BIARD Henri

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

Né le 10 octobre 1917 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort en juin 1999 ; délégué CGT du personnel (1951-1953, 1959-1972) ; trésorier du syndicat CGT des cheminots d’Avranches puis secrétaire du syndicat de Granville (Manche) ; secrétaire de la section PCF d’Avranches (1957-1961) ; membre de la direction fédérale du PC de la Manche (1957-1962).

Très jeune, Henri Biard fut indigné par l’injustice. C’est pourquoi il adhéra, en 1934, à la cellule du Parti communiste des Écoles de la marine nationale de Brest où il milita. Ainsi, au cours d’un hommage rendu à Sacco et Vanzetti, il fut emprisonné durant un mois avec plusieurs camarades marins. Il fut expulsé de l’école en février 1933. Il adhéra à la CGTU en même temps qu’il fut embauché aux Chemins de fer de l’État. Appelé sous les drapeaux en septembre 1939, il fut libéré en 1940 : il reprit alors son activité professionnelle à la SNCF.
Arrêté comme otage le 3 août 1942 à la suite du déraillement d’un train de permissionnaires allemands et interné au fort de Hauteville-Lompnes dans l’Ain, il fut libéré le 1er avril 1944. Pour ne pas partir au Service de travail obligatoire (STO), il passa dans la clandestinité.
À la Libération, il fut embauché comme docker au port de Granville. Il devint responsable CGT des dockers (ils étaient alors 400 qui travaillaient pour les alliés américains) et lors d’une intervention en faveur de camarades licenciés, il fut expulsé avec d’autres dockers, « baïonnettes au dos » par le colonel américain Hummel. Ne se considérant pas battu, il fit intervenir l’Union départementale CGT et l’inspection du travail : il obtint gain de cause auprès du ministère du Travail et des Forces alliées. Mais les Américains ne s’en tinrent pas là et l’interrogèrent quatre heures durant pour connaître les raisons de son anti-américanisme. La réintégration des dockers obtenue, le colonel Hummel fut expédié sur le front allemand.
Henri Biard réintégra les chemins de fer : il fut élu délégué du personnel CGT aux activités sociales, au comité mixte, à la sécurité de 1951 à 1953 et de 1959 à 1971.
Il fut aussi trésorier du syndicat CGT des cheminots d’Avranches de 1957 à 1961 et secrétaire du syndicat de Granville en 1962.
Parallèlement, il prit des responsabilités politiques : il devint secrétaire de la cellule du Parti communiste d’Avranches en 1957 et secrétaire de la section du Parti communiste d’Avranches de 1957 à 1961. À Granville, il devint membre du comité de section en 1962. Il fut aussi membre de la direction fédérale de la Manche de 1957 à 1962.
Il acheva sa carrière professionnelle à Paris-Montparnasse en qualité de caissier principal. Mis à la retraite en 1972, il habita Donville-les-Bains et anima la section des retraités de Granville jusqu’à son décès en 1999.
Henri Biard fut de tous les combats de son temps : les grèves de 1953 et 1968 et la lutte contre les guerres coloniales (Indochine et Algérie.)
Marié le 3 mars 1945, Henri Biard eut trois enfants dont l’un, Joël Biard, est militant permanent à la CGT ; il fut notamment secrétaire de l’Union départementale de Seine-Saint-Denis, puis de la structure régionale d’Île-de-France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article950, notice BIARD Henri par Guy Decamps et Madeleine Peytavin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 mars 2012.

Par Guy Decamps et Madeleine Peytavin

SOURCES : Comités fédéraux PCF de la Manche. — Notes de Marie-Louise Goergen et de Pierre Vincent. — Entretien de Guy Decamps et Raymond Catherine. — Hommage prononcé par Bernard Regnault le 26 juin 1999 au nom de la cellule du Parti communiste de Granville.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable