GUÉRIN Eugène [GUÉRIN René, Eugène]

Par Claude Pennetier

Né le 9 août 1877 à Rouen (Seine-Inférieure), mort le 23 février 1948 à Bois-Colombes ; voyageur de commerce ; commerçant, comptable, expert-comptable ; militant socialiste de la Somme puis de Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) ; conseiller municipal de Bois-Colombes ; militant communiste à partir de 1935 puis exclu en 1938.

Fils d’un employé d’administration originaire de Paris et d’une mère sans profession originaire de Rouen, Eugène Guérin, voyageur de commerce, se maria le 23 juillet 1898, à Rouen, avec Berthe Margalé, employée de commerce dont il divorça en 1927. Le couple eut quatre enfants : l’aîné était né en Seine-Inférieure et les trois autres à Amiens. Il rejoignit le socialisme en 1902 et le quitta en 1935. En septembre 1906, Eugène Guérin, membre du comité fédéral de la fédération socialiste de la Somme, il fut élu trésorier fédéral. L’année suivante il devint secrétaire général. Il représenta la fédération au congrès socialiste national de Toulouse en 1908. Guérin joua également un rôle non négligeable à « l’Union » coopérative d’Amiens, société de consommation et de prévoyance. Il fut secrétaire du syndicat des employés d’Amiens.

Installé à Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), secrétaire de la section socialiste de Bois-Colombes, Eugène Guérin entra au conseil municipal en décembre 1919 sur la liste du Parti socialiste puis au second tour sur une « liste proportionnelle d’intérêts communaux » mais en démissionna dès le 1er novembre 1920.

En rupture avec la Parti socialiste en 1935, il adhéra au Parti communiste en 1936 en se réclamant de Marcel Cachin « qui m’a bien connu lorsque j’étais secrétaire fédéral de la Somme ». Domicilié 13, rue Manoury à Bois-Colombes en 1937-1938, il était présenté par la Région communiste de Paris et la commission des cadres comme un militant à surveiller, et à sanctionner, car il avait refusé de remplir un questionnaire biographique suite à une candidature sur un poste de comptable à l’Humanité en mai 1937.

Il s’était remarié le 9 juin 1927 à Paris (XIVe arr.) avec Anne-Marie Audeguy. Sa femme était présentée, en 1937, comme sympathisante et trois de ses enfants (deux garçons et une fille) comme communiste, socialiste SFIO et une fille « mariée avec un fasciste ». Le 6 mai 1938, le rapport d’exclusion transmis par la cellule du « Laboureur » (cellule d’entreprise de Bois-Colombes) affirmait : « Pendant les trois mois qu’il a assuré le Secrétariat de la cellule, il a cherché à l’entraîner sur un terrain contraire à la ligne du Parti et des interventions ont eu lieu à ce sujet par des camarades de la cellule. Comprenant qu’il ne pourrait arriver à ses fins a abandonné les réunions ». Un courrier du 15 mars 1938, précisait « Ce camarade n’est pas à jour de sa carte 1937 et ne vient plus aux réunions depuis près d’un an, car ayant des conceptions réformistes, il voulait créer des coopératives, et les copains ne voulaient pas suivre ses directives, il s’élimina de lui-même [...] camarade ambitieux. » Un autre courrier le dit membre d’une cellule du XVIIIe arr. La commission de cadres le qualifiait de « social-démocrate ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article93918, notice GUÉRIN Eugène [GUÉRIN René, Eugène] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 18 mai 2012.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives ; D2M2 93. — Le Combat social, 29 janvier 1920. — Arch. Nat. F7, Fe 125 et 190. — Le Cri du Peuple, 11 février 1906, 1er novembre 1908. — RGASPI, 495 270 5671, dossier sur son exclusion. — État civil de Rouen, Paris XIVe arr. et Bois-Colombes.

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