GUERNUT Henri

Par Justinien Raymond

Né le 2 novembre 1876 à Lavaqueresse (Aisne), mort le 28 mai 1943 à Paris ; avocat ; militant socialiste dans sa jeunesse ; député de l’Aisne.

Henri Guernut, issu d’une famille paysanne, connut dans sa jeunesse les travaux des champs. Son instituteur poussa l’élève doué qu’il était à poursuivre ses études. Une bourse le lui permit. Brillant élève de philosophie, il gagna Paris bachelier, s’inscrivit aux Facultés des lettres et de droit, conquit ses licences tout en donnant des leçons particulières et en se faisant journaliste.

Il se passionnait pour la vie politique et était socialiste. Dans La Revue socialiste, il publia « Lettres à ma cousine » dans lesquelles il expliquait à sa correspondante imaginaire la doctrine socialiste avec beaucoup de finesse. Secrétaire, pendant un temps, à l’école des Hautes Études sociales, il y professa un cours de journalisme. Puis il s’inscrivit au Barreau comme avocat et milita activement à la LDHC (Ligue des droits de l’Homme et du citoyen) à laquelle il consacra l’essentiel de son activité et qu’il présida. Il y trouvait l’épanouissement de ses aspirations ; son socialisme, qui ne devait rien au marxisme, finit par se satisfaire du combat du Ligueur. Candidat socialiste aux élections législatives, il le fut, un peu en marge de la SFIO. En mai 1924, la Fédération SFIO de l’Aisne patronnait une « liste socialiste de huit candidats qui recueillit 6 099 voix et n’eut pas d’élus. Une liste du Cartel des gauches lui était opposée, sur laquelle figuraient trois socialistes dont Henri Guernut qui recueillit 35 566 voix mais ne fut pas élu. Aux élections législatives d’avril 1928, dans l’arrondissement de Château-Thierry, il se présenta comme républicain-socialiste, se classa second avec 4 820 voix et sans concurrent de la SFIO. Bénéficiant du désistement de deux radicaux, il l’emporta au ballottage avec 6 781 suffrages contre le modéré René Hachette (5 889) et le communiste Lévêque (405). En 1932, Henri Guernut passant, d’un tour à l’autre, de 5 889 à 7 018 voix, battit Hachette (5 499 à 5 572) en bénéficiant du désistement du candidat socialiste SFIO Lambin (1 077 voix). Guernut était alors indépendant de gauche. Au cours de la législature, il présida la commission d’enquête sur l’affaire Stavisky. En 1936, Guernut, candidat du Parti radical-socialiste, perdit son siège au bénéfice de Lambin socialiste SFIO, pour lequel il se désista.

Henri Guernut devint ministre de l’Éducation nationale dans le deuxième cabinet Sarraut, janvier-juin 1936.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article93953, notice GUERNUT Henri par Justinien Raymond, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 8 novembre 2018.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Dép. Aisne, 11477, 11478, 14004, 14005. — J. Jolly, Dictionnaire des Parlementaires. — G. Lachapelle, Les Élections législatives de 1924, 1928, 1932 et 1936. — Michel Hérody, Henri Guernut, un défenseur des droits de l’Homme, député de Château-Thierry, L’Harmattan, 2002, 224 p. — Le Journaliste, SNJ, publié à l’occasion du 100e congrès national, Paris 17-18-19 octobre 2018 : "Un siècle de combats". — Christian Delporte, 100 ans de journalisme, une histoire du SNJ, op. cit.

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