HUREZ Adolphe

Par Yves Le Maner

Né le 11 novembre 1882 à Valenciennes (Nord), mort à Aulnay-lès-Valenciennes à une date non portée à l’état-civil ; chaudronnier puis ajusteur ; syndicaliste et militant communiste du Nord, secrétaire de l’Union locale CGTU de Valenciennes.

Ouvrier métallurgiste, Adolphe Hurez exerça son métier hors de sa région natale dans la période qui précéda la Première Guerre mondiale et il semblerait qu’il ait pendant quelque temps assuré les fonctions de secrétaire de la Bourse du Travail de Bourges (Cher). Revenu dans le Valenciennois au lendemain du conflit, il fut nommé secrétaire du syndicat des Métaux de Valenciennes et de ses environs et, en 1919, il fut élu conseiller municipal de Valenciennes sous la bannière du Parti socialiste SFIO. Il rejoignit le Parti communiste lors de la scission de 1921 et fut pendant plusieurs années secrétaire de la section puis de la cellule communiste d’Anzin ; il siégea au comité d’arrondissement de la SFIC, puis au bureau du rayon communiste de Valenciennes dès sa constitution, en 1924. Il représenta le PC, sans succès, aux élections au conseil d’arrondissement de 1925 dans le canton de Valenciennes Nord et, la même année, il perdit son mandat de conseiller municipal. Piètre orateur, il s’exprimait plus facilement par la plume ; il collabora régulièrement à L’Enchaîné, y rédigeant surtout des articles théoriques sur l’organisation du travail et sur les conditions économiques générales.

Mais, l’activité militante d’Adolphe Hurez s’exprima essentiellement dans le domaine syndical. Délégué des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR) pour le Valenciennois dès avril 1921, il fut l’un des porte-paroles des « minoritaires » au cours du Ve congrès de l’Union départementale des syndicats du Nord qui eut lieu à Lille le 26 juin 1921.

Fondateur du syndicat CGTU des Métaux de Valenciennes en janvier 1922, il en fut le secrétaire avant de transmettre cette charge à deux jeunes militants qu’il avait formés, Lucien Sevrez et A. Musmeaux. Connaissant parfaitement la législation ouvrière (au même titre que son rival le confédéré Trocmé), il fut élu conseiller prud’homme en 1923.

Secrétaire de l’Union locale unitaire de Valenciennes dès sa création, Adolphe Hurez en fut le représentant au IIe congrès national de la CGTU réuni à Bourges en novembre 1923. Il avait déjà participé au Ier congrès (Saint-Étienne, juin-juillet 1922) et il assista au IVe (Bordeaux, septembre 1927). Il conserva cette fonction jusqu’en mars 1930, date à laquelle il fut contraint de démissionner sous la pression des dirigeants de l’Union régionale unitaire qui lui retirèrent également son mandat de secrétaire du syndicat régional unitaire de Valenciennes-Maubeuge. Cette éviction avait pour origine l’appartenance de Hurez au courant « droitier » du PC dont Jacob était l’animateur au niveau régional. Qualifié de « freineur » pour s’être opposé à la journée contre la guerre du 1er août 1929, Adolphe Hurez fut mis en accusation par la « jeune garde » des militants qui le remplaça par Lucien Sevrez. Il quitta alors Valenciennes pour s’installer à Somain (Nord) où il seconda l’avocat communiste Delvallée*. Hurez ne joua dès lors plus aucun rôle dans le mouvement syndical, à l’exception de la période du Front populaire au cours de laquelle il fut appelé par les métallurgistes de Valenciennes pour les discussions qui préludèrent à la conclusion des conventions collectives.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article95465, notice HUREZ Adolphe par Yves Le Maner, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat., F7/13586 et F7/13610. — Arch. Dép. Nord, M 154/195B et C, M 595/38B, M 595/40 et M 595/68. — H. Iéria, Mémoire de maîtrise, Lille III, 1974, op. cit. — Renseignements fournis par le sénateur-maire de Valenciennes, le 9 avril 1976.

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