable nommé Martin ».
Un inspecteur lui lut le rapport des filatures et lui lança : « Ces rendez-vous sont bien ceux qui étaient nécessités par l’activité que vous avez reconnue ». Il répondit sobrement « C’est exact ». Les policiers n’eurent aucune difficulté à identifier "Henri" qui n’était autre que Bonnot et Guilbert "Michel".
Incarcéré, il était le 12 mai 1944 dans le convoi de 2073 hommes qui partit de Compiègne à destination de Buchenwald en Allemagne. Matricule 51597 il a été affecté au Kommando de travail à Fressing, il s’en évada le 30 avril 1945 lors de l’évacuation.
Le 10 septembre 1945, il épousa Germaine, Angèle Poirier en mairie de Massy (Seine-et-Oise, Essonne). Le couple divorça le 21 décembre 1964.
Jean Gilardet a été homologué Déporté interné résistant (DIR).
Il mourut le 15 décembre 1981 à l’âge de 73 ans, à Menton (Alpes-Maritimes).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article93104, notice GILARDET Jean, Jacques, Émile par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 octobre 2021, dernière modification le 14 octobre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/78 dossier 531 (dossier Foin). – Arch. PPo. GB 68. – Bureau Résistance GR 16 P 255096. – État civil AD numérisé d’Eure-et-Loir 3 E 391021 acte n° 43.

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