HANSEN Gaston

Par Jean-Jacques Doré

Né le 30 mai 1880 à Paris (XIVe arr.) ; ciseleur sur métaux ; secrétaire de la section d’Harfleur près du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) du syndicat général CGT des Métaux du Havre en 1917 et 1918.

Fils de père inconnu et de Barbe Hansen mécanicienne, blond aux yeux bleus d’ 1 m. 67, Gaston habitait 9 rue du Corbeau lorsqu’il se maria le 2 mars 1901 avec Thérèse Blum à Paris (Xe arr.). Remarié le 27 juin 1914 à Paris avec Alice Sourlens, il fut mobilisé le 26 août dans l’infanterie. Blessé début 1915, il fut affecté à la société des moteurs Chaliassière de Saint-Etienne (Loire) le 13 décembre, puis aux Fonderies de Lorraine toujours à Saint-Etienne le 6 mars 1917. Déplacé le 26 juin de la même année à l’usine Schneider d’Harfleur, il fut élu peu après secrétaire de la section locale du syndicat général CGT des Métaux du Havre.

Les usines métallurgiques de l’agglomération tournaient à plein régime avec le concours de nombreux ouvriers spécialisés affectés spéciaux mis à disposition par les autorités militaires. Le syndicat CGT des Métaux du Havre, réactivé en août 1916, était dirigé par un bureau favorable à l’Union sacrée où dominait la personnalité de Charles Le Chapelain : François Bouty était secrétaire, Le Chapelain secrétaire adjoint et Abel Viandier trésorier. Le syndicat connut une croissance continue, 2 000 adhérents en janvier 1917 puis 4 500 (8 000 selon Hélène Rannou) un an plus tard, renforçant d’autant la tendance minoritaire hostile à la guerre. Dès 1917, elle prit le contrôle de la puissante section d’Harfleur et Gaston Hansen fut élu secrétaire.

Lors de l’assemblée générale du syndicat des Métaux, présidée par Berthelon le 3 février 1918, le bureau sortant fut mis en minorité et la nouvelle équipe qui prit la direction était composée de Gaston Patout (secrétaire), Louis Legrain (secrétaire adjoint) et Marcel Boulard (trésorier), assisté d’une commission administrative de huit membres dont Claude Berthelon, Gaston Hansen, qui continuait à diriger la section d’Harfleur, et Georges Souday. Le nouveau bureau fit adopter un ordre du jour qui prévoyait "la lutte par tous les moyens à employer pour arriver à la satisfaction complète et totale au sujet des salaires et à la fin de la guerre". Il annonçait en outre la décision d’adhérer au Comité de défense syndicaliste (CDS). En avril 1916, s’était fondé à la Bourse du Travail de Paris le CDS ouvert aux syndicats opposés à la guerre. Dirigé par Aimé Rey puis Raymond Péricat, il reçut l’adhésion de plusieurs syndicats du Bâtiment et de la Métallurgie de la Seine et de la Loire en 1917.

L’application du programme défini le 3 février culmina le 17 mai 1918 lorsque le syndicat provoqua des rassemblements en plein air dans les cours des usines Scneider, Westinghouse et Chantiers de la Méditerranée. Environ 3 000 ouvriers se mirent en grève et tentèrent de bloquer d’autres usines. Le mouvement fit long feu et cessa le lendemain. Les autorités militaires réagirent aussitôt, Georges Souday et Claude Berthelon furent arrêtés pour "excitation à la grève" et 21 meneurs dont Gaston Hansen furent déplacés.

Pour le détail des événements voir Georges Souday.

Après sa démobilisation en 1919, Gaston Hansen retourna vivre à Paris, il habitait 79 boulevard de la Vilette entre 1921 et 1929.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article94621, notice HANSEN Gaston par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 22 mars 2021, dernière modification le 2 octobre 2022.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat., F7/14619 (Seine-Inférieure, lettre à Péricat, 4 mai 1918). — Arch. Dép. Seine-Maritime 10 MP 1333 grèves 1917-1919, série R Réunions syndicales 1918-1919. — Rapport de l’inspection des Forges de Paris rédigé par le sous-lieutenant d’artillerie Chardenal, contrôleur local de la main d’oeuvre militaire. — Notes d’Hélène Rannou et Guillaume Davranche. — Arch. Dép. Seine État civil, Registre matricule militaire.

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