VIELLEFON Léon

Né le 22 novembre 1873 à Aniche (Nord), mort le 9 juillet 1942 à Douai (Nord) ; cheminot, mécanicien à Hellemmes-Lille (Nord) ; fondateur de l’Union démocratique du Nord ; militant syndicaliste CFTC ; vice-président puis président d’honneur de la Fédération CFTC des cheminots.

Léon Viellefon fut l’ami, l’alter ego de Charlemagne Broutin. Venu tout jeune d’Aniche (Nord) pour travailler comme mécanicien aux ateliers de chemin de fer à Hellemmes-Lille (Nord), il n’hésita pas, dans ce milieu socialiste, à manifester ses convictions chrétiennes. Peu de temps après son entrée aux ateliers, l’occasion se présenta. Léon Viellefon ayant assisté à une procession, ses camarades se groupèrent le lendemain autour de son établi et, pour se moquer, chantèrent des cantiques. Le jeune Viellefon attendit tranquillement que la scène prît fin et revendiqua franchement son droit d’être à la fois ouvrier et chrétien et, par sa crânerie et son éloquence juvénile, conquit l’estime de ses camarades. Il avait trouvé sa voie. À l’école de Leclercq et de l’abbé Six, il étudia la doctrine sociale de Rerum Novarum et se forma dans les cercles d’études des démocrates chrétiens et par la lecture de La Démocratie chrétienne et du journal Le Peuple.

Léon Viellefon fonda en 1895 l’Union démocratique du Nord avec Fernand Leclercq. À partir de l’année 1900, il devint le propagandiste de ce qu’il appela lui-même la « charte chrétienne du travail », promulguée par Léon XIII en 1891. Il développa ces thèmes devant des auditoires divers, auditoires populaires des Maisons du Peuple, auditoires sélectionnés des Semaines sociales et même auditoires de futurs prêtres.En 1912, il créa le syndicat professionnel des cheminots d’Hellemmes avec Charlemagne Broutin. Collaborateur de L’Âme française en 1918, il fut vice-président de la Fédération des républicains démocrates du Nord en 1920 et du PDP en 1924. Il se présenta sans succès aux élections législatives de 1932 à Lille. Lors du congrès fédéral des cheminots CFTC d’avril 1933, il intervint pour dire « tout le bien » que l’Union régionale du Nord a tiré de la libération de militants et demanda la libération de permanent « aussitôt que nos finances pourront supporter cette charge » ce qui fut adopté dans un vœu du congrès. Vice-président de la fédération CFTC des cheminots dès 1922, il en fut le Président d’honneur avec Georges Dufour à tous les congrès fédéraux annuels de 1933 à 1939.

Sa fille, Suzanne Viellefon, fut également militante syndicaliste du Nord. Ce sont les militants d’Hellemmes formés par lui qui seront, pour la plus grande part, à l’origine du puissant syndicat chrétien des cheminots de la région lilloise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9387, notice VIELLEFON Léon, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 8 mai 2013.

SOURCES : Archives Union dép. CFTC du Nord. — La Circulaire confédérale. — Notes de Michel Launay et d’André Caudron. — Archives fédérales des cheminots CFDT. — Notes de Michel Gorand.

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