VIALATOU Clément [VIALATOU Léger, Clément]

Par Claude Pennetier

Né le 12 juin 1898 à Paris (XIIIe arr.), mort le 10 janvier 1970 à Limoges (Haute-Vienne) ; instituteur dans la Creuse, puis cheminot, puis ingénieur des travaux publics ; militant socialiste ; conseiller général de la Creuse (1928-1934) ; conseiller municipal (1939).

Fils d’un maçon et d’une journalière, Clément Vialatou fit ses études à l’école primaire de Royère-de-Vassivière (Creuse), à l’École primaire supérieure de Bourganeuf puis à l’École normale d’instituteurs de Guéret (octobre 1914-mars 1917). Mobilisé d’avril 1917 à avril 1920, il fit la guerre comme aspirant aux 28e chasseurs alpins et fut blessé en septembre 1918 à Vauxaillon (Aisne).
Clément Vialatou enseigna dans la Creuse à Gentioux, Vidaillat, Saint-Junien-la-Brégère, avant de quitter l’Éducation nationale, en mars 1936, pour travailler dans les chemins de fer comme inspecteur du contrôle de l’État, puis inspecteur des transports, enfin ingénieur des TPE, jusqu’en juillet 1964.
Militant socialiste, Clément Vialatou fut élu conseiller d’arrondissement de Royère en juillet 1925. Une très vive querelle l’opposa à Camille Bénassy, député socialiste de la Creuse. Sur de réelles divergences politiques vint se greffer une animosité personnelle. Au congrès fédéral de Guéret, le 18 décembre 1927, Vialatou affirma que les interventions des députés du parti avaient été insuffisantes lors de la discussion de la loi de finance et il demanda l’adoption par la SFIO des revendications de la CGT.
Pour les élections législatives, Clément Vialatou refusait un désistement éventuel pour les candidats radicaux et se montrait partisan d’un « Front unique à la base » impliquant le désistement pour le candidat communiste s’il devançait le candidat socialiste. Cette proposition fut combattue par Bénassy. Ce dernier ayant décidé de se présenter aux élections législatives d’avril 1928 dans la circonscription de Guéret, Vialatou pensait avoir le champ libre dans la circonscription de Bourganeuf, mais la fédération lui préféra Falcucci. Clément Vialatou participa toutefois au comité électoral mais des socialistes l’accusèrent cependant de saboter la campagne.
Le 14 mai 1928, un mois après les élections, Clément Vialatou fut exclu de la SFIO à la demande de Camille Bénassy. Dès lors la lutte entre les deux hommes tourna au règlement de compte : Bénassy affirma que son adversaire avait appartenu au Parti radical avant d’adhérer à la SFIO et qu’après son exclusion il avait tenté d’entrer au Parti communiste. En fait, Vialatou avait pris contact avec Paul Louis* et adopté l’étiquette « socialiste (unité ouvrière) ».
L’exclusion de Clément Vialatou ne lui fit pas perdre d’influence locale puisqu’il fut élu conseiller général de Royère en octobre 1928, réélu en 1934 (sans concurrent) et devint conseiller municipal en 1939.
Clément Vialatou fut vice-président de l’Union fédérale des anciens combattants de la guerre 1914-1918 de la Creuse et président de la section de Royère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9365, notice VIALATOU Clément [VIALATOU Léger, Clément] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 12 octobre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12981. — Arch. Dép. Creuse, 3 M 313. — Témoignage de Madame Vialatou, 21 janvier 1974. — Renseignements recueillis par Jean-Louis Broilliard et Jacques Girault.

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