HANON Pierre

Par Anne Mathieu

Militant des Étudiants socialistes, puis du parti socialiste SFIO ; collaborateur régulier à L’Étudiant socialiste, journaliste au Populaire, puis actif journaliste pour la presse vichyste ou collaborationniste

Novembre 1936
Coll. Anne Mathieu

Pierre Hanon était secrétaire du Groupe de Paris des étudiants socialistes en 1928 et 1929. À l’été 1929, il alla en Autriche durant quinze jours avec des camarades, à l’invitation des étudiants socialistes autrichiens. Il rendit compte de ce voyage dans Le Populaire (22-24 août 1929). S’il collaborait alors épisodiquement à l’organe de la SFIO, c’est de L’Étudiant socialiste dont il était l’un des piliers, offrant un article à chacune de ses livraisons. Son militantisme estudiantin le conduisit aussi en Allemagne, à Mannheim, du 16 au 21 septembre 1930 : il y fut l’un des délégués français (section de Paris) au Congrès des étudiants républicains et socialistes d’Allemagne et de France (La Vie socialiste, 4 octobre 1930).

C’est ensuite en tant que militant de la 9e section de la SFIO qu’on retrouve sa signature, le 1er septembre 1932 dans Le Populaire, rendant compte à Liège d’une manifestation socialiste. Il dispensa des conférences dans le cadre de cette section, dont les sujets étaient parfois annoncés dans la rubrique du quotidien socialiste « Le coin des jeunes », tel par exemple le 19 septembre 1933 : « Les réalisations socialistes de Belgique et de Lille ».

Puis on relève son nom dans le quotidien socialiste, signant sans qualité, marque très probable de ses véritables débuts en tant que journaliste attaché à ce journal. Jusqu’au mitan de la décennie, la fréquence de ses articles sur la question étudiante peut laisser penser qu’il en avait la charge. Parallèlement, il collabora à une « revue mensuelle du Comité national mixte des Jeunesses socialistes (SFIO) », Jeunesse, créée en 1936.

Le 14 juin 1936, il signa dans Le Populaire un reportage sur l’occupation par les « métallos » de leur usine Citroën, préfigurant les sujets qu’il aborda désormais majoritairement. À partir de la fin 1936, il collabora en effet à la page « La vie économique et sociale », dans laquelle il s’occupait des conditions de travail, des activités ouvrières, et des relations entre le patronat et les ouvriers. Dans l’édition du 15 décembre 1937, fait d’écriture collective rarissime, il signa un reportage avec deux confrères, Daniel Mayer et André Kanter, « Avec les grévistes des grands magasins ».

Mais le travail de Pierre Hanon au Populaire se destinait aussi aux réunions politiques ou associatives. Ainsi assista-t-il par exemple au congrès national de la Fédération ouvrière et paysanne (FOP) des Anciens combattants, en mars 1937 à Brives ; à celui de la FNCR (Fédération nationale des combattants républicains), en mai 1937 à Auxerre (Yonne).

La guerre d’Espagne n’entra pas dans ses attributions, mais on put lire en novembre 1936 un article de sa main dans L’Étudiant socialiste sur la « tragédie espagnole » ; et, le 23 octobre 1938, il livra un reportage sur les enfants espagnols réfugiés dans la colonie d’Orly (Seine, Val-de-Marne) – laquelle était dirigée par la militante socialiste Gabrielle Girard.

Ce sont toujours les questions liées au travail que le lecteur pouvait suivre notamment sous sa plume, et signalons qu’il fut envoyé spécial à Genève en juin 1938, lors de la conférence internationale du travail, à Nantes (Loire-Atlantique) en août 1938 lors du congrès national des instituteurs. En cette année 1938, notons qu’il était adhérent du Syndicat national des journalistes confédérés.

Les 31 mars et 1er avril 1939, il publia une série de deux reportages « Oui, la vie est chère ! », et, en juillet 1939 cinq papiers de « notes de voyage » intitulées « En vacances à Paris » et illustrées par Robert Fuzier. Puis, son nom n’apparaît plus dans l’organe socialiste à partir du début août 1939.

C’est ensuite entre août 1940 et juillet 1941, au journal vichyste L’Effort de Clermont-Ferrand, « Organe socialiste de la reconstruction nationale », qu’on le retrouve. Il y traita principalement du travail et parfois d’éléments historiques régionaux. Le 28 décembre 1940, il y salua le progrès dans les esprits de « l’idée de collaboration entre patrons et ouvriers » énoncée par le Maréchal Pétain. Il fut ensuite un journaliste actif au journal collaborationniste La France socialiste, et ce principalement dans la page « Sur le front du travail ». Du socialisme à la Collaboration, les questions liées au travail furent bien sa spécialité de journaliste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article94612, notice HANON Pierre par Anne Mathieu, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 28 mars 2022.

Par Anne Mathieu

Novembre 1936
Coll. Anne Mathieu

SOURCES : Anne Mathieu, Nous n’oublierons pas les poings levés – Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d’Espagne, Paris, Syllepse, 2021. — Data Bnf. — Journaux et articles de presse cités dans la notice.

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