BAZIN Eugène, Louis

Par Antoine Olivesi

Né le 28 mars 1909 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 10 décembre 1958 à Marseille ; employé de banque, puis facteur des postes à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; communiste, syndicaliste CGT ; combattant en Espagne en 1937.

Fils de Joseph Bazin, menuisier, et de Laurence Reynier, tailleuse, célibataire, Eugène Bazin, fut d’abord employé de banque, puis facteur des postes à Marseille, où il géra la coopérative des PTT. Membre du bureau des Jeunesses communistes, puis du parti communiste, il combattit en Espagne en 1937 dans le Corps d’armée de terre.
De retour en France, il reprit ses activités politiques et syndicales, il collabora à Rouge Midi (entre novembre 1937 et juin 1939), il écrit un article pour l’Avant-Garde sur les écoles pratiques d’industrie en août 1939.

Sur le plan syndical, unitaire, avant la fusion, il était membre du conseil syndical des PTT et fut élu membre de la commission administrative de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône en juin 1937. Il fut réélu les deux années suivantes. Au congrès de 1937, il avait demandé l’épuration des grandes administrations. Il était aussi administrateur responsable de la Maison du repos de l’UD à Gémenos (Bouches-du-Rhône).
Le 25 août 1939, Bazin publia dans L’Avant-Garde, un article sur les écoles pratiques d’industrie de Marseille qui refusaient, écrivait-il, chaque année 2 500 élèves, et réclamait un véritable enseignement professionnel. Il collaborait également à Rouge-Midi (cf. 2 novembre 1937, 29 avril 1938, 6 juin 1939 par exemple).

Mobilisé en 1939 dans la 405e DCA, il fut licencié des PTT pour activité subversive et travailla comme journalier par la suite. Il aurait été arrêté un moment en 1940. Il fut l’objet de deux propositions d’internement, non suivies d’effet, le 11 mars 1940 et le 24 janvier 1941. Il fut condamné pour non déclaration d’armes le 30 avril 1941 à 50 F d’amende par le tribunal correctionnel de Marseille. Arrêté le 28 août 1942, il était considéré par la police comme un militant clandestin qui aurait été pressenti pour faire partie de la section des entreprises. Il fut interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 5 septembre 1942. Un avis défavorable à sa libération fut donné par le préfet du Tarn le 25 mai 1943. Il réussit à s’évader le 11 mai 1943 au moins avec quatre anciens brigadistes : André Pieplu de Montreuil, Albert Gérard, de Marseille, l’isérois Lucien Thouvenin et Gustave Vergneau. Un document des Archives départementales du Tarn précise : « Bazin Eugène Journalier, né le 23 mars 1909 à Marseille, 8 rue de la Chartreuse à Marseille, célibataire, entré le 5/9/42 sorti le 29/3/43 Bayonne ». En fait Eugène s’était évadé à cette date. Il fit partie des 35 évadés sur 83 internés du camp transportés ce 29 mars vers les chantiers TODT en direction de Bayonne, Royan et la Rochelle.

Il se cacha dans le Vaucluse et rejoignit un maquis. Il fut arrêté par les Italiens et mené en captivité en Italie.

Il mourut à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 10 décembre 1958 à 49 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article94911, notice BAZIN Eugène, Louis par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 29 décembre 2021.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10809, rapport du 31 janvier 1936, M 6/11778, journal cité et 5 W 164 (dossier d’internement). — Arch. Communales de Marseille, listes électorales de 1937. — Archives départementales du Tarn, côte 493-41. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 40577 et Caen AC 21 P 704643 (nc). — Le Midi Syndicaliste, 12 juillet 1937, 20 juillet 1938. — Le Petit Provençal, 26 juin 1938 et 25-26 juin 1939. — Louis Gazagnaire, Dans la nuit des prisons, Paris, Éd. sociales, 1993, P. 176. — M.A. Stagliano, Le Midi Syndicaliste... op. cit. — Témoignage d’Henri Peyrot.— Notes Jean-Marie Guillon et de Jean-Philippe Lantes.

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