HÉROLD Ferdinand [HÉROLD André, Ferdinand]

Par Roger Pierre

Né le 24 février 1865 à Paris, mort le 23 octobre 1940 à Lapras, commune de Saint-Basile, canton de Lamastre (Ardèche) ; homme de lettres ; franc-maçon, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, militant socialiste dans l’Ardèche.

Ferdinand Hérold était petit-fils de Louis-Joseph Ferdinand Hérold, compositeur et fils de Ferdinand, jurisconsulte, homme politique, préfet de la Seine. La famille de Ferdinand Hérold possédait un domaine à Lapras, à 4 km de Lamastre. Ferdinand Hérold y venait chaque année passer quelques mois ; il y invitait des amis parisiens, des hommes de lettres comme Paul Valéry et Pierre Louys, des artistes et des hommes politiques comme La Chesnais.. Se considérant comme « Ardéchois sinon de naissance, du moins d’élection » (Le Réveil ardéchois, 17 septembre 1921), il se fit enterrer à Lapras.

Bien connu à Lamastre où, avec une simplicité souriante, il saluait les gens d’un geste large de son grand panama, il avait fondé dans le petit bourg une section socialiste, et, de 1920 à 1930, il fut en quelque sorte « l’Éminence grise » de la Fédération SFIO de l’Ardèche. Ami du député Jules Nadi* dont il partageait les options, il fit, en 1920, campagne, dans l’Ardèche et la Drôme, contre l’adhésion à la IIIe Internationale, et prêcha l’union de tous les républicains. Il présida, en sa qualité de vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, les cérémonies organisées par les municipalités socialistes de Romans et de Bourg de Péage (Drôme) pour célébrer le cinquantenaire de la IIIe République, et il n’attendit pas le congrès de Tours pour affirmer sa fidélité à « la vieille maison ». Il entreprit dès le début de 1921 une tournée de réunions, toujours sous le couvert de la Ligue des droits de l’Homme, qui visait à regrouper les socialistes ardéchois partisans de la « reconstruction » dans le cadre du Bloc des gauches. Ainsi, le 16 avril 1921, parlant à Annonay (Ardèche) aux côtés du député Louis Antériou à une réunion organisée par le comité républicain local, adhérent au Parti socialiste français, il se déclarait membre de la SFIO, mais « fervent partisan de l’Union de toutes les fractions républicaines ».

À la fin de 1923 et au début de 1924, il fit, avec son ami René Cabannes, une nouvelle tournée de conférences dans l’Ardèche, en vue de reconstituer des sections et de faire revivre la Fédération SFIO qui ne comptait plus au 20 décembre 1923 que vingt adhérents (voir aussi Thomas François*. Sa candidature aux élections législatives de 1924 fut envisagée, puis abandonnée.

Membre du conseil fédéral SFIO de l’Ardèche, Ferdinand Hérold présida à diverses reprises les congrès départementaux, fut plusieurs fois délégué par la Fédération aux congrès nationaux et collabora à l’hebdomadaire L’Ardèche socialiste dès sa fondation, en 1928. Il se fit élire sur une liste de gauche au conseil municipal de la petite commune de Saint-Basile, en 1929, et fut la même année candidat aux élections sénatoriales, mais il n’obtint que 82 voix sur 780 votants alors que son colistier, Édouard Froment, en recueillait 136. Vers 1930, l’autorité qu’il exerçait dans la Fédération de l’Ardèche, et dont il avait toujours usé en faveur de « l’union des gauches » ou de la participation, se trouva de plus en plus contestée ; le congrès fédéral du Teil, le 29 décembre 1929, critiqua et blâma son attitude au conseil national, l’estimant au contraire au mandat qui lui avait été donné ; il se heurta aussi à une vive opposition au sein de la Fédération ardéchoise de la Ligue des droits de l’Homme dirigée par Élie Reynier et il cessa bientôt de jouer dans l’Ardèche un rôle notable.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article95000, notice HÉROLD Ferdinand [HÉROLD André, Ferdinand] par Roger Pierre, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 3 mai 2018.

Par Roger Pierre

SOURCES : Arch. Nat., F7/13081. — Arch. Dép. Ardèche, 2 M, élections sénatoriales 1929. — Le Sud-Est, 11 septembre 1920. — Le Réveil ardéchois, 1920-1922. — L’Ardèche socialiste, 1928-1930. — La Volonté socialiste, 1er octobre 1949. — Mercure de France, 1er décembre 1935. — Bernard Thierry des Epesses, Hérold House. Enquête autour de Ferdinand Hérold (1865-1940), Chez l’auteur, Les Éditions Bombyx, 2012.

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